pompage, située Place d’Youville, la direction de la SDC aura vite fait
d’annuler la réservation, sous prétexte que la majorité des membres du Conseil
(5 sur 9), qui y siègent de façon bénévole, étaient en vacances. Plus tard, le
directeur général de la SDC, Daniel Soucy, dira que quatre d’entre eux sont à
l’extérieur. Raison plutôt futile pour
expliquer le report au 25 août de la dite séance d’information. Certains diront
à mots couverts qu’il s’agira simplement d’une façon détournée d’éviter de
faire face à
Et
garde de sécurité pour interdire l’accès des commerçants au site originalement
prévu. Stratégie longuement planifiée, puisque le garde en question confirmera,
lors de la rencontre, qu’il est embauché depuis trois semaines. Soucieux, le
directeur général fera le pied de grue devant la station de pompage pour
intercepter les commerçants, leur signifiant que la réunion n’aura pas lieu. Un
placard, sous en-tête de lettre de la SDC, est aussi affiché sur
peurs, les grands moyens! Un véritable jeu du chat et de la souris! Le Conseil
accuse les commerçants de jouer sur les mots, en affirmant que la SDC a répondu
favorablement à leur demande de réunion. De leur côté, les commerçants, qui ont
demandé légitimement la tenue d’une assemblée générale extraordinaire,
affirment que la direction ne respecte pas les règlements mis en place par
l’organisme.
Sous les pressions des commerçants doublement irrités et
étant finalement forcés d’affronter les commerçants, Daniel Soucy, ainsi que le
président du Conseil d’administration, Michael Banks, auront vite fait de
constater que les allégations rapportées par le journal Métropole, dans son
édition de juin, sont fondées, tant les questions fusent de toutes parts.
Méfiants et peu préparés, les deux hommes ont demandé à Anne de Shalla,
commerçante, qui agissait comme modératrice, de prévenir les commerçants qu’au
moindre écart de conduire, à la moindre attaque personnelle, leur départ sera
instantané. À ce titre, nous ne pouvons que féliciter cette dernière pour
l’excellent travail qu’elle a accompli, ayant souvent à calmer les ardeurs des
commerçants ou à ramener les questions sur des bases moins personnelles. Mais
la tension monte dès les premiers instants.
Une commerçante se questionne sur
ce que fait vraiment la SDC pour les aider. Un second met au grand jour le fait
que l’information ne circule pas librement. On doute déjà, dans la salle, que
les communications émanant de la SDC sont déficientes. Même la modératrice
abonde dans ce sens et affirme, entre autres, qu’elle n’a jamais été sollicitée
pour faire paraitre une publicité dans le magazine édité à grands frais par
l’organisme. Pourtant, n’est-elle pas une ancienne membre du Conseil? Elle
justifiera plus tard sa démission du Conseil par son désaccord à l’embauche de
Daniel Soucy comme directeur général de l’organisme, doutant de ses capacités à
remplir le poste adéquatement. Martin St-Pierre, ancien directeur général de la
SDC, va plus loin en précisant que le poste ne peut et ne doit pas être occupé
par un commerçant du Vieux-Montréal. Les commerçants se demandent alors
pourquoi Daniel Soucy a été nommé à cette fonction.
La tension monte encore d’un cran, lorsque questionné sur la
mission première de la SDC et sur les récentes actions entreprises par
l’organisme. On parle ici d’efforts soutenus pour faire fermer un commerce et
des poursuites entamées envers un autre, mais le directeur général ne trouve
aucune réponse, bafouille. Daniel Soucy confirme tout de même que la mission de
la SDC est de promouvoir l’offre commerciale du Vieux-Montréal. Avouons que les
stratégies mises en place vont totalement à l’encontre de la mission de
l’organisme. Le témoignage du commerçant qui a vu son établissement fermer
était des plus éloquents. Fausses accusations de menaces de mort et de voies de
fait, malversation. Cette fois, c’est le président du Conseil, Michael Banks,
qui en est
salle est muette à l’écoute de ce récit. Pendant plus de deux heures, ils
feront face aux accusations, mais surtout à l’insatisfaction d’un groupe pompé
à bloc.
On insiste sur un potentiel conflit d’intérêts impliquant les deux
hommes. Avouant être tous deux actionnaires du même établissement, Daniel Soucy
contredit alors ce qu’il affirmait dans l’entrevue accordée au journal
Métropole en juin, contradiction que s’empressera de soulever la modératrice de
la soirée, Anne de Shalla. Des nominations amicales aux dépenses farfelues,
tout y passe. L’annonce de frais juridiques atteignant 8 000 $ (sans
compter ceux reliés à d’autres actions en justice), payés à même les
contributions des membres, pour une poursuite entamée contre le journal
Métropole, qui pourtant exerçait son rôle et sa mission en alléguant les
présomptions des commerçants, crée encore plus d’insatisfaction. Beaucoup de
questions, peu de réponses. Les deux hommes préfèrent alléguer qu’ils seront
prêts à répondre à toutes les questions, chiffres à l’appui, le 25 août.
Rarement aura-t-on vu un soulèvement aussi marqué de membres
envers l’organisme qui est sensé les représenter, voire les aider à faire de
bonnes affaires. Les commerçants, se sentant délaissés, sont même allés jusqu’à
réclamer la démission du directeur général et du président. La teneur
informelle de la réunion en empêchait
semble bien que les commerçants seront d’autant plus prêts pour la deuxième
ronde, prévue pour le 25 août, et à laquelle ils ont été conviés à maintes
reprises par le directeur général. Un dossier que Métropole ne manquera pas
suivre avec intérêt. Les commerçants ne
se contenteront pas alors de vagues explications. Ils attendent des réponses,
les vraies.