Michèle Richard avait une explication pour tout : si elle conduisait en
louvoyant, c’est qu’elle voulait calmer ses animaux qui se chamaillaient. Si
elle perdait l’équilibre au poste de police, c’est qu’elle a l’habitude de
marcher comme un mannequin. Mais le
magistrat ne l’a pas crue, considérant sa version « invraisemblable », son
histoire « cousue de fil blanc ». La femme
de 63 ans a été arrêtée en fin d’après-midi, le 23 décembre 2005, sur
l’autoroute 15. Des patrouilleurs ont voulu l’intercepter près d’un viaduc,
après qu’un automobiliste les eut appelés pour dénoncer sa conduite erratique.
Arrestation
difficile
On a eu
bien de la difficulté à arrêter la conductrice : le policier l’a suivie avec
ses gyrophares; arrêtée à un feu rouge, il lui a fait des signes qui ont été
ignorés; il a actionné sa sirène en lui faisant des signes, sans succès; il a
utilisé son porte-voix pour l’intimer de se ranger, mais rien n’y fit. Il a
fallu aux policiers la coincer entre deux voitures pour qu’elle s’arrête. Lorsqu’il
lui ont lu ses droits, elle a répondu : « S’il vous plait, arrêtez, savez-vous
ce que cela va faire dans tout le Québec… Savez-vous que la terre va
trembler ? »
Puis, au
poste, lorsqu’ils ont tardé à lui permettre d’aller à la toilette, elle leur a
dit : « Voulez-vous que je le fasse drette icite ? » Elle a dû
se reprendre à trois reprises pour souffler correctement dans l’ivressomètre. On
a enregistré des taux de 144 mg et de 135 mg, alors que la limite permise est de
80 mg.
Bête de
cirque
Elle a
raconté au tribunal qu’au poste, elle se sentait « humiliée, comme une bête de
cirque ». Elle a
expliqué n’avoir bu qu’une demi-bouteille de champagne en 90 minutes, avec un
ami, sans plus. Le juge n’en a pas cru un mot. Après
l’avoir déclarée coupable, le juge Sirois a condamné Michèle Richard à 800 $
d’amende et ordonné la suspension de son permis de conduire pour un an. La
chanteuse a été moins chanceuse que par le passé où, à deux reprises, elle est
parvenue à être acquittée d’accusations semblables.
Source: Canoê