Les œuvres de Zïlon, exposées à l’Écomusée du fier monde et à l’Atelier Galerie 2112 illustrent éloquemment la créativité et la versatilité de cet artiste renommé.
La rue Amherst, maintenant Atateken, célèbre Zïlon. Deux expositions Zïlon sur la même rue, c’est un événement! L’espace de l’ancien bain public, devenu Écomusée du fier monde, met parfaitement en valeur l’audace de Zïlon. Ce précurseur, maître du graffiti, a peint sur des vêtements, des murs urbains, des toiles, des mannequins et a animé les chaudes nuits des Foufs, le célèbre bar underground Les Foufounes électriques.
Contestataire, truculent, iconoclaste, rebelle, frondeur, tous ces qualificatifs ne cernent pas Zïlon, cet être complexe et tourmenté dominé par l’urgence de créer. Créer malgré les cynismes ambiants, les difficultés financières, les incompréhensions, les courants culturels à la mode, oui créer malgré tout et tous. Accepté de vivre modestement, mais garder son panache comme Cyrano de Bergerac. Les yeux gris perçant, bras tatoués, une patine de combattant, Zïlon confronte, refuse les compromis.
Son style, Street Art, automatiste, « grafftiste », un flux continu de mouvements noir et rouge qui s’étalent parfois éclatent avec fureur sur tous les supports. Les murs de Montréal se souviendront longtemps de ses passages armés de peinture en aérosol. Le doyen de l’art urbain, né en 1956, Zîlon compte plus de 50 expositions, notamment à New York, Paris et Tokyo. En 2013, il a créé trois grands panneaux pour un lancement de Givenchy à Paris. En 2016, une installation Apocalypse Disco pour le Centre Diane-Dufresne de Repentigny. Il a contribué en 2018 aux décors du jeu vidéo Far Cryd’Ubisoft.
Demain, Zïlon fera des meubles, du papier peint, des tissus et ses rêves continueront de nous hanter. Zïlon, un doigt d’honneur aux conventions et des yeux remplis de sensibilité et d’amour de l’art.
Crédit photo principale: Jonathan Pouliot, Écomusée du fier monde