Une femme debout devant un podium avec les mots « la ligne rose » lors d'Élections Montréal, s'assurant que les critères d'embauche soient respectés.

Élections Montréal : critères d’embauche respectés

Gaétan Couture – La Métropole

La politique est un métier très exigeant. Les élus se doivent de plaire à une majorité d’électeurs la majorité du temps s’ils veulent conserver leur poste.
Contrairement à un autre emploi où la personne passe des entrevues d’embauche avant son entrée en poste pour ensuite conserver son emploi aussi longtemps qu’elle satisfait son employeur ou qu’elle le désire elle-même, les politiciens doivent passer des entrevues de sélection tous les quatre ans.
Ce qui est ingrat dans tout cela, c’est qu’un politicien ne connaît pas personnellement ou ne côtoie pas tous les gens qui ont le pouvoir de le démettre ou de le réélire. Dans une compagnie ou un organisme, un employé connaît son supérieur immédiat, soit la personne qui pourrait décider de se défaire de ses services.
La similitude au moment de l’embauche ou du congédiement d’un employé ou d’un politicien, est cette maxime : « On embauche les gens selon leurs aptitudes, on congédie les gens à cause de leurs attitudes ».

En effet, ce qui attire un employeur éventuel ou un électeur, ce sont les qualités du candidat permettant de croire qu’il pourra relever avec succès les défis reliés au poste offert. Dans le cas d’un Maire ou d’une Mairesse, on veut qu’il ou elle soit rassembleur autour d’une vision qu’il réussit à expliquer clairement.
Valérie Plante a su intéresser les gens à ses projets. Plus particulièrement, la ligne rose qu’elle propose ajouter au métro de Montréal démontrait une vision d’un nouveau Montréal où la circulation devenait plus facile.
Ses adversaires répondaient que cette vision n’était pas réaliste. Les visionnaires se font toujours servir cette objection, mais ceux d’entre eux qui persistent et prennent les moyens pour réaliser leurs projets sont ensuite adulés pour leur succès.
Guy Laliberté a cogné à la porte de 69 institutions financières avant d’en trouver une qui a cru en sa vision d’un cirque sans animaux. Lorsque le Cirque du Soleil a commencé à avoir du succès, toutes les institutions financières qui lui avaient fermé la porte s’offraient pour s’allier au succès international du Cirque en finançant ses projets.
Il y a quatre ans, Denis Coderre s’était fait élire en promettant de ramener la rigueur et la probité à l’Hôtel de Ville. Malgré ses antécédents politiques qui ne plaisaient pas à tous, il a été élu et il s’est dévoué pleinement à son nouveau rôle. Il a accompli sa mission.

Cependant, plus le temps passait, plus il semblait se comporter comme un roitelet. Il imposait ses idées ou sa façon de faire et écartait de son environnement les gens qui ne disaient pas comme lui. On lui a reproché son arrogance et ce sont ses attitudes qui ont mené à sa défaite électorale.

« On embauche les gens selon leurs aptitudes, on congédie les gens à cause de leurs attitudes ».

Denis Coderre avait encore les qualités nécessaires pour diriger la Ville. Cependant, son comportement n’était pas rassurant pour les électeurs. Ceux-ci se sont donc laissés séduire par la souriante et dynamique Valérie Plante à qui ils ont accordé leur confiance pour diriger la Ville.
Les quatre prochaines années permettront de constater si la nouvelle Mairesse a vraiment toutes les qualités nécessaires pour occuper les fonctions adéquatement.
Le soir de l’élection au moment de son premier discours comme Mairesse de Montréal, elle ne pouvait contenir sa joie et sa nervosité. Ses sautillements sur la scène, ses grands saluts aux gens assis au balcon en se faisant aller les bras comme un moulin à vent et ses interminables gestes pour replacer ses cheveux lui donnaient l‘allure d’une « cheerleader » plutôt que de la première femme désignée par la population pour diriger les destinées de la Métropole.

Déjà, lors de ses sorties publiques, elle se comporte dignement comme l’exige le poste qu’elle occupe tout en continuant à arborer son sourire communicatif. Ce sont les aptitudes qu’elle doit continuer à utiliser, celles qui ont suscité la sympathie du public et le choix des électeurs.

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