Adèle en vedette dans un film de Xavier Dolan.

Quand Xavier Dolan magnifie Adèle, Julia Roberts et Hunter Schafer

Une fascination réciproque anime le bouillonnant et prolixe cinéaste, Xavier Dolan, et Adèle, la chanteuse aux succès planétaires, lauréate de quinze Grammy Awards, d’un Golden Globes et de l’Oscar 2013 de la meilleure chanson originale de film pour « Skyfall » (un James Bond réalisé par Sam Mendes).

Le conte de fées avait débuté en 2015, lorsque l’interprète et autrice britannique avait confié au réalisateur québécois la mise en images de son nouveau single « Hello ». Une sollicitation qui avait flatté le Montréalais, subjugué par cette femme qu’il perçoit comme la plus belle du monde avec ces mots : « elle a été peinte par la main de Dieu [1] ». La complicité nouée entre les deux artistes, tous deux issus de la même génération [2], fut telle qu’après le tournage du court métrage musical des rumeurs bruissaient que la diva pourrait rejoindre la distribution du prochain film du metteur en scène (qui révéla avoir été séduit par son jeu, digne d’une vraie actrice). Une intention que ne démentit pas Dolan qui confessa avoir approché Adèle à cette fin sans que rien ne fût confirmé de part et d’autre soulignait-il en octobre 2015. Si d’aucuns indiquent que la chanteuse anglo-saxonne a bien tenu un rôle dans « Ma vie avec John F. Donovan », elle ne figure néanmoins pas à l’écran, sa prestation ayant subi le même sort que celle de Jessica Chastain [3] et fut ainsi amputée lors du montage final. On notera que ce long métrage (sorti sur les écrans en 2019, après un parcours des plus chaotiques[4]) inclut judicieusement en guise d’ouverture, « Rolling in the Deep », un titre morose d’Adèle[5] qui avait également, en 2011, fait l’objet d’une vidéo très esthétique signée par Sam Brown[6]. En 2015, le support audiovisuel illustrant « Hello », premier morceau de son troisième disque « 25 » (le numéro correspondant à l’âge où la chanteuse entame l’écriture de ses projets musicaux) suscita un véritable engouement, cumulant à ce jour près de trois milliards de vues sur YouTube (Dolan fut récompensé pour ce travail en 2016 par le prix « Juno » du vidéoclip de l’année qui est décerné annuellement par l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement). Quant à l’album, il s’écoula à trente millions d’exemplaires dans le monde et son interprète recueillit en 2017 deux [7]. Six années plus tard pour le lancement de son nouvel opus, « 30 [8]» et afin d’illustrer visuellement « Easy On Me [9]» ( Épargne-moi) la star entendit renouveler sa collaboration avec celui qu’elle désigne comme « son grand amour éternel, son âme sœur créative [10]». Si ses liens professionnels avec Dolan sont amicaux, certains désaccords ont pu cependant surgir entre eux. Dans une rare interview qu’Adèle accorda à la journaliste Léa Salamé sur France Inter au mois de novembre 2021, elle relata cette anecdote [11] : pour le clip « Hello », elle détestait le manteau qu’elle devait porter, le réalisateur estimait alors qu’elle sapait sa vision ; puis elle reconnut finalement que sur l’écran le rendu était très satisfaisant [12] ; elle a appris à lui faire confiance dit-elle. Qu’Adèle ait ainsi souhaité s’associer de nouveau avec Dolan ne saurait surprendre. Ce dernier a toujours eu à cœur de transcender les femmes dans son œuvre cinématographique et ceci, quel que soit le contexte dans lequel celles-ci évoluent. Les deux artistes se retrouvent ainsi sur une thématique qui leur est commune, celle des amours disparus qui demeurent néanmoins indélébiles et empreints de nostalgie.

Le tournage de cette seconde vidéo s’effectua comme en 2015 sur les terres du cinéaste dans les Cantons-de-l’Est (précisément durant le mois de septembre 2021) et mobilisa pour l’occasion une partie de son équipe avec, entre autres, Denis Turpin (son directeur photo depuis « Tom à la ferme » en 2013) et Elise de Blois (conceptrice visuelle) qui étaient déjà d’ailleurs accaparés par un autre projet en cours du Québécois, une minisérie pour le petit écran. C’est Carolyne de Bellefeuille qui assura la direction artistique, Xavier Dolan ayant particulièrement apprécié son travail sur « The United States vs. Billie Holiday[13] » de Lee Daniels. Les séries d’images furent prises comme à l’accoutumée par Shayne Laverdière, le photographe attitré des plateaux de tournage de Dolan depuis 2012. La réalisation du court métrage s’effectua dans la plus grande discrétion. Rien ne devait transparaître de la présence de la vedette de la pop au Québec. La vigilance était absolue, techniciens et divers intervenants étaient assujettis à une stricte clause de confidentialité. Et par souci de précaution, tous devaient se délester de leur téléphone portable, rapporte le quotidien québécois, La Presse[14] ; aucune image ne devait être divulguée. La promotion du clip fut minutieusement préparée, dix jours avant sa sortie, soit le 5 octobre, un court extrait de 21 secondes fut posté par Adèle sur son compte Instagram. Un fil narratif lie incontestablement les deux vidéo-clips de 2015 et de 2021 qui présentent quelques similitudes : la maison de campagne délaissée (située à Dunham), les bleus à l’âme d’Adèle chagrinée et fragilisée par une peine de cœur, l’atmosphère venteuse tout au long du récit, le cadre noir et blanc (du moins pour les deux tiers du clip d’Easy On Me) sans toutefois être rehaussé par la touche sépia qui caractérisait « Hello ».

