SNC-LAVALIN, tous dans l’erreur

Une femme se tient devant des micros pour parler du scandale SNC-LAVALIN, avec le drapeau canadien en toile de fond. Une femme se tient devant des micros pour parler du scandale SNC-LAVALIN, avec le drapeau canadien en toile de fond.
Alors qu’une campagne électorale s’amorce au fédéral, force est de constater qu’un sujet incontournable sera le dossier SNC-LAVALIN.

Les partis d’opposition l’utiliseront inévitablement pour démontrer que les électeurs ne peuvent pas faire confiance au Parti libéral et surtout à son chef, Justin Trudeau. Le Parti libéral se défendra en argumentant qu’il est le parti qui veut protéger les emplois au Canada. Or, en prenant du recul, nous nous devons de constater que dans ce dossier chacun des intervenants est dans l’erreur ou a sa part de fautes. En effet, les dirigeants de la firme d’ingénieurs qui ont cautionné les malversations reprochées pour obtenir des contrats ont mal agi. D’ailleurs, le fait que les transferts d’argent aient été faits en utilisant des intermédiaires ou des voies détournées illustre bien que l’on avait quelque chose à cacher. D’autre part, la ministre de la Justice de l’époque, Jody Wilson-Raybould, n’a jamais expliqué son entêtement à refuser un accord de réparation à SNC-LAVALIN. Que sait-elle de plus que ce qui a été dit et publié pour justifier un tel refus?

Il est maintenant évident que Justin Trudeau et sa garde rapprochée sont intervenus auprès de la procureure générale pour la faire changer d’idée et ainsi protéger d’une certaine façon la compagnie d’un procès long et possiblement coûteux pour ses actionnaires en plus de limiter son potentiel d’obtenir des contrats publics fédéraux pendant de nombreuses années. Là où le bât blesse, c’est que le plus haut dirigeant du pays et son équipe ont nié et tenté pendant une longue période cacher cette pression indue sur la ministre. Mais pourquoi se cacher la tête dans le sable? Y a-t-il quelqu’un qui va avouer qu’il est
impossible pour SNC-LAVALIN et ses concurrents d’obtenir des contrats gouvernementaux dans de nombreux pays sans verser des pots-de-vin? La culture de plusieurs des clients potentiels de ces grandes firmes d’ingénieurs est immuable. Sans pots-de-vin, pas de contrat. Et ceci ne semble pas unique à la Libye et à la famille Kadhafi.

Que la compagnie ait obtenu un contrat chez nous, au Québec, plus particulièrement au CUSM en octroyant des pots-de-vin au docteur Porter et à ses proches peut lui être reproché. Cependant, encore là, seuls les dirigeants de l’entreprise ont été impliqués. Doit- on faire payer l’entreprise et ses milliers d’employés? Actuellement, le docteur Porter est intouchable. Il dort tranquille dans un cimetière. L’ex-
vice-président Finances de SNC-LAVALIN a utilisé l’arrêt Jordan pour arrêter les procédures d’un procès qui traînait depuis 2014 devant les tribunaux. Est-ce à dire que notre système judiciaire est incapable de faire payer les vrais coupables? Si tel est le cas, veut-on vraiment punir les employés qui ont appris comme nous par les médias, les mauvais choix de leurs dirigeants de l’époque? Doit-on laisser le reste du Canada profiter des événements pour affaiblir un fleuron québécois de l’ingénierie qui était devenu de l’ivraie? La campagne électorale pourrait conduire à un tel résultat.

Photo principale : Jody Wilson-Raybould

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