Une rangée de supports métalliques dans un restaurant avec des protocoles de sécurité COVID.

Restaurateurs, tous condamnés!

Les restaurateurs, petits et grands, sont tous condamnés à une autre fermeture.  Cette décision radicale, qui déstabilise tout ce secteur de services,  est injuste pour 99% d’entre eux.

Je suis une enfant de ce métier à la fois extraordinaire et exigeant. N’est pas restaurateur qui veut : les longues heures, les soucis quotidiens, les saisons qui influencent la clientèle, les bris de matériel, qui surviennent évidemment toujours pendant les « coups de feu » soient les moments les plus occupés.  Sans compter le personnel à gérer, particulièrement difficile de nos jours ou la majorité des employés(es) sont dans ce métier sans avoir le feu sacré. Les restaurateurs sont des travailleurs acharnés, des ingénieux qui imaginent des solutions aux nombreux défis quotidiens.  Les restaurateurs sont à l’écoute de leurs précieuses clientèles afin d’améliorer les menus, le service, le décor et l’accueil.

À la suite de la fermeture des restaurants en mars dernier, les restaurateurs ont pris leur mal en patience, comme tous les commerces, à l’exception de l’alimentation, des pharmacies, la SAQ et la SQDC. Les courageux restaurateurs faisant contre mauvaise fortune bon cœur et ont profité de cette période pour rénover et faire le grand ménage.  Plusieurs ont donné leurs produits à des associations de bienfaisance et à leurs employés.  L’emprunt de 40 000 $ proposé par le gouvernement canadien et le menu prêt-à-manger (Take-Out) ont permis la survie et ils ont ainsi sagement accepté leurs sorts pour le bien de tous. La réouverture est enfin arrivée et ils ont en grande majorité fait tous les changements requis afin de protéger leurs clientèles et leurs employés.  J’ai eu l’occasion de fréquenter plusieurs restaurants récemment et c’était parfait !

Quelques moutons noirs ont malheureusement choisi de faire des profits rapides en laissant leur établissement ouvert sans contrôle et, alcool aidant, à tolérer des situations non conformes aux règles sanitaires en vigueur, mettant ainsi en danger leurs clientèles et tous les Québécois.  Ces établissements auraient dû être immédiatement fermés et privés de leurs permis d’alcool.  De tout temps, les bars et les clubs ont mis en place un service de sécurité très efficace (les célèbres portiers « doorman ») afin de régler sans tarder des situations violentes ou problématiques.  Aujourd’hui, les bars et boîtes de nuit, et même les grands restaurants, auraient certainement pu engager des spécialistes de l’ordre pour contrôler les clients non respectueux des règles de distanciation sanitaire et du port du couvre-visage.

C’est aberrant et injuste de fermer tous les restaurants et les bars à cause d’un très faible nombre de contrevenants irresponsables.  En toute justice, le gouvernement devrait punir les coupables et non les bons restaurateurs et tenanciers de bars qui ont respecté à la lettre les normes sanitaires.  Toute l’industrie de la restauration et des bars chancelle, notamment à Montréal.  Quelles seront les conséquences sociales et pour l’industrie touristique du grand nombre de restaurants et bars qui feront faillite au cours de prochains mois ?  Comme disait récemment Christian Dufour au RDI :  « Le gouvernement, pour soigner la maladie, a tué le malade ! »

Le Pois PenchéJGA

Martine bénéficie d’une vaste expérience de la restauration dans de nombreuses institutions de prestige de Montréal. Auteur du livre : 100 bonnes tables du midi à Montréal, Martine écrit sur la gastronomie, les voyages et l’art de vivre.