Dans le clip de 2015, Adèle vêtue d’un large manteau à carreaux regagne un lieu où elle a vécu une histoire d’amour ; la demeure est inhabitée depuis un certain temps avec son mobilier qui est dissimulé sous de larges toiles poussiéreuses. La jeune femme prend ses marques, se prépare un thé ; on relève le plan raffiné et romantique d’une bouilloire sur la cuisinière à gaz d’où jaillit un jet de vapeur et celui d’une une tasse, impression fleurie, en porcelaine (un ustensile dont la présence est récurrente dans le cinéma de Dolan), réceptacle du délicieux breuvage. En proie au désarroi, elle tente de réanimer cette ancienne passion, toujours hantée par les visions de son compagnon de l’époque (incarné par l’acteur et chanteur afro-américain : Tristan Wilds[15]). Le clip alterne les moments présents au sein et autour de la maison et les précieuses réminiscences des instants passés avec son amant (on ne voit cependant jamais ensemble les deux tourtereaux). On découvre son ex-ami le plus souvent face caméra (dans des tenues diverses : torse nu, vêtu d’un pull-over, sweat à capuche …) ; son visage souvent filmé en gros plan décline un large spectre d’émotions : épanoui, attentionné et complaisant (lorsqu’il cuisine), riant à gorge déployée, heureux, manifestement comblé lorsque les mains de sa bien-aimée lui caressent les joues ; mais également pensif, dépité lorsque la relation se dégrade et enfin irrité et coléreux sous une pluie battante, prélude de la séparation. Adèle perdue dans ce passé erre dans la forêt (où est mise en scène une cabine téléphonique -élément devenu iconique de la culture britannique- désaffectée, mangée par le lierre et laissant entrevoir un combiné qui pend désespérément, métaphore d’une relation amoureuse révolue depuis longtemps). Déambulant dans la campagne environnante, en manteau de fausse fourrure, elle s’immobilise près d’un étang où le souffle de la brise omniprésente fait tourbillonner les feuilles mortes et tourmente sans répit son abondante chevelure. Elle dépose en vain des messages sur la boîte vocale de son ancien partenaire et y fait son mea culpa : « I’m sorry, for breaking your heart. (Je suis désolée d’avoir brisé ton cœur). I’m sorry for everything that I’ve done. » (Je suis désolée pour tout ce que j’ai fait »). L’état de sa souffrance est aussi exprimé par la montée en puissance de sa voix accompagnée de chœurs au deuxième refrain. Sa démarche n’est néanmoins pas couronnée de succès, elle ne reçoit aucune réponse ; son ex-conquête amoureuse semble bien indifférente : « When I call you never to be home. » (Quand je t’appelle, tu ne sembles pas être là). Cette chanson entre en résonance avec « Someone Like You[16] », une ballade extraite de son album « 21 » paru en janvier 2011, où Adèle pleurait déjà une rupture amoureuse dont elle parvenait difficilement à faire le deuil, son esprit étant toujours obnubilé par un ex-boy-friend qui a refait sa vie avec une autre ; les blessures de la séparation n’étant aucunement cicatrisées : « I hope you’d see my face & that you’d be reminded (Je veux que tu voies mon visage, et que tu te souviennes.) /That for me, it isn’t over (Que pour moi ce n’est pas fini.) /Don’t forget me, I beg, I’ll remenber you said. (Ne m’oublie pas, je t’en prie, je me souviendrais que tu avais dit.)/  Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead. (Parfois l’amour dure, mais parfois au lieu de ça, il fait mal). Dans le clip illustrant ce titre[17], réalisé en noir et blanc par Jake Nava[18] à Paris, l’artiste solitaire et triste se promène essentiellement le long de la Seine avec une pose sur le pont Alexandre III où elle contemple le fleuve pour ensuite flâner dans les rues désertes de la capitale.

Le clip d’Easy On Me (d’une durée de 5 minutes et 31 secondes) dans une mise en scène très soignée, s’ouvre sur Adèle de retour dans un antre qu’elle a déserté depuis longtemps. Elle jette par la fenêtre un dernier regard empreint de mélancolie avant de se saisir d’une valise et de quitter définitivement un toit où elle a aimé intensément ; elle n’y reviendra plus, le logis est désormais mis en vente. À l’extérieur, tandis qu’une brise assez forte fait bruisser les feuillages, elle reçoit un appel. S’engage une conversation avec son interlocuteur (darling, dit-elle, peut-être un nouvel amour !) qui laisse transpirer un net agacement, Adèle déplorant les défaillances du réseau téléphonique. On relève ici que le réalisateur n’a pas renouvelé l’usage du téléphone à clapet par la chanteuse qui avait été moquée sur la toile pour son archaïsme dans son clip précédent en 2015[19] ; un choix esthétique que le metteur en scène avait néanmoins tenu à justifier à l’époque, expliquant qu’il entendait bannir toute technologie récente (« si vous voyez un iPhone dans un film, c’est antinarratif », précisait-il) afin de créer une atmosphère résolument surannée. Cette fois, c’est un cellulaire contemporain que manipule Adèle. Elle prend ensuite le volant d’une BMW où on note la présence dans l’habitacle d’un vieil autoradio, un accessoire vintage qui fleure bon la nostalgie, laquelle est encore renforcée lorsqu’Adèle glisse une mini cassette dans l’appareil dont l’enceinte  émet un grésillement.

