des infrastructures de la rue mais je questionne la méthode utilisée; la rue
pourrait être comparée à une vieille dame malade qui subit un traitement
médical majeur; au printemps, elle perd ses cheveux, soit ses 7 arbres matures.
La perte de cheveux pour une personne est un symbole difficilement accepté par
les malades en traitement; c’est également le cas pour la rue Notre-Dame qui
s’est fait amputer – en douce – de ses arbres par le service de voirie de la
ville et qui est devenue, par la force des choses, le premier cheval de bataille
du comité des marchands de la rue.
Par
la suite, toujours en parlant de la même métaphore, on extirpe de son corps les
parties trop usées, soit les conduites d’eau, fibre optique et canalisations
gazières. Leur remplacement par du
matériel neuf est normale, voire essentiel, mais le réel problème fut le
manque de compréhension des autorités municipales de la ville centrale et du
manque de vision de la Société de développement économique vis-à-vis des
commerçants et des habitants de la rue. Il aura fallu plusieurs interventions
dans les médias et au sein des instances publiques et péri-publiques pour que
la méthode de travail change.
Des améliorations nécessaires
Le renouvellement des installation de
voirie est donc un mal nécessaire, mais l’esthétisme de la rue n’en est pas
pour autant amélioré; c’était, à mon sens, un problème auquel il fallait
remédier rapidement après la fin des travaux.
Au centre de cette artère se trouve un
terrain de 42 000 pi2 laissé vacant depuis plusieurs années, le Pigeon Hole. Notre
principal intérêt en tant que commerçants est d’avoir une clientèle aussi large
que possible. Depuis plusieurs mois, pendant les travaux, celle-ci avait
déserté la rue Notre-Dame Ouest; il fallait donc les ramener sur le droit
chemin et les inciter à revenir nous visiter.
L’été étant à nos portes, j’ai imaginé un espace vert qui viendrait
éliminer ce trou béant du paysage urbain du Vieux-Montréal. L’idée initiale était d’installer des tables
à pique-nique et y faire fleurir une végétation pleine de couleurs pour que les
travailleurs puissent y passer leur heure du midi et ainsi fréquenter les
commerces limitrophes.
Malheureusement, des contraintes administratives nous
ont forcés à adopter les bancs de parc uniquement. Cet espace de verdure devait être un élément
mobilisateur pour la clientèle de jour tandis que l’autre projet présenté par
le comité des marchands de la rue, l’illumination de la rue le soir à l’aide de
projecteurs, devait être l’élément novateur qui permettrait aux commerces
nocturnes d’attirer de la clientèle.
L’illumination de la rue Notre-Dame serait l’élément clé pour établir un
lien d’Est en Ouest dans le Vieux-Montréal. Malheureusement, le projet ne s’est
pas concrétisé par manque de vision et de leadership de la part de la SDC
Vieux-Montréal.
Pour en revenir au Pigeon Hole, j’ai donc
débuté les démarches en approchant le propriétaire du terrain, le Groupe Jaro
de Québec, pour qu’il nous prête le terrain afin d’y réaliser le projet. Après une brève rencontre de 5 minutes,
l’autorisation nous est donnée. Je me mets
donc à la recherche d’argent pour sa réalisation. Le bureau du maire de l’arrondissement, M.
Labonté, m’écoute lors de mon exposé, et on me promet une aide financière et
technique afin de le réaliser. Par la
suite, j’implique la Société de développement commercial au projet afin que
celle-ci en devienne le locataire officiel.
Ayant réglé le cadre légal et financier du projet, je discute de
celui-ci avec des amis urbanistes et étudiants en architecture du paysage; ils
deviendront mes références pour toute l’élaboration du projet par la suite.
Cet
espace de verdure éphémère se voulait donc une réappropriation de l’espace pour
la communauté environnante. Je ne peux
plus compter le nombre de gens qui étaient aux anges de voir enfin quelque
chose naître sur cet ilot de laideur – îlot pourtant ceinturé par de
formidables édifices au cachet unique et à l’architecture imposante. La verdure et les arbres en fil de fer sont
un clin d’œil aux passants, ils simulent la présence de la nature; les fenêtres
rappellent les cases du stationnement qui occupait le terrain jusqu’en l’an
2000 de même que les allées en gravier qui imitent les espaces de
stationnement.
Suite à la parution d’un article dans un
média du secteur et à l’appropriation de mon travail et celui de mon équipe par
la SDC, je trouvais important de rectifier certains éléments du comment et du
pourquoi derrière ce projet. Je tiens
cependant à les remercier pour les superbes fleurs qui ornent le terrain et
pour leur contribution financière au projet. Je veux également remercier le
Groupe Jaro pour le prêt du terrain ainsi que l’équipe de Benoît Labonté de
l’Arrondissement Ville-Marie.
En fait, je suis heureux de voir que
certains s’approprient mon travail parce que cela me donne la certitude que ce
travail a été bien fait et au bon moment!