Chef Éric Gonzalez au Manoir Stonehaven

Un homme en chemise blanche mettant en valeur l'art de la Gastronomie québécoise, les bras croisés. Un homme en chemise blanche mettant en valeur l'art de la Gastronomie québécoise, les bras croisés.
Dans le cadre de la série Les grandes entrevues, LaMetropole.Com rencontre le Chef exécutif Éric Gonzalez du Relais & Château, Le Manoir Stonehaven à Sainte-Agathe-des-Monts.

LaMetropole.Com : D’où provient votre passion pour la cuisine et la gastronomie ?

Éric Gonzalez :  De ma mère qui m’a inculqué le goût du beau.  De Toulon ma famille transporte dans ses gènes les couleurs de l’Espagne, les saveurs de l’Alsace et les parfums de l’Italie.  Au Ciel d’Azur de l’aéroport de Nice le Chef Michel Bezard m’a formé à la rigueur culinaire. Cet apprentissage m’a permis de rejoindre la brigade du Relais & Château Bernard Loiseau à Saulieu en Bourgogne. Premier de ma classe à l’École hôtelière de l’Île, ma vocation se confirme.

LaMetropole.Com : Une étoile Michelin à l’âge de 27 ans est un exploit remarquable, quel est le contexte ?

Éric Gonzalez : Le restaurant Clairefontaine à Luxembourg-Ville était la cantine des ministres et des chefs d’État.  L’équipe Michelin a été vivement impressionnée par ma passion du travail bien fait sans compter les précieux conseils de Tony Tintinger, consultant en gastronomie.  Une étoile Michelin à 27 ans marque, bien sûr, un jalon important dans ma carrière.

LaMetropole.Com : Malgré cette étoile en France, les États-Unis vous ont attiré.   Pourquoi ?

Éric Gonzalez : Le goût de découvrir le monde et ses saveurs m’a conduit à New York au restaurant Jean Lafitte. New York centre mondial des affaires où se rencontrent les cultures, me fascinait.  Un soir, Sabine Cassel, mère du comédien Vincent Cassel, m’ouvre les portes du célèbre Maxime’s Restaurant & Lounge sur Madison Avenue.  Chef exécutif à 30 ans, ma brigade s’activait à servir 180 couverts le midi !

LaMetropole.Com :  De ce monde en effervescence, le Québec devait sembler lointain. Qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre votre belle carrière au Québec ?

Éric Gonzalez : Bernard Ragneneau de l’Hôtel de la Montagne à Montréal avait un charisme irrésistible.  En décembre 2000, Montréal m’accueille et bientôt suivi de succès.  Cinq étoiles au Guide Debeur, des articles dithyrambiques de Jean-Michel Tastet et de la redoutable critique gastronomique Françoise Keller.  Robert Beauchemin de Voir intitule son article : « La perle dans son écrin. »* Un privilège d’avoir vécu cette époque mythique de la restauration montréalaise avec l’excellent maître d’hôtel Gérard Machadier, la magie Des Beaux Jeudis, du Lutécia et de la ludique piscine de l’Hôtel de la Montagne où 200 couverts étaient servis le midi !

LaMetropole.Com :  Aujourd’hui assumer les responsabilités de Chef exécutif aux Relais et Château Le Manoir Stonehaven, semble tant un couronnement de carrière qu’un défi particulier.  Quelle place Le Manoir Stonehaven aura-t-il, selon vous, dans l’histoire de la gastronomie québécoise ?

Éric Gonzalez : Le Manoir Stonehaven est le fruit d’actes d’amour et de courage. D’abord son fondateur, le roi du caoutchouc, Lorne D. McGibbons a créé le premier sanatorium au Québec en 1909.  Le Manoir, ensuite occupé par les Pères missionnaires Oblats pour les soins aux pères malades ont poursuivi la vocation médicale du Manoir.  Longtemps à l’abandon, ce joyau patrimonial a été restauré avec amour et courage par Georges Coulombe et Guylaine Brault.  Aujourd’hui, Le Manoir Stonehaven, magnifiquement meublé et décoré de trésors des années 30, a obtenu en 18 mois seulement la reconnaissance des Relais et Châteaux.  C’est exceptionnel et l’avenir s’annonce excitant.  Une brigade d’exception m’appuie dont les excellents sommeliers Jean-Michel Cartier et Marc-André Marquis qui veillent sur un cellier de 300 références.  Le Manoir Stonehaven deviendra un incontournable pour les gastronomes du Québec et du monde.

Site Web du Manoir :  https://www.stonehavenlemanoir.com/fr/

« La perle dans son écrin. »  Sur le Web : https://voir.ca/restos/2001/08/08/la-perle-dans-son-ecrin-le-lutetia/

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