Sur la route, tout au long du trajet défilent des situations inattendues et variées. Elle a ainsi le loisir d’observer dans un champ une caravane dont les occupants avec un chien sont affairés à fêter le Noël des campeurs (une tradition québécoise qui consiste à recréer l’ambiance des festivités de Noël en plein cœur de l’été, officiellement autour du 25 juillet[20]) ; les membres de la famille qui évoluent parmi des bonhommes de neige gonflables, des décorations diverses dont une guirlande arborant (« Happy Holidays »), savourent un moment éminemment joyeux, propice à la tendresse, à l’hilarité, aux pitreries ; les visages sont radieux, le champagne coule à flots. Une telle liesse est forcément communicative et illumine le faciès de la chanteuse d’un sourire. Puis elle est rejointe par un jeune couple (dans un cruiser américain) qui vient de s’unir pour le meilleur et le pire et s’envole en lune de miel ; la jeune mariée, rayonnante, ivre d’un bonheur béat, lève les bras au ciel. Plus tard, elle croise un break Volvo 245 avec à son bord deux adolescentes qui ne sont pas les conductrices. L’une à la dense chevelure blonde est installée sur le siège avant, elle est vêtue d’une veste de survêtement jaune de la marque Adidas ; la seconde à l’arrière du véhicule est afro-canadienne, un bandana bleu est noué sur sa tête et elle porte des dreadlocks accessoirisés de mini-perles. Toutes les deux devisent avec jovialité et insouciance par la vitre ouverte de leurs portières, une bonne humeur qui rassérène et donne à nouveau du baume au cœur d’Adèle qui file à vive allure. Sa voiture tracte une remorque qui est garnie de quelques reliquats du passé, tels un guéridon, des chaises, des cartons, le tout solidement ficelé. Des partitions s’échappent par la vitre baissée de son automobile sans qu’elle s’en émeuve, métaphore d’une page qui se tourne dans son existence ; elle est désormais bien résolue à prendre en main les rênes de son destin.

Dans la deuxième partie du clip, on retrouve Adèle dans une propriété richement décorée. Le vent, dont la présence est constante, monte en intensité, il balaye son visage, agite et gonfle les rideaux et fait à nouveau voltiger des partitions autour d’elle. Puis soudainement, la couleur jaillit, c’est inattendu un peu comme dans « Mommy » lorsqu’au son de Wonderwall d’Oasis le format carré s’élargit progressivement accompagnant ainsi Steve qui glisse sur son long-board et déploie ses bras comme si lui-même repoussait les marges de l’écran. S’enchaîne un superbe plan large où Adèle est installée au milieu d’un somptueux salon dans un fauteuil ancien matelassé de cuir jaune doré (qui n’est pas sans rappeler celui dans le clip de « Rolling in the Deep » que l’interprète ne quittait pas au grand dam de certains de ses fans). Les murs sont rouges avec un effet craquelé, des rideaux de velours bourgogne à motif fleuri garnissent les fenêtres. Une fresque que l’on aperçoit furtivement (après un plan légèrement flou) habille le plafond où est également suspendu un lustre en cristal dont les pampilles tintent sous l’effet d’un vif courant d’air, un élément décoratif qui évoque, bien qu’il revête ici une dimension bien plus modeste, celui majestueux de la scène à l’esthétisme « clipesque » de l’extravagant bal costumé dans « Laurence Anyways »[21]. Au sol, un drap d’une blancheur immaculée dont les diverses froissures dessinent des vagues ; l’une des partitions qui jonche le plancher a été pliée en forme de petit bateau et papillonne, un brin de poésie lié à l’enfance. On distingue derrière l’artiste des meubles divers qui sont empilés en désordre les uns sur les autres. Cette pièce est « la salle des gardes » du château du domaine Dumont Chapelle Sainte-Agnès (un vignoble prestigieux de 23 hectares sur les flancs du Mont Sutton[22]) qui fut entièrement façonnée pour la circonstance. Ce passage aux images colorées amplifie ce moment précis où les paroles sont particulièrement déchirantes et témoignent de son profond désir de surmonter son échec et d’aller de l’avant. L’arrivée de la polychromie permet également de distinguer dans le dernier tiers du clip les teintes contrastées de sa tenue vestimentaire, laquelle fut entièrement conçue par Bruno Sialelli, le nouveau directeur artistique de Lanvin (la plus ancienne maison de couture parisienne[23]) ; elle est composée d’un trench en vinyle bordeaux, d’un pull à col roulé côtelé orange, d’un pantalon en laine, large taille haute, couleur chocolat ; de bottines à talons aiguilles d’un coloris marron sombre. Quant à ses mains, elles sont agrémentées de faux ongles très longs manucurés avec un vernis prune plutôt chic.  L’ensemble de sa toilette est ainsi très automnal.

