La descente aux enfers de Mike Ribeiro

Une carte de hockey signée comportant une photo d'un joueur de hockey. Une carte de hockey signée comportant une photo d'un joueur de hockey.
J’ai rencontré plusieurs personnalités au fil des ans dans mon parcours dans le monde des communications, certaines avec qui j’ai développé des liens d’amitié : Yvon Lambert, André Roy, les boxeurs Sébastien Bouchard, Sébastien Gauthier, Eric Lucas, Alain Bonnamie, tous des athlètes reconnaissants qui ont le cœur sur la main, mais ils ne sont pas légion. J’étais aux premières loges pour les débuts de Dave Hilton à la boxe, témoin aussi de sa descente aux enfers. Je me souviens aussi d’un jeune adolescent issu d’une famille pauvre avec une tuque à cordon, le ventre vide, qui rêvait de faire carrière au hockey, et à qui je suis venu en aide alors le collège qu’il fréquentait (Le Collège français) voulait le mettre à la porte. À l’époque, je travaillais aux communications pour cette maison d’enseignement. Le jeune en question, Mike Ribeiro, était venu dans mon bureau me demander de venir à sa défense auprès de la direction. Après discussion avec le PDG du Collège français, Louis Portal, je suis parvenu à convaincre la direction de le garder même si le corps enseignant n’en voulait plus parce qu’il n’écoutait pas en classe, mais c’était tout un joueur de hockey. Et comme c’est le cas aux États-Unis dans les maisons d’enseignement, les athlètes sont dans une classe à part, les résultats sportifs sont plus importants que les résultats scolaires. 

Déjà, le jeune Ribeiro faisait parler de lui dans Midget AAA par ses prouesses sur la patinoire. Il avait tout un avenir devant lui. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Collège avait accepté de défrayer le coût de ses études. Et c’est avec un dossier de presse volumineux concernant les exploits de Ribeiro que je suis parvenu à convaincre la direction de le garder dans ses murs. Tant d’efforts pour rien en fin de compte. Il faut comprendre que si le Collège français le mettait dehors, son avenir était compromis dans la LHJMQ. Le jeune Ribeiro m’a remercié d’être intervenu pour lui me disant « je t’en dois une ». Je suis même allé le voir à Rouyn-Noranda, alors qu’il portait les couleurs des Huskies, pour savoir comment il se sentait dans son nouvel environnement. Quelques années plus tard, alors qu’il venait de se joindre aux Canadiens (choix de deuxième ronde en 1998), j’organise un événement à Boisbriand, un match de balle molle de célébrités au profit de la Fondation Paul Buisson, il m’avait promis d’être présent. Hors, il ne s’est jamais présenté, me laissant un message sur ma boîte vocale pour s’excuser. 

Chez le Canadien, il a été laissé à lui-même, d’ailleurs personne chez le tricolore n’a contacté le Collège français pour prendre de plus amples informations sur Ribeiro. Et les agents ne sont pas tous des Gilles Lupien. Il a fait le party avec Dagenais et Théodore (les trois amigos), le Canadien a gardé son joueur vedette, les deux autres ont écopé. Et pourtant, c’était Théodore qui devait donner l’exemple. Le Canadien a échangé Ribeiro aux Stars de Dallas, il avait connu du succès à ses débuts au Texas avec une saison de 83 points, il a terminé sa carrière dans l’uniforme des Predators de Nashville. Puis s’en est suivie une escalade de mauvaises fréquentations, d’aventures rocambolesques. Et cette semaine, j’apprenais que Ribeiro avait été accusé d’agressions sexuelles sur deux femmes au Texas, il a même été emprisonné puis a pu retrouver sa liberté provisoire moyennant une caution de 200 000 $ US, quel gâchis. Il n’en était pas à ses premières frasques. Et le pire dans tout cela, il est aujourd’hui père de famille. Une histoire qui ressemble étrangement à celle de Dave Hilton qui lui aussi était promu à un brillant avenir. Il y a un mois dans un podcast pour un média anglophone de Montréal, Ribeiro a osé prétendre que Saku Koivu était un mauvais capitaine. On ne lance pas de pierre, lorsque l’on habite dans une cage de verre… et on repassera pour la reconnaissance. Je ne suis pas parfait, mais moi j’ai le cœur à la bonne place, idem pour Ribeiro qui récolte ce qu’il a semé.

Poésie Trois-RivièreMains Libres

Le Bureau des Sports