Coronavirus sur fond de COVID-19.

COVID-19, panique et confinement

Montréal au printemps est une ville qui respire la joie de vivre. La proverbiale convivialité, la gentillesse et le caractère bon enfant des Québécois s’expriment et célèbrent la fin des froidures. Aujourd’hui, Montréal est triste, sinistre et déserte. Le coronavirus sévit.

Les Québécois suivent aux pas, François Legault, notre Grand Timonier. D’autorité, les Québécois sont tous confinés, en prison dans leurs résidences. Montréal est déserte, sale et sinistre. Des scènes orwelliennes (George Orwell. 1984) se déroulent notamment dans le quartier Ville-Marie à Montréal. Des policiers dans leurs voitures hurlent dans un haut-parleur à vingt mètres d’itinérants de garder une distance de deux mètres entre eux. Pourtant c’est inutile d’ameuter le quartier. Les policiers peuvent parler aux itinérants à deux mètres de distance et surtout ne pas les menacer d’une amende de 1 000 $. Les policiers qui menacent des itinérants, sans le sou, assis sur leurs baluchons, d’une pareille amende font preuve d’un manque flagrant de jugement.

L’âme de Montréal est menacée. Tous les festivals de la saison estivale sont annulés, les restaurants et les bars fermés, les conséquences pour l’économie et le tissu social de la ville aux 5 000 restaurants sont désastreuses. Facile de prédire qu’un nombre important de restaurants et bars feront faillite. Pour tenter de juguler un mal, François Legault en provoque-t-il un plus grand ? Le Dalaï-Lama enseigne l’importance pour chaque décision d’évaluer les souffrances que nous épargnerons par rapport à celles que nous susciterons. Une bonne décision est celle qui opte pour le niveau le moins grand de souffrance. Or, confiner, faire perdre leurs emplois, générer des milliards de dépenses publiques, déstabiliser l’économie et le tissu social génère beaucoup de souffrance à courts et à longs terme pour tous les Québécois.

Et maintenant, que vais-je faire ? (Gilbert Bécaud)

Notre devoir civique n’est pas seulement de se conformer et d’obéir, mais aussi de réfléchir, de poser des questions. La liberté d’expression et le point de vue dissident sont au cœur de la démocratie. Face au COVID-19 dont les scientifiques connaissent peu de choses sinon qu’il est difficile à contrôler, que le taux de guérison est élevé et le taux de mortalité est bas, différentes approches ont été adoptées. La Suède et l’Allemagne, par exemple, ont décidé de ne pas faire mourir l’économie et le tissu social de leur pays, mais plutôt de vivre avec le COVID-19 puisqu’il risque d’être présent longtemps. Bien sûr, des mesures d’hygiène accrues, mais surtout des tests au Coronavirus obligatoires pour tous.  

Le premier ministre Stefán Lofven de Suède fait appel au bon sens et n’a pas fermé les écoles, les restaurants et les bars, mais imposer un programme de dépistage massif avec des suivis et des mesures d’évitement des rassemblements.   En Allemagne, également une campagne massive de tests notamment des personnes qui auraient pu être en contact avec une personne infectée a été faite systématiquement avec des suivis rigoureux. La quarantaine est imposée jusqu’à la réception des résultats. L’Allemagne fait 300 000 tests par semaine, et nous au Québec.  L’immense camp de style militaire érigé à la Place des festivals pour l’administration des tests est tout à fait vide.  En Suède et en Allemagne, les personnes qui n’ont pas le COVID-19 peuvent continuer à vivre et à commercer avec plusieurs mesures de précautions et d’hygiène dans les endroits publics. Seulement les personnes infectées au COVID-19 sont obligées au confinement, à porter un masque et à l’hospitalisation pour les cas graves. Si une personne croit avoir été en présence d’une personne infectée ou présente des symptômes de fièvre et autres, elle doit obligatoirement subir un nouveau test. Le test, l’analyse d’un échantillon provenant de la gorge ou du nez, est simple et peu coûteux.

François Legault a joué aux dés en imposant au Québec une pause totale, un arrêt complet de la vie économique, sociale et culturelle, pour une période de trois semaines, qui déjà se prolonge au 4 mai 2020. Impossible de savoir combien de temps le coronavirus se répandra au Québec. Et si le COVID-19 est encore là dans 3 mois, dans 6 mois ? Si le COVID-19 se calme un peu et revient dans un an puis sous une autre forme les années suivantes ? L’approche de la Suède et de l’Allemagne semble plus rationnelle et répondre davantage au bon sens. La panique et la peur sont mauvaises conseillères. Comment le Québec, et Montréal en particulier, pourront-ils se relever du choc économique et social brutal que nous subissons présentement et pour encore une période indéfinie ?

Mains LibresJGA

Carrière à Patrimoine canadien, au Commissariat aux langues officielles et aux Archives et Bibliothèque Canada. Conférencier à l'UNESCO-Paris, à l'Internet Society à Washington, à l'Université de la Sorbonne à Paris et à l'Internet Society au Japon. Maîtrise de l'École nationale d'administration publique et M.A en histoire canadienne de l'Université de Sherbrooke.