Le top 15 des livres de 2022

Couverture d'un livre avec le dessin d'une tête ornée d'une fleur, illustrant la fusion de la littérature et de l'art. Couverture d'un livre avec le dessin d'une tête ornée d'une fleur, illustrant la fusion de la littérature et de l'art.
Le top 15 des livres de 2022. Par Ricardo Langlois

2022 a été une année riche en littérature au Québec. Il suffit de consulter notre liste. Les 8 premières positions ont été choisies en collaboration avec Christophe Condello, directeur littéraire chez Pierre Turcotte Éditeur. Je le remercie personnellement pour son amitié et sa précieuse collaboration.

 

1— Kevin Lambert, « Que notre joie demeure »

Un grand roman sur une femme architecte de 70 ans. De très belles pages sur larchitecture, le comportement social, la trahison. Une écriture riche entre Marie-Claire Blais et Marcel Proust. Le narrateur est surdoué. Le plus grand écrivain de sa génération.

2— Denise Desautels, « Langle noir de la joie »

L’écriture de Denise Desautels est un projet de beauté, de souffrance renversée (Paul Celan). Jaime lire votre poésie à voix haute. Je pense à Rilke aussi. Cest un livre qui mhabite. Fait à souligner : elle rejoint Gaston Miron aux éditions Gallimard.

3— Louise Dupré, « Exercices de joie »

Cest un travail d’écriture remarquable. Cest le cœur dune femme, dans sa poésie généalogique, cherchant sans cesse cette joie dans une continuité fusionnelle qui lui est propre.

4— Francis Catalano, « Climax »

L’épreuve ontologique qui aspire lespace-temps. Cest lenfant mort (comme René Char) dans son combat ou sa tentative de recréer son monde intérieur.

5— Geneviève Catta, « La minute passe sur les épaules de ta voix »

Mourir daimer. La petite mort a aimé lautre qui part. La trace reste forte, et on continue, malgré cela : on avance avec son propre cœur. Sur limplosion de la beauté.

6— Sylvain Turner, « In Extremis »

Cest un imaginaire ou les images sont violentes avec des ailes meurtries. Cest une œuvre aux figures rebelles. Un romantisme lourd. « Le bruit sourd de la mort flotte. » (Denis Vanier).

7— Stéfanie Tremblay, « Musique »

Cest rebelle comme la jeunesse. Cest la nostalgie des bums. Le « No Future » sur la scène punk-rock. Illustré de photos de l’époque, ce sont des souvenirs « dune incurable blessure »

8— Mélanie Béliveau, « La femme meurt en juillet »

Un livre de poésie sur le cancer. Une vraie bataille. « Un je taime traîne dans la poche du sarreau de la femme qui meurt en juillet. »  La poésie au plus profond du gouffre.

9— Rodney Saint-Éloi, « Nous ne trahirons pas le poème »

357 pages de poésie de 1999 à 2019. Poète, essayiste et éditeur (Mémoire dencrier). De la lumière partout. Écrire la liberté. Écrire pour la conscience, pour le paysage ravagé.

10— Paul Bélanger, « Traverses »

« Traverses » est un monument. Il parle de lenfance, sabandonner dans lunique voyage de la vie et de la survie. La fragilité. Le cœur insondable. Un pur enchantement.

11— David Goudreault, « Maple »

Aucune censure. Place aux marginaux. Maple, fille de joie que lon suit minutieusement, renversant tous les tabous sur son passage. Comment survivre dans cette jungle moderne. Jai connu ce Hochelaga dune certaine époque. (la prostitution, la dope) Goudreault à son meilleur. (Je remercie lauteur personnellement pour son soutien sur mes écrits.)

12— Michel Pleau, « Le petit bestiaire »

Lenfance est le premier terrain de jeu de notre condition humaine. Poésie de la lenteur et de la contemplation. Jouissance secrète qui appartient à un amoureux des animaux.

13— Mathieu Bélisle, « Ce qui meurt en nous »

« La littérature enseigne à nous mesurer au vide et à labsence, au manque et à la nécessité, et à les combler grâce aux ressources infinies de limagination ».

Lauteur a écrit un essai qui rend hommage aux poètes, aux écrivainsIl parle de la noirceur, la Grande NoirceurCe besoin essentiel de Lumière. Une grande sensibilité traverse tout le livre.

14— Élise Turcotte, « À mon retour »

Poétesse qui écarte les fables. Le dépassement ontologique. La narratrice multiplie les métaphores du désir. « La chambre qui mange des livres. »

15— Mireille Gagné, « Bois de fer »

Dans un monde technologique, l’écologie ne tient qu’à un fil. Ce livre est une véritable quête intérieure. Un chant sacré.

Remerciements de lauteur 

Je remercie personnellement tous les écrivains et poètes qui ont pris le temps de m’écrire et de commenter mes critiques. Je pense à Hélène Dorion, Geneviève Catta, Denise Desautels, Claude Paradis et Daniel Guénette.

Merci aux maisons d’édition, aux éditeurs plus particulièrement Stéphane Despatie et Les Mains Libres.

Je remercie également ceux qui mont blessé, ceux qui mont ignoréCeux qui nacceptent pas la personne que je suis…  Finalement, mille mercis à mes amis, Francois Lajoie, Raynald Boucher et Christophe Condello.

Photo principale :  Image en couverture du livre d’Élise Turcotte, « À mon retour »

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Ricardo Langlois a été animateur, journaliste à la pige et chroniqueur pour Famillerock.com