au deuxième trimestre se maintiendra, mais ce que l’on peut vous
affirmer, c’est qu’on travaille très fort en ce sens », a affirmé M.
Bolduc devant les actionnaires, à qui il présentait le bilan d’une année
qualifiée « de record » en terme d’investissements aux PME, chiffrés à
848 M$. Selon Yvon Bolduc, ce serait 280 entreprises qui auraient bénéficié
des investissements et du soutien du Fonds. Il a également souligné que
542 M$ avaient été investis pour faire face à la crise
économique et pour permettre aux entrepreneurs de se préparer au futur.
« Les choix d’investissements que nous avons fait au fil des
dernières années ont été dans l’ensemble très bons car autrement, notre
portefeuille n’aurait jamais pu résister à une telle tempête économique
et financière », a soutenu M. Bolduc, qui a tenu à féliciter les équipes
multidisciplinaires du Fonds, qui lui ont permis de jouer « un rôle
crucial et indispensable dans l’économie du Québec dans la dernière
année ». Yvon Bolduc estime qu’il y aura une reprise économique mais que
celle-ci sera plutôt faible, ajoutant néanmoins que le « pire est passé
au niveau des pertes d’emplois ».
Malgré une hausse du dollar à prévoir, M. Bolduc s’est dit optimiste
quant à la capacité des entreprises québécoises à réagir, soulignant
qu’elles avaient réussi à diversifier leurs marchés et leurs produits
et ajoutant que le Fonds leur suggérait fortement de budgéter à parité
avec le dollar américain. Au cours de l’assemblée, M. Bolduc a également rappelé les résultats
du deuxième trimestre présentés cet été, soulignant qu’au deuxième
exercice financier terminé le 31 mai, le Fonds avait dégagé un
rendement positif de 3,2 % et que la valeur de l’action avait
connue une hausse de 58 cents par rapport à sa valeur au 5 janvier,
passant à 21,78 $.
Néanmoins, le Fonds a enregistré un rendement négatif de 12,6 % cette année. Mais selon son président, Michel Arsenault, le Fonds
est parmi ceux « qui ont le moins perdu » et il aurait réussi à limiter
ses pertes « mieux que quiconque ». M. Arsenault a notamment cité en
exemple Teachers, le « gourou Warren Buffet » et la Caisse de dépôt et
placement du Québec. Devant une salle comble et sur fond de crise médiatique, MM.
Arsenault et Bolduc ont également réitéré les gestes posés par le Fonds
pour améliorer sa gouvernance et resserrer l’application de ses règles
d’éthique. M. Arsenault a notamment souligné le salaire des dirigeants
du Fonds, « qui sont bien plus raisonnables que ceux d’autres
institutions financières », ajoutant qu’il n’y a pas de bonus ou de
régimes d’options, comme c’est le cas ailleurs.
À la fin de la présentation du bilan, les dirigeants du Fonds
avaient réservé une surprise à leurs actionnaires. Sous des
applaudissements nourris, l’homme d’affaires Jeff Molson, dont la
famille est nouvellement propriétaire des Canadiens de Montréal grâce
notamment à un partenariat avec le Fonds, a fait irruption dans la
salle. Ce dernier a remis à un Michel Arsenault ému un chandail du
tricolore, le numéro neuf, où le nom « Arsenault » figurait à l’endos. M.
Molson s’est dit fier d’avoir comme partenaire le Fonds de solidarité
FTQ. Toutefois, les dirigeants du Fonds n’ont pas voulu révéler, en
conférence de presse, le montant qu’ils avaient investi dans le rachat
de l’équipe de hockey, indiquant que les détails demeuraient pour
l’instant toujours confidentiels.
Le Fonds a également recueilli, au cours de l’année, 655 M$
en souscriptions d’actions, ce qui représente une hausse de 7 %, ou 44 M$, par rapport à l’année précédente. Le Fonds de solidarité FTQ compte environ 500 employés – il n’y a eu
aucune perte d’emploi lors de la crise, a tenu à souligner Michel
Arsenault – et 571 000 actionnaires.
Source: P.C