Des grandes entreprises du secteur de la construction s’entendent pour
truquer les appels d’offres publics et gonfler les prix, selon ce qu’a soutenu
à Radio-Canada un ancien conseiller au cabinet du sous-ministre des Transports. De l’avis de l’ingénieur retraité François Beaudry, qui a oeuvré pendant 33
ans au sein du ministère des Transports, la pratique est maintenant généralisée
dans la grande région de Montréal. Selon ses propos rapportés par Radio-Canada,
hier, la mafia italienne montréalaise contrôle ce qui se passe à l’intérieur de
la ville de Montréal au niveau de la construction routière.
En février 2003, François Beaudry, alors conseiller au cabinet du sous-ministre
des Transports, a reçu un appel d’un entrepreneur en construction qui lui a
prédit une journée à l’avance le résultat des appels d’offres pour 10 contrats d’importance, à Laval. Ayant servi d’intermédiaire entre son informateur et la SQ, M. Beaudry a
notamment appris le langage secret utilisé par les entrepreneurs pour truquer
les appels d’offres.
Ainsi, un jeu de golf fictif permettrait d’indiquer aux entreprises à quel
prix soumissionner. Cette information a été confirmée par un entrepreneur
toujours actif, qui s’est confié à Radio-Canada sous le couvert de l’anonymat. Une enquête que Radio-Canada mène depuis quelques mois laisse croire qu’un
petit nombre d’entrepreneurs contrôlent la majorité des gros contrats à Montréal.
INTIMIDATION
M. Beaudry a dit croire que l’intimidation permet au système de fonctionner.
Selon lui, la mafia italienne montréalaise est impliquée et la collusion
toucherait environ 80 pour cent des contrats. Ce système de collusion coûterait très cher aux contribuables.
Selon les sources consultées par Radio-Canada, en ce moment à Montréal, les
prix des grands travaux publics seraient gonflés de près de 35 pour cent.
Il est certain qu’avec l’état de
nos routes et des coûts de réparation, il y a anguille sous roche dans la
construction de nos routes. Ils doivent s’en mettre plein les poches pour que
nos routes soient aussi mauvaises, comparé aux autres endroits d’Amérique du
Nord. J’ai hâte que quelqu’un mette ses culottes et que le ménage soit fait
dans ce milieu… Mais au gouvernement, on a peur d’agir…
Source : PC