La narration de « Easy On Me » est bien moins mélodramatique et larmoyante que dans « Hello » et assurément bien plus apaisée que dans « Rolling in the Deep », où les images de la vidéo accompagnant ce titre dévoilaient la rage d’Adèle (dans une maison en cours de réfection) envers son amant qu’elle menaçait d’ailleurs de représailles[24] ; un lot d’assiettes était fracassé contre un mur jusqu’à former un amas de débris ; une maquette de New York s’enflammait ; un tapis de verres en cristal à moitié pleins d’une eau qui frémissait au rythme des percussions. C’était l’histoire douloureuse d’un couple qui n’aurait pas dû en arriver à cette extrémité, d’où cette profonde amertume : You could have had it all. (Nous aurions pu tout avoir.)/ Rolling in the Deep (Glissant dans les abimes.)/ You had my heart inside yours hands. (Tu avais mon cœur dans tes mains.)/ And you played it to the beat. (Et tu lui donnais la pulsation.) Easy On Me est une mélodie sur deux êtres qui se sont éperdument aimés puis qui se sont éloignés l’un de l’autre ; les sentiments se sont peu à peu évaporés, il n’était plus possible d’avancer ensemble. Cette chanson comme souvent dans son répertoire est étroitement liée aux épreuves sentimentales qu’elle a traversées, à sa part d’ombre ; c’est en quelque sorte un message destiné à son ex-époux, Simon Konecki[25] dont elle est séparée puis officiellement divorcée en 2021 et à leur fils Angelo âgé de neuf ans qui ainsi, dans quelques années, comprendra les raisons de la dissolution de leur union. Adèle se livre à une introspection, elle reconnaît sa part de responsabilité et ses erreurs ; quand ils se sont rencontrés, elle était bien jeune : « I was still a child. (Je n’étais encore qu’une enfant.)/ I didn’t get the chance to (Qui n’avait pas eu la chance)/ Feel the world around me. (De découvrir le monde qui m’entourait.)/I had no time to choose what I choose to do. (Je n’avais pas eu encore l’occasion de choisir ce que je voulais faire. ») Lorsque  la relation s’est enlisée, chacun est demeuré arc-bouté sur ses positions. Elle évoque néanmoins sa persévérance afin de sauvegarder son couple : You can’t deny how hard I have tried. (Tu ne peux pas nier les efforts que j’ai faits.) / I changed who I was to put you both first. (J’ai changé qui j’étais pour faire de vous ma priorité.) Mais elle s’est résolue à abandonner. Elle  avait atteint un point de non-retour d’où sa décision de renverser le cours de sa vie. Le clip ne s’achève pas sur une note mélancolique, bien au contraire, mais sur le rire chaleureux d’Adèle relayé d’ailleurs par celui du metteur en scène que l’on devine aisément. Pointe ainsi l’espoir d’un renouveau, d’une reconstruction.

Depuis « Matthias et Maxime » (2019) son dernier long métrage, l’auteur n’est pas demeuré en reste et s’est lancé dans d’autres projets dont l’un lui tient plus particulièrement à cœur, celui du jeu devant l’œil de la caméra. Si jusqu’à présent il s’était taillé des rôles dans plusieurs de ses films (« J’ai tué ma mère », « Les Amours imaginaires », « Tom à la ferme », «Matthias et Maxime ») être désiré,  « exister dans le regard d’un cinéaste [26]» a toujours été son vœu le plus cher. Après quelques expériences de comédiens chez des metteurs en scène québécois où il incarna  Michael, un patient (interné en psychiatrie) sournois et manipulateur dans « Elephant Song » (2013) de Charles Binamé et  Etienne, un témoin de Jéhovah atteint d’une leucémie dans « Miraculum » (2014) de Daniel Grou ; il  décrocha à l’automne 2017 un rôle modeste à Hollywood dans « Boy Erased [27]» de Joel Edgerton et fit une courte apparition dans « Ça : chapitre 2 » d’Andrés Muschietti (2019)[28] après avoir couvert d’éloges l’adaptation en 2017 par le même réalisateur de la première partie du roman de Stephen King. En 2020, c’est le cinéaste français Xavier Giannoli qui fit appel à lui dans son nouveau film « Illusions perdues » (adaptation libre de l’œuvre d’Honoré Balzac) encensé par la critique lors de sa sortie en France en octobre 2021. Aux côtés de Benjamin Voisin[29] (qui interprète le principal protagoniste, celui de Lucien Chardon de Rubempré, un héros romantique naïf, épris d’amour et dévoré d’ambition littéraire, qui dans le Paris magnifiquement reconstitué et flamboyant de la Restauration se perd dans le cynisme journalistique, grisé par le luxe et par un orgueil démesuré qui sera à l’origine de sa chute), il campe Nathan d’Anastasio. Ce personnage est en fait une construction fictive, c’est-à-dire la synthèse de trois autres figures du roman initial qui n’apparaissent pas à l’écran : Daniel d’Arthez, un écrivain idéaliste, érudit, consciencieux, honnête, il est la conscience de Lucien ; Melchior de Canalis, un poète mondain qui fréquente les salons de l’aristocratie et Raoul Nathan, un journaliste intriguant. Le Montréalais est à son avantage et excelle dans le jeu raffiné et subtil du rival littéraire, mais néanmoins ami proche de Lucien qu’il s’emploie d’ailleurs à ramener à la poésie. Jouer dans un film à costumes ne pouvait que ravir et enthousiasmer Dolan qui a « le sens du vêtement et sait quoi faire avec[30] » (relevait le costumier québécois François Barbeau, une sommité dans son domaine) et qui éprouve un plaisir non dissimulé à habiller les personnages de ses longs métrages jusqu’à parfois confectionner lui-même leurs accoutrements. Par ailleurs, il est également tout au long du film la voix au timbre grave et posée qui narre avec délicatesse l’histoire de Lucien ; elle exprime en fait le point de vue et le regard critique de Balzac sur le déroulement de l’action.

