Un pas contre la barbarie, dans une ville qui danse

Une image d’une femme dansant dans une robe, capturant l’esprit vif de ville qui danse. Une image d’une femme dansant dans une robe, capturant l’esprit vif de ville qui danse.

Alain Clavet, LaMetropole.Com

Aline Apostolska est une auteure prolifique, passionnée de culture.  Elle a publié de nombreux romans et récits dont Les Grandes aventurières, Tourmente, L’Homme de ma vie et Ailleurs si j’y suis et Fleur de Cerisiers.  Aujourd’hui, elle aborde un sujet important pour la culture montréalaise, la danse.  Montréal, en effet, est reconnue comme l’une des principales capitales de la danse.  Non seulement nous bénéficions de nombreuses écoles de danse, notamment de salsa, de tango, mais nous avons aussi des troupes de danse contemporaine dont la créativité est reconnue dans le monde entier.  Mentionnons, la Compagnie Marie Chouinard, Daniel Léveillé Danse, Les Ballets Jazz de Montréal et José Navas.  Ces laboratoires de créativité attendaient depuis longtemps un lieu, un espace digne de leurs succès.  Aline Apostolska explore de façon romanesque la réalisation de ce lieu, le Forum de la danse, judicieusement situé dans le Quartier des spectacles.

 Aline Apostolska

Le tome 1 de Une ville qui danse aborde, par l’intérieur, ce monde exigeant qu’est la danse contemporaine.  À paraître chez VLB Éditeur, le 5 septembre 2018, Une ville qui danse nous fait vivre les exigences physiques et mentales des danseurs contemporains.  Le corps et l’esprit tendus pour l’expression artistique relèvent d’une forme de vocation exigeante où il faut aller au-delà de soi pour l’art.  Ces adeptes forcent l’admiration.  Leur acharnement, par-delà les souffrances physiques et mentales, permet parfois des états de grâce.  Ces créateurs de société, de beauté, ces provocateurs, qui semblent parfois brisés les forces de la gravité, de l’équilibre et du corps franchissent, peu à peu, leurs limites physiques au service d’une oeuvre, d’une vision et d’une expérience. < La danseuse avance, en cheveux, frissonnante dans sa combinaison crème à fines dentelles, marche bras tendus, paumes en l’air dans un geste quasi oblatif, yeux exorbités et fixes, jambes raides, d’un pas désaccordé, maladroit, qui menace de la faire chuter à chaque pas franchi. > (Une ville qui danse, p. 165, VLB Éditeur.) Le livre d’Aline Apostolska permet de vivre ce monde fascinant et exigeant qu’est la danse.  Nous apprenons, de surcroît, les étapes qui ont mené à la construction du Forum de la danse.   Une ville qui danse, instructif, ludique et vous atteindrez la quatrième de couverture avec la certitude que vous ne verrai plus jamais un spectacle de danse contemporaine avec le même regard.

La danse est sous la peau. Sous la cornée. Sous les neurones. La danse habite une caverne originelle. La danse renvoie à cet état amphibie dont la conscience de l’être éduqué que nous devenons, pour pouvoir vivre en société, a oublié l’existence mais dont notre corps, lui, n’a jamais perdu la trace. Le corps ne ment pas. Il est bien le seul. Pour danser, il faut retrouver cette caverne originelle, cet état archaïque, cette mémoire cellulaire.  Cela demande énormément de travail. Un travail de chien, intellectuel et physique à la fois, artistiques et athlétique toujours. Un travail incommensurable, incontournable. (Une ville qui danse, p.12, VLB Éditeur.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo de Maxime Côté. École de danse contemporaine de Montréal

Quels prix, quels efforts physiques et mentaux, faut-il payer pour l’expression artistique par la danse?  La danse exige un don de soi, au sens premier, la maîtrise du corps pour la beauté.  L’effort en vaut pourtant la peine car ces artistes expriment notre vivre-ensemble par la sensibilité, la créativité, les relations aux autres, en somme, les danseurs, à ce niveau, sont des créateurs de société.  Le moto, Un pas de danse contre la barbarie pourrait par ailleurs régner en maître au fronton du Forum de la danse.  La danse est aussi politique, rappelons-nous de la pirouette de Pierre-Elliott Trudeau à la Reine d’Angleterre! Ce mouvement du corps valait bien de nombreux discours sur la remise en question des prérogatives royales au Canada.  La ville qui danse d’Aline Apostolska, à lire goulûment, dans l’attente du tome 2 prévu l’an prochain.

 BJM – Les Ballets Jazz de Montréal – Dance Me – Danse Danse

Un pas contre la barbarie, dans une ville qui danse

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