Le spectateur est donc témoin de ce
coma, interprété à la manière d’un stand-up comique. La scène devient le grand cabaret de la
dernière chance, où Daniel aura la visite des personnages déterminants de son
entourage. La mise en scène, assurée par Denis
Bernard, est ingénieuse. Le décor et les
éclairages supportent bien le texte de Pierre-Michel Tremblay. Sur la scène profonde se trouvent à la fois, une
chambre d’hôpital et un cabaret, marquant les limites entre la réalité et le
monde parallèle. Les deux musiciens,
côté cour, côté jardin, amènent rythme et rire tout au long de la pièce, le tout
sur la musique de Ludovic Bonnier.
Coma
Unplugged dépeint un portrait juste, cynique et sombre de notre
époque. La pièce questionne le monde
actuel : l’homme moderne divorcé, la garde partagée, l’ambition, le succès
à tout prix, l’homme d’aujourd’hui divisé d’un côté entre sa masculinité et sa
testostérone et de l’autre, ses responsabilités et son engagement.
Seulement, le comateux ne nous amène pas
assez loin et reste en surface, à notre grand regret. Il faut dire que la pièce questionne aussi la
place que prend l’humour au détriment de la réflexion. Ce qui s’avère frustrant pour le
spectateur… Au moment où on s’attend à
plonger un peu plus intensément dans la réflexion, un élément d’humour surgit. Même chose pour son opposé; on rit, mais
jamais à gorge déployée… On reste dans
l’attente… La critique sociale au sujet des
hommes et des femmes n’amène non plus rien de nouveau à tout ce qu’on a pu lire
et voir ces dernières années.
Une chose est sûre : on sent le
plaisir qu’ont les acteurs à jouer la pièce.
La chimie entre eux est palpable.
On aime les engueulades et les répliques scandées entre Steve Laplante
et Marie-Hélène Thibault (l’ex-femme), qui est excellente. La brève apparition de Louise Laparé (la mère)
est tout à fait hilarante, ainsi que Benoit Gouin dans le rôle de Bertrand, le « Chevalier
du phallus ». On aime aussi le « rire
en canne », typique à notre société, qui baigne trop souvent dans un humour
douteux et remet en question notre facilité à tout tourner en dérision.
La création, vivement remarquée en 2007
au
Théâtre de La Licorne, a été récompensée par le Masque Production pour
Montréal, le Masque de la Musique et le Prix de la critique, production
montréalaise.
Elle est présentée au Théâtre du Rideau
Vert jusqu’au 12 septembre, puis en tournée dans différents lieux du Québec, du
Nouveau-Brunswick, en Ontario et même à Vancouver.
Pour l’horaire de tournée détaillé et
informations : www.theatrelalicorne.com
Veuillez noter qu’une représentation supplémentaire de
Coma
unplugged
sera offerte le samedi 12 septembre à 16 h, au
Rideau-Vert.