Le Palais des Congrès de Montréal, un bâtiment vibrant et éblouissant, met en valeur son architecture unique sur fond de fontaine envoûtante.

Le Palais des Montréalais

Entrevue exclusive de Robert Mercure, PDG du Palais des congrès de Montréal, à La Métropole.

La Métropole :  Notre dernière rencontre a eu lieu dans un contexte fort différent.  Vous étiez Directeur général du Château Frontenac.  Pourriez-vous donner aux lecteurs de La Métropole des précisions sur votre démarche qui permet aujourd’hui de relever le défi de PDG du Palais des congrès de Montréal ?

RM: Suite à onze ans au Château Frontenac et à des postes notamment au Royal York et au Sheraton à Washington, je suis conscient que Montréal bénéficie présentement de circonstances extraordinairement favorables pour son développement et la confirmer comme une destination internationale particulièrement appréciée des congressistes.  Une telle ferveur rappelle l’Expo 67 et les Olympiques.  Le Palais est plus qu’un grand hôtel, bien sûr, mais le défi est en plusieurs points comparables.  Il importe de vendre Montréal comme destination internationale dans un environnement très compétitif.  Avec ses 1,4 million de pieds carrés, près d’un million de participants par année et 13,000 passages quotidiens, le Palais des congrès de Montréal représente un centre névralgique de la ville, bien entouré du Vieux-Montréal, du Quartier des Spectacles et de la Place des Arts.

Les occasions d’affaires sont grandes et il importe de mettre en valeur la culture, la gastronomie et le leadership montréalais dans les nouvelles technologies et les jeux vidéos.  Le Palais, la grande maison des Montréalais, doit rassembler, être un lieu d’apprentissage, et une vitrine pour les startups technologiques. Les congressistes doivent vivre l’expérience de Montréal au Palais.  Ceci exige que le Palais devienne davantage un milieu de vie qui reflète ce qu’il y a d’unique au Québec, notre art de vivre, notre gastronomie, notre musique et notre créativité artistique et technologique.  Le Palais, un lieu de rencontres privilégiés, de réseautage, qui doit être reconnu et recherché par tous les pays à la recherche d’une expérience culturelle et humaine unique, celle de Montréal.  Nous avons, dans ce contexte, annoncé récemment un partenariat avec Met Lab et des startups en technologie.   Le congrès au XXIè siècle est à réinventé.

La Métropole : Certains intervenants, qui ont à coeur le développement économique de Montréal et sa notoriété internationale, regrettent que le Palais des congrès de Montréal ne soit pas suffisamment grand pour accueillir les plus grandes conventions internationales.  Qu’en pensez-vous ?

RM:  C’est vrai, le Palais des congrès de Montréal n’est pas assez grand pour accueillir les plus importants congrès du monde. Les gouvernements comprennent l’importance du Palais comme outil de développement économique. Nous savons que le statu quo ferait passer le Palais des congrès de Montréal en 4è position au chapitre des superficies disponibles au Canada.  C’est, bien sûr, une situation que personne ne souhaite.

La Métropole :  La Ville de Montréal est un leader reconnue dans le domaine des nouvelles technologies, par notamment la SAT, UBISOFT, SOFTIMAGE et autres.  L’idée lancée récemment par le Palais d’être une vitrine des nouvelles technologies et incubateurs de projets et grand partenaire du MT Lab dans ce domaine semble particulièrement prometteuse.  Pourriez-vous partager votre vision de ce que pourrait être le Palais à cet égard dans cinq ans?

RM:  Réinventer les congrès en utilisant les nouvelles technologies cela veut dire notamment valoriser la créativité et utiliser les ressources et l’espace disponibles d’une nouvelle façon afin de faire plus et différemment.

La Métropole :  Le Palais comme milieu de vie et de rencontres des Montréalais demande un certain nombre de conditions favorables.  Que souhaitez-vous des instances gouvernementales tant fédérale, provinciale, que municipale pour accomplir cet important objectif?

