Le drapeau du Québec avec une urne pour un système de vote régional compensatoire mixte proportionnel.

Pour un scrutin proportionnel mixte

Un scrutin proportionnel mixte compensatoire régional apportera davantage de stabilité à l’Assemblée nationale.

Dans un article récent (note 1), Martine Biron soulève l’épouvantail des députés qui pourraient être « sacrifiés » à la suite à la réforme électorale qui est en préparation. Il y s’agit d’une image forte mais à courte vue. Pourquoi encourager les élus à adopter une mentalité carriériste et partisane? Heureusement, le Premier Ministre et la Ministre Lebel ont fait preuve de courage et de vision à long terme sur ce dossier en se prononçant clairement en faveur de l’intérêt commun. À titre d’exemple, lors du point de presse du 26 février dernier (note 2), Sonia Lebel a déclaré : « Mon objectif n’est pas de bafouer des collègues, de laisser tomber des collègues […] Mon objectif est de travailler dans l’intérêt public et d’avancer dans ce sens-là. Et c’est le mandat qu’on m’a donné. »

C’est un fait établi : le mode de scrutin actuel (uninominal majoritaire à un tour) entraîne des distorsions entre la proportion des votes pour un parti et sa représentation à l’Assemblée nationale. Ces distorsions amplifient les vagues issues de la conjoncture (au moment du vote) et c’est le parti gagnant à l’échelle nationale qui en bénéficie. Ceci provoque fréquemment un changement radical dans la composition de l’Assemblée, où 100 % du pouvoir passe du jour au lendemain d’un parti à un autre. Ainsi, les plans à long terme d’un gouvernement (ex : pour la transition énergétique) peuvent être démantelés par le gouvernement suivant. Grâce au mécanisme de compensation du scrutin proportionnel mixte, les allers-retours d’une politique à l’autre seront plus rares et moins intenses.  Par ailleurs, les distorsions ne profitent pas toujours au même parti. Au contraire, les vagues sont relativement imprévisibles. Un candidat serait dans l’erreur de s’imaginer que les distorsions l’avantageront aux prochaines élections parce qu’elles l’ont avantagé aux précédentes.

Rappelons-le, ce changement en cours dans le système électoral entraînera davantage de gouvernements de coalition. Les députés seront encouragés à discuter et négocier afin d’adopter des positions qui rallient une majorité de citoyens. Faut-il s’étonner  qu’un parti ayant le mot « coalition » dans son nom soit ouvert ce mode de gouvernance? Au contraire, je trouve ça rassurant. Les députés les plus appréciés dans leur circonscription ou leur région feront vraisemblablement plus de mandats. Au contraire, les candidats les moins populaires auront moins de vagues auxquelles s’accrocher. Le scrutin proportionnel mixte compensatoire régional apportera donc une stabilité accrue dans la composition de l’Assemblée nationale, favorisant la planification à long terme. Plutôt que de nous faire douter, cette réforme audacieuse devrait nous inspirer!

Collaboration spéciale, Jean-Sébastien Bourret

Références :

Réforme du mode de scrutin : qui seront les députés sacrifiés? :   (1)  https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1163203/reforme-mode-scrutin-caq-martine-biron-deputes-sacrifies

Point de presse de Mme Sonia LeBel, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne : (2)  http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-51559.html/

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