Les 30 M$ restants serviront à financer des projets identifiés dans le Plan d’action 2007-2017 de Culture Montréal, adopté il y a deux ans par le milieu culturel, la Ville et les gouvernements de Québec et d’Ottawa, ont expliqué Mme Harel et son nouveau lieutenant en matière de culture, Pierre Lampron, candidat de Vision Montréal dans Rosemont-La Petite Patrie. « Cet argent-là, c’est de l’argent d’investissement. Il faut croire que la culture est un moteur de développement économique », a expliqué M. Lampron, ex-président de la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles du Québec).
« IMPENSABLE »
Mais le maire de Montréal accuse Louise Harel de faire des promesses qu’elle ne réalisera pas, « chaque fois que quelqu’un lui pose une question ». « C’est impensable, même avec toute la bonne volonté, d’augmenter de 40 M$ les investissements au niveau de la culture, a rétorqué le maire sortant. Le budget de la culture, c’est déjà 6 % du budget de la Ville, 240 M$. C’est le plus grand effort per capita de toutes les villes canadiennes ».
Le parti de M. Tremblay, Union Montréal, promet plutôt d’ajouter 300 000 $ par année au budget du Conseil des arts, en plus de l’inflation, ce qui hausserait son budget à un peu plus de 12 M$ d’ici quatre ans. Le porte-parole d’Union Montréal en matière de culture, Robert Pilon, était, jusqu’à tout récemment, secrétaire général du comité de pilotage qui supervise la mise en oeuvre du plan d’action culturel 2007-2017.
À son avis, la Ville applique déjà les recommandations de ce plan, mais elle ne peut pas le faire seule. « Vision veut que ce soit le Conseil des arts qui décide seul de l’application de ce plan et des priorités culturelles pour Montréal. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. L’argent vient aussi de Québec, d’Ottawa, du secteur privé. Leurs engagements en culture semblent très improvisés », a expliqué M. Pilon, qui est candidat dans le Plateau-Mont-Royal.
LE DÉBAT SUR LA CULTURE À MONTRÉAL EN UN CLIND’OEIL
Les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal se sont affrontés, hier soir, lors d’un débat organisé par l’organisme Culture Montréal. Le débat, qui a très souvent dévié de la question culturelle, a porté notamment sur l’aide aux artistes, les budgets alloués à la culture et les actions à entreprendre pour faire de Montréal une métropole culturelle. Le Journal a compilé pour vous les quelques perles du débat.
CECI EXPLIQUE CELA...
« J’ai pris mon premier souffle à Alexandrie. Alors la culture, je connais. Alexandrie, en Égypte, pas en Ontario… » – Louise O’Sullivan, expliquant que la culture est importante pour elle.
LE TRAMWAY ET LA CULTURE?
« Par exemple, pour 2017, après un premier mandat, c’est 33 km de réseau de tramway. […] C’est une occasion de design absolument sans égal ». – Richard Bergeron, en réponse à une question lui demandant quel serait son projet CULTUREL rêvé pour 2017.
L’OPTIMISTE
« Ça, Monsieur, c’est une question à laquelle on peut répondre après un minimum de deux mandats, voire un troisième ». – Richard Bergeron, à un spectateur qui
lui demandait comment il pourrait égaler les maires de New York,
Barcelone et Bordeaux, qu’il a cités en exemple dans son allocution.
« […] Mon collègue Richard Bergeron ne prend jamais en considération les nouveaux arrivants ». – Gérald Tremblay, en réplique à une affirmation du chef de Projet Montréal, à l’effet que la population de l’ile de Montréal avait diminué.
C’ÉTAIT QUOI DÉJÀ, LA QUESTION ?
« J’aimerais pouvoir répondre à cette question-là… D’habitude, j’ai de bonnes réponses. Mais celle-là, je suis pas capable d’y répondre… » – Gérald Tremblay, bouche bée par la question suivante, posée par un spectateur : « […] Comment Montréal peut s’arrimer à la nouvelle ère post-numérique mass-médiatique sans fibre optique ? »
PASSEZ GO ET ALLEZ EN PRISON!
« L’engagement de madame Harel, c’est de l’argent de Monopoly ». – Gérald Tremblay, au sujet de la promesse de Vision Montréal de doubler le budget du Conseil des arts, de 10 à 20 M$.
SHANGHAI ET MONTRÉAL : MÊME COMBAT
« Puisque le Canada a confié au Cirque du Soleil l’animation du pavillon du Canada à Shanghai au printemps, puisque Montréal fera partie des 50 villes qui présenteront leurs vitrines technologiques, puisqu’on va à Shanghai, j’espère qu’on va inviter le monde et Shanghai à venir chez nous ». – Louise Harel, défendant le projet controversé de son parti d’organiser à Montréal l’exposition universelle de 2020.
Source : Canoë