Les mondes et dé-mondes d’Aline Apostolska

Une peinture saisissante d’une sirène envoûtante gracieusement ornée d’une robe bleue captivante. Une peinture saisissante d’une sirène envoûtante gracieusement ornée d’une robe bleue captivante.

L’actualité d’Aline Apostolska est riche en ce début de saison montréalaise.

À peine a-t- elle lancé son excellent livre « Une ville qui danse », paru chez VLB éditeur, qu’elle ose exposer ses premières toiles à la galerie Art Neuf, située au coeur du Parc Lafontaine, jusqu’au 5 octobre prochain. (Lire : Un pas contre la barbarie dans une ville qui danse.).

Aline Apostolska ose

Le mot n’est pas trop fort. Écrivaine, dont la réputation n’est plus à faire, aurait pu se contenter de peindre le monde et l’exposer sur les murs de sa maison, pour son plaisir et celui de ses visiteurs. Aline n’a jamais eu de prétentions en arts visuels. Son expression est née d’une pulsion accidentelle. Comme ça. Tout simplement. Elle a peint et fait des collages pour exprimer différemment. Un passe- temps du dimanche? Elle l’a certainement pensé au début, mais, la connaissant, il suffisait d’un coup de pouce du destin pour voir ses toiles présentées, avec raison, au public.

Art Neuf, qui expose environ dix artistes chaque année, est un lieu unique à Montréal qui propose des cours, pour amateurs, de théâtre, sculpture, peinture, choral… dispensés par des professionnels. Aline Apostolska y donne des ateliers d’écriture (romans, récits, recueil de nouvelles) depuis plusieurs années et s’enorgueillit d’avoir plusieurs de ses élèves publiés. Connaissant son exigence et son talent, Art Neuf lui a confié son espace dédié aux arts visuels (www.artneuf.ca).

Ce qui marque la première exposition de l’artiste, c’est la générosité.

Générosité des couleurs qui côtoient les matières organiques dans un perpétuel élan de vie et de partage. Les collages d’Aline Apostolska ne sont pas des œuvres « en technicalité » comme on peut en voir, malheureusement, de plus en plus dans les galeries. L’artiste parle de son travail avec beaucoup de simplicité et de modestie. Elle a voulu exprimer « ses mondes et dé-mondes » avec toute l’intensité qu’on lui connaît. Sans chercher à « épater les galeries », si j’ose m’exprimer ainsi. On pourrait cataloguer ses œuvres d’art naïf tant l’expression et les thèmes abordés s’y prêtent. Il y a, en effet, un peu du Douanier Rousseau et de Frida Khalo sur les toiles de l’artiste. Mais ce serait réducteur.

Aline Apostolska n’a pas de place dans un courant. Elle est hors norme. Sa richesse s’exprime, aussi bien par écrit que sur ses toiles, dans les contradictions, entre sérénité et conflits intérieurs. Ses voyages, ses errances, ses mondes et sa maison ne sont pas résumés en quelques coups de pinceau, du sable, de la mousse à raser, des perles et du bois. Ils sont l’expression d’un être foisonnant, aux multiples facettes, sans cesse, là où on ne l’attendait pas, mais toujours présente. Dans un ailleurs et un ici qui nous touchent car, nous retrouvons un peu de nous dans son œuvre. Une parcelle de soi inscrite dans le détail d’une de ses toiles.  Une exposition à part, unique, profondément humaine, dans laquelle Aline Apostolska nous invite à visiter les nombreuses pièces de notre maison intérieure ! Voir aussi : http://www.alineapostolska.com/

Les mondes et dé-mondes d’Aline Apostolska

Pierre Ranjard, collaboration spéciale, LaMetropole.Com

https://lametropole.com/arts/litterature/un-pas-contre-la-barbarie-dans-une-ville-qui-danse/

Mains LibresLe Pois Penché

Parisienne devenue Montréalaise en 1999, Aline Apostolska est journaliste culturelle ( Radio-Canada, La Presse… ) et romancière, passionnée par la découverte des autres et de l’ailleurs (Crédit photo: Martin Moreira). http://www.alineapostolska.com