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Tiffany au musÉe des beaux-arts

Elle mettra l’accent sur la
contribution exceptionnelle apportée par Tiffany au design et à la technologie
du verre, qui lui a permis d’acquérir une réputation internationale. Près de
180 œuvres seront réunies, parmi lesquelles un ensemble de dix-huit magnifiques
vitraux religieux de grandes dimensions et d’autres, profanes, un large
éventail de vases en verre uniques aux formes organiques, une série de ses
célèbres lampes ornées de glycines, de libellules et de magnolias, quelques
exemples de tableaux, de mosaïques, de même que des dessins originaux des
ateliers Tiffany et des photographies d’époque.

L’exposition est produite par le
Musée des beaux-arts de Montréal, en collaboration avec sVo‑Musée du Luxembourg,
Paris, et le Virginia Museum of Fine Arts, Richmond. Accueillie tout d’abord à
Paris du 16 septembre 2009 au 17 janvier 2010, l’exposition ira ensuite à
Richmond, du 28 mai au 15 août 2010.

De prestigieux musées ont consenti
des prêts majeurs, parmi lesquels le Chrysler Museum of Art, le Virginia Museum
of Fine Arts et surtout le Metropolitan Museum of Art (environ 40 pièces), le
Musée de l’Ermitage, ainsi que des musées parisiens, le Musée des arts
décoratifs, le Petit Palais et le Musée d’Orsay qui prête les vases acquis à
l’origine par le Musée du Luxembourg au début du XXe siècle. L’exposition
inclut également des œuvres inédites, provenant de collections privées.

UN EXCEPTIONNEL PATRIMOINE
MONTRÉALAIS REDÉCOUVERT

L’un des temps forts de
l’exposition sera un ensemble de vitraux monumentaux qui furent commandés pour
l’église Erskine and American et qui font désormais partie de la collection du
Musée. « Aujourd’hui, après plus d’un demi-siècle d’oubli, ce patrimoine
d’exception est redécouvert. Avant que ces vitraux ne soient remontés, j’ai
décidé de profiter de cette occasion unique pour les présenter dans une exposition
», déclare Nathalie Bondil, directrice du Musée des beaux-arts de Montréal.
Dans le contexte d’expansion du Musée et de restauration de l’église, dont la
nef deviendra sous peu la salle de concert du Musée, ces vitraux ont été en
effet démontés et restaurés. Il s’agit de la plus importante entreprise de
restauration d’œuvres au cours des 150 ans d’histoire du Musée.
L’exposition sera donc une occasion de voir ces splendides vitraux, présentés
pour la première fois à hauteur des yeux, avant qu’ils ne soient réinstallés
dans l’église. Réalisés entre 1897 et 1902, ils sont issus de la meilleure
production d’art religieux des ateliers Tiffany, lorsque le travail du verre
avait atteint son apogée. Aujourd’hui, après plus d’un demi-siècle d’oubli, ce
patrimoine montréalais et canadien – la plus importante commande de Tiffany au
Canada – est enfin redécouvert.

On pourra également admirer des
prêts exceptionnels, dont l’un des premiers vitraux créés par Tiffany vers 1880,
qui ornait son appartement (Bella Appartments), l’un de ses chefs-d’œuvre,
provenant du Metropolitan Museum of Art de New York, de même qu’un vitrail à
décor de magnolias, de la collection du Musée de l’Ermitage de
Saint-Pétersbourg, qui fut présenté à l’Exposition universelle de Paris en
1900, et enfin un vitrail créé par Tiffany d’après un dessin de
Toulouse-Lautrec, prêté par le Musée d’Orsay.

TIFFANY, CHEF DE FILE DU DESIGN
AMÉRICAIN

Son regard de peintre en matière
de couleur et de composition, sa passion pour le verre et son instinct
d’entrepreneur hors pair ont fait de Tiffany, dès 1900, un chef de file du
design américain, dont la réputation s’étendait jusque dans les grandes
capitales européennes. Ses vases en verre soufflé, ses vitraux et ses lampes
sont célèbres pour leurs effets de couleur et de lumière à la fois
spectaculaires et originaux. Sa passion pour l’exotisme, l’ornementation
somptueuse, le travail soigné et les qualités abstraites de la couleur l’ont
placé au cœur de nombreux mouvements artistiques de son époque, depuis l’Arts
and Crafts et le Mouvement esthétique américain jusqu’à l’Art nouveau et le
Symbolisme. Sa renommée a fini par éclipser celle d’autres designers d’arts
décoratifs américains et même par rivaliser avec celle des verriers européens
de la fin du XIXe siècle.

LES THÈMES DE L’EXPOSITION

Divisée en six thèmes,
l’exposition abordera les débuts de la carrière de Tiffany, fils de Charles
Lewis Tiffany, fondateur de la célèbre maison Tiffany & Co. à New York, et
ses séjours en Europe, en particulier à Paris où il étudia la peinture dans
l’atelier de Léon-Charles Bailly, puis son intérêt croissant pour l’art du
verre; son travail de décorateur d’intérieur pour des clients américains
influents; ses relations avec le marchand d’art parisien Siegfried Bing, qui
contribua à la diffusion des créations de Tiffany en Europe; les vitraux, un
aspect essentiel et pourtant moins connu de la production de Tiffany, dont on
pourra mesurer l’importance des commandes et mieux connaitre les designers; les
vases en verre Favrile aux formes organiques et aux spectaculaires contrastes
de couleurs et enfin, l’expansion de l’entreprise Tiffany avec, entre autres,
la production des lampes qui contribuèrent à son immense popularité, ainsi que
des objets.

LES COMMISSAIRES

L’exposition a été initiée par
Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de
Montréal. Le commissariat général de l’exposition est assuré par Rosalind
Pepall, conservatrice principale des arts décoratifs anciens et modernes au
MBAM, en collaboration avec deux commissaires invités, spécialistes éminents de
l’œuvre de Tiffany : Alice Cooney Frelinghuysen, conservatrice (Anthony W. and
Lulu C. Wang) des arts décoratifs américains au Metropolitan Museum of Art de
New York ainsi que Martin Eidelberg, professeur émérite d’histoire de l’art à la Rutgers University,
New Brunswick (New Jersey).

LE CATALOGUE

Première publication majeure en
français sur Tiffany, le catalogue de l’exposition est publié sous la direction
de Rosalind Pepall par le Service des éditions scientifiques du Musée des
beaux-arts de Montréal, en coédition avec Skira Flammarion. Publié également en
anglais, cet ouvrage de 261 pages et 250 illustrations sera diffusé à l’échelle
internationale. Il réunit des essais par les conservateurs et plusieurs
spécialistes qui examinent pour la première fois l’œuvre de Tiffany dans son
contexte européen. Ce livre est divisé en six chapitres : Les débuts;
Intérieurs; Vitraux; Vases; Luminaires et objets décoratifs; Rayonnement
international. Suivent les notices, la chronologie, la liste des œuvres et une
bibliographie sélective.

LA SCÉNOGRAPHIE

La scénographie de l’exposition a
été confiée à Hubert Le Gall. Le designer a conçu un élégant aménagement de
l’espace qui rehausse l’éclat des vitraux, met en valeur les innombrables
formes du verre Favrile et fait ressortir les lumineuses couleurs des lampes.
Celles-ci sont placées sur des socles individuels, de manière à ce que le
visiteur puisse en faire le tour et bénéficier d’une relation intime avec
chaque lampe qui est unique. En se déplaçant de l’une à l’autre, il peut en
même temps apprécier la variété des modèles exposés.

http://mbam.qc.ca