Cadres d’entreprise à bout de souffle

Description : Un homme assis sur un canapé avec un masque sur le visage, montrant des signes de travail et d'inquiétude au milieu de la pandémie de COVID-19. Description : Un homme assis sur un canapé avec un masque sur le visage, montrant des signes de travail et d'inquiétude au milieu de la pandémie de COVID-19.
Au Canada, comme un peu partout dans le monde, la crise sanitaire a provoqué de nombreux changements dans la vie professionnelle des gestionnaires. Considérant les difficultés considérables qu’entraînent l’encadrement à distance et les imminents besoins organisationnels au sein des entreprises, les dirigeants ont vécu et continuent de vivre de grands défis quotidiennement. La nécessité d’adaptation continuelle à des conditions dont personne ne connaît vraiment la durée génère un stress important, qui commence à faire des ravages. Certains chefs de direction ont le moral en berne, d’autres se sentent déjà vaincus par la pandémie. Nous pensons important de réfléchir immédiatement aux solutions pour éviter l’hécatombe auprès des responsables d’équipe, de département et d’entreprise.
Des dirigeants à bout de souffle : pourquoi?

Selon la société canadienne Solutions Mieux-être LifeWorks (anciennement Morneau Shepnell) plus de 70 % des gestionnaires et cadres sont susceptibles d’être affectés d’un dérèglement psychologique. Cette sensibilité semble s’expliquer par la lourdeur des responsabilités de ces personnes clés au sein d’une entreprise. Au-delà de leurs préoccupations financières, évidemment, les dirigeants doivent également s’adapter à la modification continuelle des diverses mesures sanitaires. Ces bouleversements opérationnels ont, à leur tour, de grands impacts sur le rendement, la santé mentale des employés ainsi que la sécurité financière. « En 2021 (…) plus de responsables ont perdu leur motivation à cause d’un épuisement (…) », indique Geneviève Desautels. Afin d’éviter l’épuisement professionnel en bonne et due forme, des chefs d’équipes ont été forcés de quitter leurs fonctions.

La COVID est-elle la responsable du mal-être observé? Oui et non, elle crée plutôt des conditions difficiles. Durant une période de crise, les entreprises adoptent souvent une approche conservatrice, qui tend à restreindre les dépenses et les investissements. Néanmoins, les charges, elles, continuent d’augmenter. Inévitablement, les gestionnaires doivent faire du délestage pour pouvoir recentrer leurs actions sur les priorités. Quels sont ses besoins secondaires délestés? Dans certains cas, les chefs d’équipe peuvent s’acharner au bien-être de leurs employés au détriment de leur propre santé. Dans d’autres cas, la haute direction n’arrive plus à fournir les ressources nécessaires aux gestionnaires pour qu’ils puissent bien exécuter leur travail. Aux États-Unis, par exemple, les compagnies ont reçu le mandat de réévaluer leur stratégie opérationnelle afin de stopper ce qu’on appelle la Grande démission.

Comment éviter l’épuisement des cadres d’entreprise? Des conseils. 

La pandémie a mis en lumière les mesures à prendre pour favoriser une bonne santé mentale au sein de la force de travail. Ces besoins humains ne concernent pas seulement les employés; ils s’appliquent à l’ensemble du personnel, incluant la ou les têtes dirigeantes. Les gestionnaires doivent impérativement se rendre compte de leur propre état mental pour être disposés, autant que possible, à bien soutenir leurs troupes. C’est un effet de chaîne et, lorsque l’équilibre est rompu, le monde du travail s’expose à des démissions en bloc qui, à leur tour, entraînent d’autres départs. Ainsi, l’ajout de ressources matérielles, techniques et humaines devrait absolument être envisagé pour aider les cadres à aider leurs équipes. 

Nous comprenons qu’en temps de crise, tout particulièrement, certaines ressources se raréfient. C’est notamment le cas de la main-d’œuvre. Un pigiste marketing, par exemple, pourrait soutenir un directeur de compte durant une période de surcharge. Engager n’est pas la seule solution. Le pigiste ou le consultant externe pourrait reprendre une partie des tâches ou être un coach de transformation. Comment pouvez-vous, si vous être le propriétaire ou un actionnaire d’entreprise, vous assurer que vos responsables puissent consacrer leurs énergies à leurs plus grandes forces? 

Privilégier l’analyse prévisionnelle

Très courante en comptabilité et en marketing, l’analyse prévisionnelle permet normalement aux ressources humaines d’anticiper les besoins en personnel et en compétence pour assurer la croissance de l’entreprise. Dans le livre Management des ressources humaines de Michel Ferrary, l’auteur recommande également d’utiliser l’analyse prévisionnelle pour favoriser la rétention des membres d’une équipe et prévenir les démissions. 

Prenons l’exemple des départs causés par un épuisement… Quels sont les facteurs de démission? Quels sont les facteurs de rétention? Évaluer les ressources disponibles et le bien-être des employés et des gestionnaires contribue à cibler rapidement les problèmes et d’agir. Voici de grands pôles populaires de déception : le salaire, les avantages sociaux, les conditions de travail, l’atmosphère de travail, la liberté d’action, la reconnaissance professionnelle, les possibilités de croissance, la disponibilité et l’accessibilité des ressources, etc. Un employé aux prises avec des difficultés augmente normalement son risque d’épuisement ou son score général de mal-être au travail. Soulignons ici la variabilité individuelle : tous n’ont pas les mêmes perturbateurs et la même tolérance à l’adversité. Pouvez-vous agir sur certains facteurs importants de démotivation pour untel ou unetelle? 

Santé mentale : une responsabilité collective

Favoriser l’équilibre et avoir de bonnes habitudes de santé mentale, c’est la responsabilité de tout le monde dans une entreprise : soutenir, agir, coopérer, baliser, communiquer, etc. Pour que les mesures d’hygiène mentale soient bien intégrées, tous les paliers doivent mettre l’épaule à la roue et s’engager à la continuité du projet.  Malheureusement, en 2021, plus de 30 % des travailleurs canadiens ont déclaré un épuisement professionnel. La pandémie n’est pas la responsable de cette statistique, mais elle y contribue assurément en ayant complètement bouleversé le monde du travail. Que pouvez-vous faire pour préserver la santé de tout un chacun? 

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