Vancouver est certainement la capitale du trafic de drogue au Canada. Non seulement pour le trafic de cannabis, mais aussi pour les drogues synthétiques, au premier rang desquelles l’ecstasy et aussi la BZP, aussi connue comme la drogue du viol. Le trafic de ces drogues suit d’ailleurs les mêmes filières que le cannabis, auquel elles sont souvent mélangées.
Montréal devient un centre de production majeur de cannabis
La preuve ? À titre d’exemple, depuis le printemps 2009, la police de Montréal a ainsi découvert les lieux de culture de près de 120 000 plants de cannabis. Le 19 mai dernier, l’opération Cerro, sur le territoire autochtone de Kanesatake, a permis la découverte de huit serres hydroponiques de culture de cannabis, ce qui représente près de 10 000 plants. Le 10 juin, vaste opération policière nommée Borax : démantèlement de 150 lieux de culture de cannabis à Montréal et saisie de 100 000 plants. Le 26 juillet, près d’un millier de plants découverts dans un incendie à Parc-Extension. Les 4 et 5 août, plus de 5 000 plants mis au jour à Pointe Saint-Charles et à Griffintown. La Province n’est pas en reste. Comme cette saisie, le 17 juillet 2009, de 4 460 plants de cannabis à Weedon en Estrie, cultivés publiquement à l’extérieur. Ou encore l’opération Absent qui a mené ce printemps à l’arrestation des têtes dirigeantes d’un réseau de production de cannabis dans des résidences de la région de Québec. Au Québec, d’ailleurs, l’opération Cisaille, menée en 2006 et 2007, avait conduit déjà à la destruction de 740 000 plants de cannabis. La tolérance de la population et le peu de répression policière facilitent l’exploitation de plants de cannabis, souvent en milieux ruraux, au vu et au su de tous. Cette situation est de plus en plus la réalité de Montréal et du Québec. Sans compter la fabrication de drogues de synthèse dans la grande région de Montréal. Le 26 juin 2009, lors de l’opération Producto, la police a pu ainsi démanteler un laboratoire de fabrication de drogues de synthèse à Longueuil et un autre à Brossard, ainsi que saisir 100 000 comprimés d’ecstasy et de speed.
Une situation acceptée
Si la région de Montréal est ainsi devenue l’un des centres les plus importants de culture de plants de cannabis en Amérique du Nord, c’est grâce ou à cause d’une acceptation de cette situation par la société dans son ensemble. Au Québec, selon une enquête sociale et de santé de 1998 citée par le rapport du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, 40 % des 15-24 ans avaient déjà consommé des drogues illicites, pour l’essentiel du cannabis. La consommation de cannabis se généralise dans toutes les tranches d’âges. L’augmentation de la consommation de cette drogue, donc des besoins des consommateurs, s’accélère chaque année. Pourtant, le rapport final de la conférence internationale de New York, en 1998, a confirmé la dépendance liée au cannabis, semblable à l’opium, à la cocaïne, à la nicotine et à l’alcool.