Expérience inédite, le réalisateur de « Mommy » tourna en 2020 sur une journée (avec une image signée André Turpin) une publicité de soixante secondes pour la Maison Chopard, la prestigieuse enseigne suisse de joaillerie et d’horlogerie de luxe (fondée au XIXᶱ siècle[31]) qui est également l’un des partenaires officiels du Festival de Cannes[32]. Est mis en valeur un modèle de montre original nommé « Happy Sport » où dans un boitier en acier inoxydable de 33 mm de diamètre sont insérés sept diamants mobiles qui se meuvent librement entre les deux verres saphir du cadran (le bracelet souple est formé de quatre rangs de « galets »[33]). La montre est portée par Julia Roberts dont Dolan a toujours suivi de près la carrière, séduit en 2000 par sa prestation (couronnée par un Oscar) dans « Erin Brockovich, seule contre tous [34]» (de Steven Soderbergh). L’actrice fut l’une de ses sources d’inspiration pour l’écriture de Diane, la courageuse et combattive mère de Steve (un adolescent perturbé) dans « Mommy [35]» (il puisa également dans le look de la comédienne américaine du film avec ses pantalons pattes d’éléphant chamarré de fleurs et de dentelles[36]). Sous l’œil de la caméra, l’héroïne de « Pretty Woman[37] » (elle est également depuis 2012 ambassadrice de Lancôme) habillée, par la styliste Elizabeth Stewart[38], d’un chemisier blanc et d’un tailleur couleur rouille est pétillante et rayonnante  de vitalité. La vedette au charisme imparable danse avec grâce et entrain, arbore un large et étincelant sourire, rit, lance un clin d’œil ; une gaité très expansive sur Upside Down,  un morceau  très tonique du répertoire de  Paloma Faith[39] (chanteuse et actrice britannique) avec ses paroles : «[1] Ain’t got no cares, (Je n’ai pas de soucis)/ I ain’t go no rules (Je n’ai pas de règles)/I think I like living upside down (Ce que j’aime, c’est vivre à l’envers »). Ce n’était pas la pièce musicale retenue par Dolan, qui avait effectué un autre choix qui ne correspondait pas au style désiré par Caroline Scheufele, la directrice artistique et co-présidente de la marque familiale. Les discussions ont semblent-ils été vives et ardues (voire « épiques ») sur ce point entre les deux interlocuteurs tant chacun sait que Dolan apporte un soin extrême aux musiques qui irradient l’ensemble de sa filmographie (avec une bande-son particulièrement éclectique au service de l’émotion). Mais la créatrice souligne avoir usé de toute sa force de persuasion pour emporter l’assentiment de Dolan[40] qui fut également ravi de participer à cette aventure pour une maison de couture qui a une conscience écologique et éthique (dans sa façon de fabriquer et de produire[41]) auquel il est effectivement très attaché. Une vidéo sur les coulisses du tournage montre la sincère et belle connivence entre le metteur en scène et Julia Roberts (ils se congratulent et s’enlacent affectueusement[42]).

