La spiritualité créatrice est représentée par un symbole de l'infini sur un fond violet.

La spiritualité créatrice ( Texte no. 25)

La multiplicité, chiffrable et complexe, est à l’immensité ce que l’Un, immensurable et à la « coïncidence des opposés », est à l’Infini.

Le spin des atomes (dont nous avons parlé dans le texte précédent) explique le phénomène des champs magnétiques. Plus il y a d’atomes dont les spins sont parallèles, plus le champ magnétique est intense. Tout comme son énergie, la direction du spin fait partie de la mesure. On ne peut toutefois vérifier qu’une direction à la fois. Ainsi, pour mesurer le spin d’un proton, on le fait passer entre 2 aimants parallèles, disons placés horizontalement, et on mesure la déviation résultante, ce qui donne l’intensité de la composante horizontale. Puis, on fait la même chose avec 2 aimants placés verticalement. Ces déviations sont toujours +1 ou -1 en unité de h, jamais 0. Pour ce qui est des photons, ils tournent sur eux-mêmes à la vitesse de la lumière en produisant une énergie qui vaut précisément « h » fois leur fréquence. L’orientation du spin du photon va dans la direction dans laquelle l’onde « vibre », pour ainsi dire. Leur polarisation valant toujours +h ou -h, les photons sont donc des bosons. Pour leur part, les électrons et les protons sont des fermions, parce que leur spin est un multiple de h/2. Les électrons forment des sphères plus ou moins concentriques autour des atomes et sont chargés électriquement. Si l’on tente de rapprocher deux atomes, leurs sphères vont se repousser; c’est ce qu’on appelle la force électromagnétique, à ne pas confondre avec le champ magnétique. La force électromagnétique est très puissante. Elle contribue par exemple à nous empêcher de passer à travers un plancher malgré la gravitation qui tire vers cette énorme boule de matière qu’est la Terre (les électrons des atomes de nos pieds sont repoussés par ceux des atomes du plancher). Notons que les électrons, en particulier pour la couche qui est la plus près du noyau de l’atome, peuvent prendre des formes complexes appelées des orbitales. Ce phénomène peut ajouter à la valeur quantique du spin. Il s’agit, pour ainsi dire, d’une partie du spin que les électrons acquièrent en tournant autour du noyau selon une trajectoire complexe.

Tout comme les électrons qui tournent autour, les noyaux des atomes de cuivre des fils électriques sont composés de fermions. Dans le courant électrique, les électrons tendent sans cesse à éviter les autres fermions et vont ainsi se cogner sur les atomes de cuivre, ce qui les ralentit et crée une résistance. Même les meilleurs métaux conducteurs ont une résistance. C’est pourquoi les fils s’échauffent et une partie de l’énergie est perdue. Toutefois, dans certains métaux, à très basse température (comme à moins 243°C), les électrons sont intriqués deux par deux (les paires de Cooper) et parviennent à passer sans rencontrer de résistance ; c’est la supraconduction. Dans les paires de Cooper, les spins sont antiparallèles (l’un des électrons a un spin égal à +1/2 h et l’autre à -1/2 h), si bien que le spin total est nul. Dans cette configuration, ils forment ce qu’on appelle un boson composite, constitué de 2 fermions qui, étant intriqués, ont la même fonction d’onde. Comme leur spin total est nul, l’énergie totale des 2 électrons est inférieure à l’addition de leur valeur habituelle, de telle manière que ceux-ci arrivent à passer en bousculant très peu les atomes du métal. Comme ils forment un boson, plus stable que les fermions ordinaires, ils peuvent en effet traverser les atomes sans perturber leur délicat arrangement et, de ce fait, sans ralentir. Enfin, étant donné que toute énergie est toujours un multiple entier de « h » et que les atomes du métal à moins 243°C n’enlèvent pas aux électrons une quantité d’énergie au moins égale à « h », les électrons passent sans perte d’énergie. Malheureusement, en pratique, il est impossible d’obtenir partout une température aussi basse. Certaines expériences ont eu de bons résultats à des températures un peu moins basses, mais encore trop basses pour permettre la supraconduction à grande échelle.

On peut représenter un champ d’électrons chargés électriquement comme des petites flèches allant dans tous les sens, comme un oursin stylisé. L’électron se déplaçant à peu près aux 2/3 de la vitesse de la lumière, le champ électrique, conformément à la théorie de la relativité restreinte, s’aplatit dans le sens du déplacement et devient ovoïde. Il acquiert alors une seconde composante : un champ magnétique comparable à celui engendré par le spin des électrons des atomes d’un aimant. Le champ magnétique permet aux électro-aimants et aux moteurs électriques de fonctionner. Étant donné que les électrons n’ont pas de positions précises, le déplacement de ceux-ci autour d’un noyau ne créé généralement pas un champ magnétique, car les spins alternativement positifs et négatifs finissent par s’annuler. Il faut des atomes dotés d’un nombre impair d’électrons, de manière à ce que le dernier ne puisse pas s’apparier à un autre, provoquant ainsi un « moment magnétique du spin ». Évidemment, les matériaux faits avec des atomes « impairs » ne sont pas tous magnétiques car, dans la plupart des cas, les atomes sont orientés au hasard. Mais, dans les matériaux dits ferromagnétiques, les atomes sont majoritairement orientés dans la même direction. Le fer est l’un de ces matériaux mais, étant donné qu’il possède 26 protons et 26 électrons (un nombre pair), il ne devrait pas être magnétique. Dans un morceau de fer naturel, les spins agissent comme de très petits aimants, mais étant donné qu’ils pointent au hasard dans des directions différentes, le champ magnétique est nul. Toutefois, soumis à l’effet d’un puissant aimant, ils s’enlignent dans la direction opposée du champ. De plus, le fer est doté d’une structure cristalline (arrangement d’atomes selon des motifs réguliers et répétitifs) et, dans ce type de structure, les électrons des couches atomiques les plus externes sont « libres ». Les domaines dans lesquels les spins sont déjà orientés dans un même sens forcent, pour ainsi dire, les « électrons libres » voisins à adopter la même orientation. À l’aide d’un fort champ magnétique, on peut donc forcer les spins à pointer majoritairement dans la même direction et transformer un morceau de fer en aimant permanent.

Depuis quelques années, de nouvelles théories de la gravité sont présentées.

Robert Clavet, PhD    LaMetropole.Com

Je vous donne rendez-vous une fois la semaine pour la suite de notre chronique sur la spiritualité créatrice.

Le Pois PenchéJGA

Docteur en philosophie. Il a enseigné dans plusieurs universités et cégeps du Québec. En plus d’être conférencier, il a notamment publié un ouvrage sur la pensée de Nicolas Berdiaeff, un essai intitulé « Pour une philosophie spirituelle occidentale », ainsi que deux ouvrages didactiques.