Enclume de forgeron des Forgerons posée sur une souche de bois.

Forger notre patrimoine

Les Forges de Montréal, un trésor patrimonial, école de forgerons gardienne d’une longue tradition d’artistes du feu et du fer.

Marteau à la main, braises qui éclatent, feu dans le regard, les forgerons, diables-artistes, transforment le minerai en art et en beauté.  Le souffle de la forge, origine de tant de contes de diables dansant et jetant des sorts aux intrus.  La forge demande initiation.  Les forgerons, véritables alchimistes, mutent les 4 éléments: la terre, le feu, l’eau et l’air devant leur athanor.  Lire, L’Oeuvre au noir  de Marguerite Yourcenar. La matière doit révéler ses secrets, le minerai deviendra souple, résistant au temps et objet utile et beau.

Depuis la Nouvelle-France, les forges et les forgerons occupent une place importante dans l’art de vivre et de bâtir.  Les Forges du Saint-Maurice, près de Trois-Rivières, fondées en 1730 par le ministre de la Marine française et les colonies, sous Louis XIV, le comte de Maurepas (1669-1789), ont connu des heures de gloire.  Les poêles de fonte des Forges du Saint-Maurice célèbrent pour leur qualité, et les outils de fer, haches, pièces de ferronnerie ont traversé le temps.

Lire notamment : Les objets familiers de nos ancêtres (1)  et Les premières tentatives de productions du fer aux Forges du Saint-Maurice, le bas -fourneau de François-Poulin de Francheville (1729-1734). (2)

Situées dans une ancienne station de pompage Riverside, les Forges de Montréal, depuis 2000, fabriquent des pièces de ferronnerie et forment la relève. Le maître-forgeron Mathieu Collette est le fruit de deux longues traditions de forgerons.  La tradition québécoise de sa mère Lyne Goyer, descendante d’une longue lignée de forgerons et la tradition française, suite à un stage de 4 ans, avec le maître-forgeron et premier ouvrier de France, André Maltaverne. Mathieu Collette hérite de la responsabilité de poursuivre cette tradition et les savoir-faire qui risquent l’oubli.  Les restaurations authentiques requièrent l’art du forgeron : clôtures, montants de fenêtres et de portes, outils et éléments décoratifs.  Le fer dure et vieillit bien.

Le poinçon du maître-forgeron signe pour la durée un objet-art, de l’utilitaire marqué par le feu pour produire de la beauté.  L’exposition Savoir-fer des Forges de Montréal permet d’apprécier ces objets usuels qui nous entourent. Quand aurons-nous un livre sur les œuvres de fer au Québec?  À l’heure du Panier bleu où l’achat chez nous devient une valeur nationale, il importe de prendre conscience de l’importance du patrimoine bâti légué par le labeur de générations d’artisans forgerons du Québec.


(1) Les objets familiers de nos ancêtres (1)  de Nicole Genêt, Luce Vermette et Louise Décarie-Audet, Éditions de l’Homme.

(2) Les premières tentatives de productions du fer aux Forges du Saint-Maurice : le bas-fourneau de François-Poulin de Francheville (1729-1734). Alain Clavet, thèse de maîtrise en histoire canadienne. Résumé de la thèse : https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/12674

Thèse sur les Forges du Saint-Maurice par Alain Clavet en PDF: Télécharger les fichiers

Voir le site Web :  Les Forges de Montréal : http://lesforgesdemontreal.ca/

Vidéo du maître-forgeron Mathieu Collette :

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JGALe Pois Penché

Carrière à Patrimoine canadien, au Commissariat aux langues officielles et aux Archives et Bibliothèque Canada. Conférencier à l'UNESCO-Paris, à l'Internet Society à Washington, à l'Université de la Sorbonne à Paris et à l'Internet Society au Japon. Maîtrise de l'École nationale d'administration publique et M.A en histoire canadienne de l'Université de Sherbrooke.