On se souvient que le réalisateur avait lui-même été l’égérie de Louis Vuitton entre 2015 et 2016 (un rêve de prestige qui l’habitait depuis l’enfance) pour les collections masculines imaginées par Kim Jones, le directeur artistique du maroquinier français. Devant l’objectif du Britannique Alasdair McLellan, il assuma ce rôle avec une aisance déconcertante ; puis il fut mis en scène comme mannequin principal dans deux clips de 35 et 52 secondes du maroquinier français. Passionné de mode, Dolan assista ces dernières années à la « Fashion Week de Paris qui a lieu deux fois par an (aux défilés de Dries Van Noten, de Lanvin, de Karl Lagerfeld ; de Miu Miu en 2020). Son rapport à la mode explique-t-il « n’est pas un rapport à une industrie ou à ses concepts, mais plutôt un rapport à des choses que je trouve belles… Il y a tellement d’art, tellement de beauté dans les vêtements, les couleurs, les textures » précisant encore qu’il est également attiré par les choses laides et imparfaites[43] . En 2021, c’est Prada qui eut recours à ses services pour un spot ludique, fantaisiste et romantique (diffusé en mai 2021) avec Hunter Schafer (mannequin, actrice américaine trans[44] de 22 ans et ardente militante pour les droits LGBTQIA+[45]) qui pose pour « Galleria[46] », le nouveau modèle de sac à main (en cuir de veau) emblématique de la griffe italienne, Prada[47]. Sur un air d’opéra, Casta Diva de Vincenzo Bellini (chanté par Maria Callas), la nouvelle et séduisante ambassadrice de la marque[48] est dans une chambre à coucher à la décoration kitch et à l’ambiance vintage. La pièce est un capharnaüm d’objets divers de style rétro dont un ventilateur, un téléphone filaire transparent, une télévision affichant le logo Prada qui crépite où trône une chaussure noire à talon aiguille. Sur une commode dont les tiroirs débordent de vêtements sont empilés plusieurs livres sur lesquels reposent de superbes pivoines de différentes couleurs, une fleur très romantique aux pétales larges et épais (symbole de la beauté féminine) très présente dans l’œuvre picturale d’Edouard Manet et également immortalisé par Auguste Renoir (dans plusieurs natures mortes). La jeune femme au ravissant minois est élégante et coquette, elle se divertit en essayant des boucles d’oreilles brillantes et pendantes devant un miroir, puis elle se prélasse langoureusement sur son lit. À cet instant, un zoom arrière nous transporte dans une dimension onirique associé à un extrait des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi (en l’occurrence, Le Printemps) ; sur le plateau d’un studio de photographie, la protagoniste s’amuse avec sa garde-robe, en revêtant à une vitesse accélérée de multiples parures des années soixante à quatre-vingt, avec la présence de son accessoire de prédilection, puis virevolte. Dans un scénario imaginaire, elle vagabonde également avec un sac de la marque sur la tête ou bien en utilise un autre pour masquer une partie de sa frimousse. Miuccia Prada (petite fille du fondateur de l’enseigne milanaise, Mario Prada en 1913) souligne qu’il s’agit « d’un reflet de l’obsession de notre époque de passer, sans cesse, d’idées en idées, une séquence de micro-récits, comme des pensées capturées, des amours, ou des rêves, des émotions en dialogue les uns avec les autres[49] ».

En 2021, Dolan a également rejoint la sixième saison de la Star Académie (dirigée par la chanteuse Lara Fabian[50]), une émission de téléréalité canadienne très populaire diffusée par TVA. Il donne, ainsi que le danseur et designer Pepe Munoz[51], le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin, l’écrivain peintre Marc Séguin (et plus occasionnellement son amie et actrice fétiche Anne Dorval) des cours d’identité artistiques aux nouveaux et jeunes talents de la chanson. Il ne fait aucun doute que de par son parcours, l’iconique metteur en scène est à même de prodiguer des conseils avisés aux participants sur leurs futures carrières d’artistes ; il pourra ainsi dit-il contribuer à les éclairer  « sur la façon de construire son identité, d’apprendre à naviguer les notions de réputation, d’images, de discours … », ajoutant « les bons comme les mauvais coups nous apprennent énormément[52] ». Enfant acteur, puis cinéaste autodidacte, Dolan a été confronté très jeune à la notoriété (son premier film fut sélectionné à Cannes tandis qu’il n’avait que dix-neuf ans en 2009) et son ascension sur la scène médiatique fut foudroyante jusqu’à devenir une star ; il a longtemps dû essuyer des commentaires désobligeants et parfois féroces tant sur ses productions que sur certains traits de sa personnalité. Et il a compris qu’avec le temps qu’il fallait savoir se taire, lâcher prise, choisir les moments où l’on intervient. Il précise qu’il se bat toujours pour protéger sa propre image, pour déconstruire, faire mentir des a priori, des idées qui doivent être démystifiées pour pouvoir être sans compromis, sans biais, sans distraction l’artiste qu’il rêve d’être[53].

Dolan a également achevé, en décembre 2021, un autre exercice, une incursion inédite dans l’univers du petit écran avec la réalisation d’une série télévisée en cinq épisodes de soixante minutes intitulée « La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé » qui nécessita 82 jours de travail sur le plateau et sera diffusée courant 2022 sur Canal plus. Il s’agit de la deuxième adaptation après « Tom à la Ferme », d’une pièce à succès du dramaturge Michel Marc Bouchard (mise en scène par Serge Denoncourt au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal durant l’été 2019). Plusieurs interprètes de cette œuvre sur les planches retrouvent leurs rôles à l’écran (Julie Le Breton, Magalie Lépine-Blondeau[54], Eric Bruneau[55], Patrick Hivon) et sont rejoints, entre autres,  par Julianne Côté ainsi que le cinéaste lui-même. L’intrigue ne pouvait qu’enjouer le metteur en scène. Après trente années d’absence, Mireille, une thanatopractrice de renom revient dans le giron familial pour embaumer le corps de sa propre mère. Les retrouvailles avec ses frères (Julien, Denis, Eliot) et Chantale sa belle-sœur ravivent un passé truffé de secrets inavouables, porteurs de profondes blessures ; un terreau d’exploration riche de multiples potentialités cinématographiques. Ce thriller psychologique qui n’est pas dépourvu d’humour recèle d’ailleurs quelques ressorts communs avec « Tom à la ferme » comme le retour, la mort, le deuil, le désir, les affres du mensonge, l’acceptation de soi, l’incommunicabilité entre les êtres.