RM:  Des partenariats avec des startups et des entreprises privées sont importants pour atteindre nos objectifs. Le Palais des congrès doit devenir la grande maison des Montréalais.  Un fort sentiment d’appartenance est à développer.  Ce lieu public doit valoriser les arts, la musique, la vie des quartiers et les traditions culinaires du Québec.  Dans la grande maison des Montréalais nous devons vraiment nous sentir à Montréal, ville unique et créative.

La Métropole :  Le Palais semble aussi accorder une certaine importance aux enjeux environnementaux.  Nous pensons notamment aux jardins sur le toit.  Que ferez-vous pour diminuer la pollution lumineuse nocturne, le Palais est inutilement illuminé toute la nuit, et pour favoriser la réduction de la production des déchets, suite aux événements et aux expositions ?

RM:   Le Laboratoire d’agriculture urbaine sur notre toit et nos objectifs de réduction des déchets font partie du Plan de développement durable que nous poursuivons. Quant à l’éclairage nocturne, il demeure minimal lors des heures où nous ne sommes pas en événement.  Il faut noter que plusieurs événements sont aussi en montage durant la nuit.

La Métropole :  De grandes expositions : Expo franchise, le Salon de l’Immigration, COMICCON, le Salon de l’Auto 2020, Expo Manger Santé et Vivre vert sont déjà prévues au Palais.  Beaucoup ont un intérêt certains pour Montréal mais comment offrir des expositions uniques qui attireront les visiteurs étrangers et deviendraient une visite incontournable des croisiéristes de passage, par exemple?

RM:  Oui nous voulons attirer les visiteurs étrangers et maximiser les retombées économiques de nos activités pour Montréal.  La situation internationale est favorable au Québec et au Canada.  Le Québec et Montréal sont reconnus pour la sécurité des rues, la gentillesse de ses résidents et l’ouverture aux cultures du monde.  Nous bénéficions d’une image de marque exceptionnelle et il importe d’en tirer profit maintenant. Montréal c’est Paris en Amérique du Nord et ce, sans le décalage horaire !  Montréal est le leader dans les Amériques pour l’accueil de congrès internationaux.  Il importe de tabler sur ce succès.

La Métropole :  C’est de notoriété publique que la restauration à Montréal vit des moments difficiles.  Comme vous le savez de nombreux restaurants ont dû fermer leurs portes cette année.  Comment le Palais pourrait-il contribuer davantage à l’essor de la restauration et de la gastronomie à Montréal ?

RM :  Je suis conscient de cette situation et ma carrière me permet de comprendre les difficultés reliées aux entreprises de restauration.  La gastronomie est aujourd’hui un élément important de la culture québécoise et des initiatives sont à l’étude dans ce domaine pour vraiment la valoriser dans la grande maison des Montréalais.

La Métropole : Que pensez-vous, par exemple, de l’idée d’un Bistro français du Palais qui ferait toute l’année la promotion des vins, cidres et fromages du Québec ?

RM:   Sûrement une idée à explorer.

La Métropole :  Est-ce que vous travaillez à créer une synergie et une bonne coordination entre des grandes institutions du divertissement et du tourisme comme: le Casino, la Place des Arts et le Quartier des Spectacles?

RM:  Le Palais a été bâti sur l’autoroute Ville-Marie afin d’unir les quartiers du centre-ville et le Vieux-Montréal.  Cette vocation de synergie et de coordination est inhérente, fait partie de l’ADN, du Palais des congrès de Montréal.

La Métropole : Autres éléments que vous aimeriez mentionner ?

RM:  En terminant, je souligne de nouveau que le Palais des congrès de Montréal représente un joyau pour le développement économique de Montréal et du Québec.  Le Palais des Congrès de Montréal doit vraiment devenir la grande maison des Montréalais.

Poésie Trois-RivièreJGA

Carrière à Patrimoine canadien, au Commissariat aux langues officielles et aux Archives et Bibliothèque Canada. Conférencier à l'UNESCO-Paris, à l'Internet Society à Washington, à l'Université de la Sorbonne à Paris et à l'Internet Society au Japon. Maîtrise de l'École nationale d'administration publique et M.A en histoire canadienne de l'Université de Sherbrooke.