Un groupe de personnes posant devant un immeuble du Killing.

L’irrésistible « Le Killing »

On a tous vécu un camp de jour. Qu’on l’ait vécu en tant que participant, parent ou moniteur, c’est une thématique qui, au Québec, semble quasi-universelle. Les souvenirs en sont intarissables, pour le meilleur et pour le pire. Un camp de jour, c’est un concentré de vie: amitiés, amours, liberté, blessures, questionnements…tout y passe.

C’est ce qui rend si forte la prémisse de la web-série Le Killing, réalisée par Alec Pronovost, bien qu’elle soit d’une simplicité désarmante : une gang de moniteurs, un camp de jour estival (ici, le Camp St-Cardinal), et une activité ludique qui les rassemble, le killing. Celui ou celle qui arrive à « assassiner » (gentiment, on vous rassure) tous ses adversaires d’ici la fin de l’été se voit décerner le titre de Master Killer.

@ Bastien Carrière

La première saison du Killing est un franc succès. Elle cumule 400,000 visionnements à ce jour, est lauréate d’un prix Numix et a été nommée aux Gémeaux et aux Olivier. Sa réussite se comprend aisément. On craque pour l’univers délicieusement pop imaginé par Pronovost, ainsi que pour son regard à la fois absurde et empreint de douceur et de sensibilité.

Pronovost sait aussi bien s’entourer : la distribution du Killing, composée d’humoristes et de comédiens de la relève (notamment Louis Carrière, Daphnée Côté-Hallé, Rosalie Vaillancourt, Jay du Temple et David Beaucage), est impeccable. Leur complicité palpable donne envie de se joindre à eux.

@ Bastien Carrière

Si l’on en croit les quatre premiers épisodes de la deuxième saison, diffusés le 8 janvier 2020 sur noovo.ca, Le Killing ne décevra point les amateurs de la saison 1. Ces nouveaux épisodes témoignent de l’épanouissement du réalisateur, qui offre une deuxième saison plus mature et aboutie.

Il ne faut pas croire que cela nuise au caractère foncièrement humoristique de la web-série – c’est tout le contraire. On est scotché à l’écran dès les premières minutes. Pronovost nous propose une aventure à laquelle il est impossible de dire non. On est à la fois attendri, touché et intrigué, sans cesser de rire à gorge déployée. Aucun des personnages ne passe inaperçu. Tous et toutes ont une ferveur et une profondeur unique et séduisante. C’est sans remords qu’on écoute tous les épisodes en rafale.

Il y a autant d’amour que de travail acharné dans Le Killing. Les comédiens débordent d’énergie et d’enthousiasme. Le travail de montage est précis et efficace, d’une grande qualité. L’équipe semble s’être gâtée à tourner et à produire la suite de cette web-série. On le voit, et on y prend immensément plaisir.

@ Bastien Carrière

Le Killing, c’est un bonbon sucré à suçoter, une glace à manger sous un soleil d’été. On en veut toujours plus.

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Vous ne vous en pouvez plus d’attendre la sortie des prochains épisodes ? Pour vous aider à patienter, on vous propose de visionner les courts-métrages Tony Speed (ici) et Richard Superstar (ici), où on découvre avec plaisir d’autres personnages gentiment éclatés et oh-combien attachants sortis de l’univers d’Alec Pronovost.

Le Pois PenchéMains Libres

Bachelière en droit et en communications, Laurence est passionnée par l’innovation en matière d’agroalimentaire et se questionne quant à l’impact de l’encadrement juridique de cette industrie sur notre santé et notre environnement. Par le biais de sa compagnie de création théâtrale, le Théâtre des Trompes, elle participe à la production d’un théâtre novateur, féministe et centré sur l’intermédialité.