En 2017, dans un documentaire (Le cri du rhinocéros[56]) réalisé par l’humoriste Marc Labrèche, Dolan indiquait que tout a été dit « lorsque l’on arrête de regarder les autres, puis quand on arrête d’écouter les autres » et  qu’il se peut «  que dans quelques années il n’est plus rien à dire ». Pour l’heure la veine créative de l’artiste est bien loin de se tarir. Toujours animé par une incessante volonté de se renouveler, il a fait le choix de l’univers télévisuel pour sa nouvelle production, un format auquel il aspirait depuis plusieurs années déjà. Ce qui ne devrait pas déconcerter les aficionados du réalisateur, parce que « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse[57] ».

[1] Radio-canada.ca, 23 octobre 2015.

[2] Adèle est née en 1988 et Dolan une année plus tard.

[3] Les scènes coupées avec Jessica Chastain firent couler beaucoup d’encre ;  mais ce fut une résolution difficile à prendre pour le réalisateur qu’il justifia par le souci de l’harmonie de la narration.

[4] Lametrople.com/arts/cinema/xavier-dolan-journal-intime, 28 février 2020.

[5]  Tiré de l’album 21, ce morceau fut écrit par Adèle et Paul Epworth (musicien, auteur, compositeur).

[6] Le clip remporta en 2011 trois distinctions aux MTV Video Music Awards (meilleure photographie, meilleure direction artistique, meilleur montage). Sam Brown a également créé des vidéos musicales pour le rappeur Jay-Z (« On To The Next One ») ; le trio anglais London Grammar (« Strong ») ; le groupe de hard rock Foo Fighters (« The Pretender »).

[7] L’un pour l’ensemble de l’album et l’autre pour la chanson Hello.

[8] Au début du mois d’octobre, le nombre « 30 » était affiché ou projeté sur plusieurs monuments dans le Monde  (Le Colisée à Rome, la Tour Eiffel et le bâtiment du Louvre à Paris, la porte de Brandebourg à Berlin, le pont de Brooklyn à New York  …, prémices d’un retour musical imminent de la chanteuse.

[9] Une chanson qui fut co-écrite avec le producteur et auteur compositeur, Greg Kurstin,  qui avait déjà collaboré sur « Hello ».

[10]  Des propos qu’elle divulgua sur son compte Instagram, Frédéric Guidon, www.qub.ca, 18 octobre 2021.

[11] www.france-inter, 18 novembre 2021.

[12] Néanmoins l’artiste ne précise pas s’il s’agit du manteau à carreaux qu’elle revêt au début du clip ou celui à fausse fourrure.

[13]  Biopic fictif de la chanteuse américaine de blues et de jazz, Billie Holiday (1915-1959) sorti en 2021.

[14] Charles-Eric Blais-Poulin, Le savoir-faire québécois au service d’Adèle, www.lapresse.ca, 20 octobre 2021.

[15] Il est Dixon Wilson dans les cinq saisons de la série « 90210 Beverly Hills : Nouvelle Génération » (2008-2013).

[16] Chanson extraite de son album 21 paru en janvier 2011.

[17] www.planeteadele.com/clips/someone-like-you-le-clip/

[18] Réalisateur britannique de clips vidéos (il a travaillé pour Britney Spears, Beyoncé ….), de publicités télévisées (Armani, Puma …..).

[19] A la fin du clip « Hello », l’acteur Tristan Wilds utilise également un téléphone similaire.

[20] Cette fête fut célébrée pour la première fois en 1962.

[21] Une scène inoubliable où Suzanne Clément rayonnante de féminité déambule et virevolte au rythme de Fade to Gray de Visage.

[22] Ce vignoble produit un vin de glace haut de gamme. Le domaine était mis en vente en décembre 2021  pour un montant de 5, 5 millions $.

[23] Fondée par Jeanne Lanvin en 1889.

[24]  Finally I can you crystal clear (Enfin je peux y voir clair)/ Go ahead and sell me out and I’ll lay your shite bore/(Vas-y trahis moi et je te laisserai dans la misère).

[25] Entrepreneur caritatif, il est le fondateur de Drop4Drop, une organisation à but non lucratif qui facilite l’accès de l’eau potable aux pays en développement.

[26]  Eric Libiot, « Xavier Dolan, cinéaste à tout prix », Studio Ciné Live n°82, septembre 2016.

[27] Ce film sorti dans les salles en 2018 retrace la thérapie de réorientation sexuelle à laquelle est astreint un jeune homosexuel (le Québécois campe l’un des patients également forcé de suivre un traitement similaire).

[28]Son personnage, Adrian Mellon, ouvertement gay, est l’une des victimes de Pennywise, le clown psychopathe, en ouverture du film.

