Joueurs du Canadien de Montréal posant avec la coupe Stanley.

Le Canadien et la Coupe Stanley, un beau risque

Un pari :  un petit deux sur les Canadiens pour remporter la Coupe Stanley, ou un 100 $ pour gagner jusqu’à 5 000 $. Ce n’est pas sur papier que les championnats se gagnent, mais sur la glace, et dans le vestiaire.

Les pseudo-experts et certains sites de paris sportifs ont donné une cote de 50 contre 1 aux Canadiens pour gagner la Coupe Stanley. À la Mise o Jeu de Loto-Québec, le Canadien est à 30 contre 1. Cela veut donc dire qu’au minimum pour 2 $ vous pouvez gagner jusqu’à 36 $ en pariant sur les Canadiens pour remporter les grands honneurs, pour 100 $ jusqu’à 3 800 $, etc. Le Canadien vient au 18e rang des équipes favorites pour gagner le bol d’argent. Le tricolore n’est même pas favori pour remporter le titre de sa division, et pourtant. Les Maple Leafs de Toronto sont à 2 contre 1, les Oilers D’Edmonton à 3 contre 1, une équipe que le Canadien a battue facilement deux fois en début de saison, les Canucks de Vancouver à 5 contre 1, le Canadien a donné deux leçons de hockey à cette formation coup sur coup, le Canadien est à 6 contre 1 dans sa division, un non sens. L’Avalanche du Colorado, le Lightning de Tampa Bay, les Bruins de Boston, les Maple Leafs de Toronto, les Blues de St-Louis, les Golden Nights de Las Vegas, les Capitals de Washington, les Flyers de Philaldelphie, les Stars de Dallas, et les Pingouins de Pittsburgh, sont dans le top 10 des équipes favorites pour remporter la Coupe Stanley. Les Red Wings de Détroit sont les gros négligés à 200 contre 1, mais dans le cas des Red Wings aussi bien jeter son argent dans le fleuve, ou mieux encore faire un don à un organisme à but non lucratif. 

Mais le Canadien, c’est un choix logique. Je ne me souviens pas d’avoir vu une équipe aussi solide à Montréal depuis des décennies. Le jeune Alexander Romanov a parlé d’une famille en entrevue. Et une famille qui se tient les coudes serrés peut gravir les plus hautes montagnes. Nous en avons eu une preuve lors du dernier match à Vancouver alors que Joël Edmundson, un nouveau venu, a jeté les gants devant Tyler Myers qui dans le match précédent avait donné un coup bas à Joël Armia. Le tricolore n’a subi aucune défaite en temps réglementaire en six matchs sur la route, c’est un indicatif d’une équipe qui a du caractère. Tous sports confondus, une équipe championne gagne autant sur la route qu’à domicile. Les Canadiens sont négligés, et puis cela ne veut rien dire. Je me souviens des Mets de New York en 1969 qui ont gagné la Série mondiale au baseball, ils étaient négligés, des Pirates de Pittsburgh en 1979 (chanson thème de l’équipe we are a family), des Jets de New York dans la NFL avec Joe Namath au poste de quart, des Blues de St-Louis, il y a deux ans, ils étaient derniers à la mi-saison.

Donc, pourquoi pas le Canadien cette année? Ils ont le meilleur tandem de gardiens de but dans la ligue en Carey Price et Jake Allen, une solide défensive, et probablement la seule équipe dans la ligue qui compte sur quatre solides trios. Il n’y a pas de Crosby, McDavid, Ovechkin, Matthews, Tavares, chez le Canadien, j’en conviens, mais il y a un esprit d’équipe à toute épreuve, et beaucoup de talent au sein de cette formation. Je sais, les sceptiques vont dire qu’il est encore trop tôt pour prédire que le tricolore peut se rendre jusqu’au bout, qu’il peut y avoir des blessés en cours de route, et plein d’impondérables. Mais le Canadien a de la profondeur. Armia blessé, Perry s’amène et compte un but à son premier match. Price connaît un mauvais match, Allen gagne le match suivant. Bref, le Canadien n’a pas eu depuis des lunes une équipe aussi bien équilibrée. L’ajout de gagnants de la Coupe Stanley comme Edmundson (gagnant de la Coupe Stanley avec les Blues de St-Louis), Jake Allen (aussi gagnant de la Coupe Stanley avec les Blues de St-Louis), et Corey Perry (gagnant de la Coupe Stanley avec les Ducks D’Anaheim), Tyler Toffoli (gagnant de la Coupe Stanley avec les Kings de Los Angeles en 2014)  apportent beaucoup d’expérience et une mentalité de gagnants dans le vestiaire, toute la différence avec l’an dernier. Les jeunes Nick Suzuki, Alexander Romanov (une révélation), Jake Evans, Jesperi Kotkaniemi, gagnent en confiance match après match. Jonathan Drouin a grandi de deux pouces depuis qu’il joue sur le même trio de Josh Anderson.

Marc Bergevin le DG de l’année

Il a été critiqué plus souvent qu’à son tour depuis qu’il est devenu directeur-gérant du Canadien de Montréal, la Sainte Flanelle, mais là, les sceptiques seront confondus. Bergevin est à l’écoute de ses joueurs. L’an dernier après que le Canadien a été éliminé par les Flyers de Philadelphie dans une série âprement disputée, il a demandé à ses vétérans Carey Price, Shea Weber et Brendan Gallagher ce qu’il fallait aux Canadiens pour aspirer aux grands honneurs. Il a répondu aux attentes. Il a eu la main heureuse en faisant l’acquisition de Josh Anderson en retour de Domi avec les Blue Jackets de Columbus, et que dire de l’ajout des Edmundson, Allen, Perry, et Toffoli, le meilleur compteur dans la LNH au moment de mettre sous presse.

Tous des joueurs de caractère, des gagnants. Il avait aussi réalisé une excellente transaction précédemment avec Vegas, un vol, en échangeant Max Pacioretty aux Golden Nights de Las Vegas en retour de Nick Suzuki (prochaine grande vedette du Canadien) et Tomas Tatar le meilleur compteur chez le Canadien l’an dernier, et toujours aussi dominant. Le Canadien a aussi fait preuve d’audace en insérant le jeune Alexander Romanov dès maintenant dans la formation. Bref, ce sera à ne pas en douter l’année du Canadien. Et nous serons nombreux sur la rue Sainte-Catherine, dans le respect des règles de la pandémie, pour fêter la 25e conquête de la Coupe Stanley par les Canadiens de Montréal. 

Mains LibresLe Pois Penché

Le Bureau des Sports