Gioachino Rossini, compositeur et fin gourmet

Une photo en noir et blanc d’un homme en costume, respirant l’élégance et la sophistication. Une photo en noir et blanc d’un homme en costume, respirant l’élégance et la sophistication.

Jour 7 d’isolement.

Vous avez entendu parler de Gioachino Rossini ! Il est né à Pesaro en Italie le 29 février 1792 et il est mort à Paris le 13 novembre 1868.

C’est un des plus grands compositeurs du dix-neuvième siècle. Son répertoire est de qualité et il est impressionnant. On le connaît aujourd’hui surtout pour ses opéras, comme… Le Barbier de Séville, je sais comme Mozart, tous les deux se sont inspirés de la pièce de Beaumarchais. Il a écrit un autre opéra notable : La Cenerentola, ou Cendrillon, puis la Pie Voleuse, L’Italienne à Alger, Guillaume Tell. Dans sa vieillesse, il a aussi écrit de la musique religieuse ; il fallait bien qu’il gagne son entrée au ciel, comme tout le monde ! Il nous a laissé un Stabat Mater et une Petite messe solennelle.

Je vous suggère de visionner son ouverture de Guillaume Tell. Vous y découvrirez une belle collection des portraits du Maître. https://www.youtube.com/watch?v=c7O91GDWGPU&list=RDc7O91GDWGPU&start_radio=1&t=0

Rossini était un fin gastronome. Sa table était réputée. Il a créé des mets auxquels il leur a donné des noms inspirés de ses opéras. Vous ne me croyez pas. Les incrédules seront confondus. Il a inventé les bouchées de la Pie voleuse, la Tarte Guillaume Tell. À l’envers, il a aussi composé ses Péchés de vieillesse inspirés de la cuisine, et qui nous font bien rire aujourd’hui, comme son Hachis romantique, ou sa Petite Valse à l’huile de ricin ou encore Ouf ! Les petits pois, ou Boléro tartare.

Sa cave à vin était légendaire. Il avait sa table attitrée dans les meilleurs restaurants de Paris, à La Tour d’Argent, à la Maison Dorée, chez Bofinger. Il a même écrit un livre de cuisine.

Oui, Rossini, était un fin gourmet. Il poussa la gourmandise jusqu’à épouser sa cuisinière, ce n’est pas peu dire. Au cours d’une promenade en bateau, une dinde truffée tomba malencontreusement à l’eau. Il en pleura de désespoir.  

Il avait aussi beaucoup d’humour. Une fois qu’il affirmait :

— Dieu, que la célébrité est fatigante !…Les charcutiers sont des gens heureux.

On lui fit remarquer : « Vous auriez pu le devenir ! »

— Certes, je l’aurais bien voulu… Mais j’ai été si mal dirigé.

Un jour, il jouait au piano, une partition de Richard Wagner qu’il détestait, et n’en tirait que des sons cacophoniques. Un de ses élèves s’approche de lui et lui fait remarquer qu’il tenait la partition à l’envers ! »  « Je sais, lui répond Rossini, j’ai essayé de la jouer dans l’autre sens, mais c’est encore pire ! »

On lui doit, l’invention du Tournedos à la Rossini.

L’affaire s’est passée au Café Anglais, un soir où Rossini se déclara « fatigué » de la sempiternelle pièce de bœuf qu’on lui proposait à tous les menus.

— Prenez autre chose ! lui suggéra le maître d’hôtel.

— Non, je n’aime que le bœuf.

Il lui donne alors des instructions pour que la viande soit préparée d’une autre manière. Le maître d’hôtel a un haut-le-corps.

— Jamais, affirme-t-il, je n’oserai présenter une chose aussi… imprésentable.

— Eh bien ! Arrangez-vous pour qu’on ne la voie pas !

Désormais, lorsqu’un client commande un Tournedos à la Rossini, le service ne se fait pas à portée des yeux, mais… derrière son dos.

D’où le nom de « tourne dos ».

Roger Huet

Chroniqueur

Président du Club des Joyeux

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Poésie Trois-RivièreLe Pois Penché

Ce Québécois d’origine sud-américaine, apporte au monde du vin, sa grande curiosité, et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Dans ses chroniques Roger Huet parle du vin comme un ami, comme un poète, et vous fait vivre l’esprit de fête.