[29] Révélation d’Eté 85 de François Ozon (lametropole.com/art/cinéma/été-85-francois-ozon) ; la distribution prestigieuse du film comprend également : Cécile de France (Marie-Louise de Bargeton), Vincent Lacoste (Etienne Lousteau), Jeanne Balibar (la marquise d’Espard), Gérard Depardieu (l’éditeur Dauriat), Salomé Dewaels (Coralie, la conjointe de Lucien), Jean-François Stévenin (disparu  en juillet 2021) dans le personnage truculent de Singali qui vend ses services pour applaudir ou chahuter les spectacles.

[30] Audrey Bourget, « François Barbeau, passionné de costumes », ici.radio-canada.ca, 22octobre 2012.

[31] C’est en 1860 à Sonvilier (petit village suisse) que Louis-Ulysse Chopard  créa son premier atelier d’horlogerie.

[32] La Maison de luxe fabrique la palme d’or, elle a également créée le prix Chopard (un morceau de pellicule doré) qui est remis chaque année aux révélations masculines et féminines lors du festival de Cannes.

[33] La collection Happy Sport a été conçue par Caroline Scheufele, directrice de création en 1993 ; elle avait puisé son inspiration dans une  précédente collection de 1976. La montre portée par Julia Roberts baptisée « The First » est une série limitée à 1993 exemplaires pour un prix de 9850 euros.

[34] Inspirée d’une histoire vraie, elle incarne une mère monoparentale avec trois enfants. Collaboratrice d’un avocat l’héroïne va révéler au prix d’un combat acharné un scandale environnemental et sanitaire (pollution des eaux potables et empoisonnement des habitants d’une ville).

[35] Dans ce film sorti en 2014, on remarque que Diane présente plusieurs points communs avec Erin : détermination, assurance, débrouillardise, sens de la répartie,  s’habille assez vulgairement.

[36] Constante Bloch, « Les inspirations visuelles de Xavier Dolan dans Mommy », www.kombini.com, 2 octobre 2014.

[37] Ce long métrage de  Garry Marshall (1990) narre une histoire entre Vivian Ward, une ravissante  prostituée romantique (Julia Roberts) et un homme d’affaires (Richard Gere).

[38] Styliste et rédactrice de mode, elle a travaillé entre autres avec Cate Blanchett, Jessica Chastain, Viola Davis, pour leur collaboration avec des marques.

[39] Ce titre est tiré de son premier album  « Do You Want the Truth or Something Beautiful ? » qui est sorti en 2009.

[40] Christina d’Agostino, « Les rapports humains sont souvent plus simples qu’un plan marketing », www.luxurytribune.com, 29 avril 2021.

[41] Le boitier de la montre est fabriqué à partir de métaux recyclés dans un souci éco responsable ; Chopard assure également utiliser 100% d’or éthique dans la production de ses créations (horlogerie, joaillerie). Quant aux diamants, Chopard veille à ce qu’ils soient naturels, non traités et achetés auprès de sources légitimes issus d’une zone sans conflits.

[42] www.chopard.fr/happy-diamonds-behindthescenes.

[43]  « Xavier Dolan learned to bread beauty clichés from Prada » (Xavier Dolan a appris à briser les clichés de beauté de Prada »), www.wmagazine.com,11 mai 2021.

[44] Elle incarne Jules Vaughn, une jeune femme transgenre dans la série télévisée « Euphoria » de Sam Levinson diffusé sur la chaine HBO.

[45] Lesbien, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersex, Asexuel.

[46] Le sac Galleria a été créé en 2007 et porte le nom de l’emplacement de la première boutique de Prada à Milan (Galleria  Victorio Emmanuel II). C’est la première fois que la marque lance une campagne centrée sur un sac à main.

[47] Le prix de cet accessoire se  situe entre 2300 et 2500 euros.

[48] Elle a déjà défilé pour Miu Miu, Dior, Marc Jacobs, Vera Wang, Rick Owens.

[49] Daniel Rodgers, www.dazeddigital.com, 14 mai 2021.

[50]  Mika (chanteur et musicien britannico-libanais) est le directeur artistique.

[51] Après avoir intégré la troupe de danseurs qui accompagnait  Céline Dion lors de sa tournée européenne en 2007, il est devenu le styliste de la diva québécoise.

[52] Sandra Godin, « Xavier Dolan, professeur d’identité artistique à Star Académie », www.journalquebec.com, 27 novembre 2020.

[53] Ibidem.

[54] Elle était Charlotte dans « Laurence Anyways » (2012).

[55] Il était dans la distribution des « Amours Imaginaires » et  de « Laurence Anyways ».

[56] Le documentaire a été diffusé sur Ici radio-canada télé, le 27 novembre 2017.

[57] Alfred de Musset

Poésie Trois-RivièreMains Libres

Laurent Beurdeley est Maitre de conférences à l’Université de Reims, ses travaux de recherches portent sur le Maghreb, les sexualités et les questions de genre (il a notamment publié, « Le Maroc, un royaume en ébullition, éditions Non Lieu). Passionné de cinéma, il a esquissé un portrait de Xavier Dolan (« L’indomptable », éditions du Cram, 2019) et rédige des chroniques de films.