Les chercheurs affirment que les études ont été menées dans le cadre d’un projet qui portait le nom de code «Janus», également le nom du dieu à deux visages de la mythologie romaine. La destruction des études aurait été ordonnée afin de ne pas « exposer la compagnie à des poursuites ou la mettre dans l’embarras », allègue l’article, publié mercredi.
« Ces documents représentent une source unique de preuves sur la dépendance et la conception des produits contenant de la nicotine et surpassent souvent de beaucoup ce que nous avons fait à l’extérieur de l’industrie », a fait savoir le docteur David Hammond, qui a dirigé l’analyse effectuée par l’université de Waterloo.
Imperial Tobacco n’était pas en mesure de commenter, mais des porte-parole ont déjà déclaré, dans le passé, qu’aucun document original n’avait été détruit. Un représentant de l’entreprise, Michel Descoteaux avait répondu à des allégations de destruction de documents, en 1998, en disant que seules les copies avaient été jetées et que les originaux étaient toujours en Angleterre.
Il avait également rappelé que les risques du tabagisme pour la santé étaient connus depuis le 19e siècle, mais nié qu’il existait une relation de cause à effet établie entre le tabac et le cancer.Or, pour le Dr Hammond, il est clair que les compagnies de tabac ont accumulé des preuves de la dépendance créée par la nicotine et le tabagisme, des effets cancéreux de la fumée de tabac et des risques liés à la fumée ambiante.
Avec la publication de l’article, qui offre un regard sans précédent sur la teneur des documents, le chercheur croit que les compagnies de tabac peuvent désormais difficilement prétendre que le public et le gouvernement étaient pleinement informés au sujet des dangers liés à la consommation de tabac. La semaine dernière, le gouvernement du Québec a fait savoir qu’il intenterait une poursuite de 30 G$ contre les compagnies de tabac, imitant les initiatives des gouvernements de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick.
Source : PC