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Prendre soin de son systÈme immunitaire

Les personnes malades ou âgées sont souvent plus sensibles aux infections.
Elles peuvent non seulement en être victimes plus fréquemment, mais aussi de
façon plus grave. Une simple grippe peut leur être fatale. Cela dit, on peut apparemment avoir une bonne santé et contracter des
infections de manière répétitive, comme des rhumes ou des infections urinaires.
Étrangement, cette fragilité n’est pas observable par des tests sanguins :
les analyses montrent une quantité « normale » de cellules
immunitaires.

Certaines personnes semblent plus fragiles que la moyenne et
d’autres plus résistantes. La différence pourrait se jouer sur le plan
des habitudes de vie. En effet, de nombreuses données provenant d’études
épidémiologiques indiquent que l’alimentation, le tabagisme, le sommeil,
l’activité physique, le degré de stress, la qualité des relations humaines et
le milieu de vie influencent la qualité de la réponse immunitaire.

La section Facteurs
de risque
présente les habitudes de vie qui affaiblissent les défenses
immunitaires, et la
section Prévention
, celles qui sont à privilégier. Si, à un moment donné, le corps a besoin d’un coup de pouce extérieur, on
peut avoir recours à diverses solutions additionnelles. Les sections Traitements
médicaux
et Approches complémentaires présentent les plus
communément utilisées.


QU’EST-CE QUE LE SYSTÈME IMMUNITAIRE?

C’est le système immunitaire qui assure la lutte contre les infections
courantes en saison froide, comme le rhume
et la grippe,
mais aussi les longs combats contre le cancer.
Avoir un système immunitaire sain est non seulement un gage de santé,
mais aussi de vie! Sans système immunitaire, une banale éraflure deviendrait
fatale, puisque l’éraflure expose nos tissus à une foule de microbes
naturellement présents dans l’air, dans l’eau et sur la peau.

Les scientifiques ne connaissent pas très bien les caractéristiques de la réponse
immunitaire « optimale »
. Toutefois, ils savent que le système
immunitaire serait en lien, par un système de communication complexe, avec
pratiquement toutes les régions du corps.

 

SYMPTÔMES D’UNE FAIBLESSE IMMUNITAIRE

Les symptômes suivants peuvent être le signe d’un système immunitaire
affaibli :

  • une fatigue
    persistante, qui cache souvent un stress ou un manque de sommeil, deux
    facteurs qui affaiblissent l’immunité.

  • une sensibilité
    accrue aux infections, qui s’observe par des rhumes fréquents, des infections
    urinaires, des éruptions d’herpès, des vaginites à répétition, une verrue
    persistante, etc.

  • des blessures qui
    prennent du temps à guérir ou à cicatriser. Personnes à risque : les personnes affaiblies pour l’une ou l’autre des raisons suivantes sont
    particulièrement concernées.

  • une maladie chronique
    ou grave : le diabète, une maladie pulmonaire ou cardiovasculaire, une maladie rénale, un trouble cardiovasculaire, un cancer, etc.

  • une chirurgie :
    la vulnérabilité aux infections augmente (les infections nosocomiales posent
    d’ailleurs un problème de taille dans les hôpitaux).

Les personnes âgées ont généralement un système immunitaire plus
faible et une plus grande sensibilité aux infections que les adultes d’âge
moyen. Leur plus petit appétit et leur alimentation moins variée l’expliquent
en partie.


FACTEURS DE RISQUE

  • La malnutrition. Une
    alimentation mal équilibrée en quantité ou en qualité est la plus
    importante cause de déficit immunitaire et rend vulnérable à plusieurs
    maladies infectieuses.

  • La sédentarité et, à
    l’inverse, le surentrainement.

  • Le manque de sommeil.

  • Le stress. En
    situation de stress, les glandes surrénales sécrètent du cortisol et le
    système sympathique, de la noradrénaline – deux substances qui
    diminuent la réponse du système immunitaire.

  • L’exposition aux toxines,
    notamment par l’utilisation de produits de nettoyage domestique chimiques
    et d’herbicides sur les pelouses, et par la consommation de fruits et de
    légumes vaporisés d’insecticides.

  • L’exposition aux polluants
    atmosphériques
    extérieurs, ainsi qu’à ceux qui se propagent à
    l’intérieur des habitations (moisissures, bactéries, tabac et gaz de
    combustion).

  • L’obésité, dans une moindre
    mesure, et on en ignore la raison4.

 

LA PRÉVENTION

Voici les habitudes de vie qui, d’après
les connaissances actuelles, fournissent les meilleures chances de conserver un
système immunitaire vigoureux.

 

 LA SAINE ALIMENTATION

La malnutrition majeure (marasme) avec déficit en calories et
protéines est la principale cause de déficit immunitaire. Elle se rencontre
essentiellement là où la pauvreté et la famine sont présentes.

Dans les pays industrialisés, la carence en micronutriments est de
plus en plus courante. Elle résulte d’un manque de vitamines et de minéraux. La
popularité de la malbouffe explique en partie ce phénomène. Des études
sur des animaux ont montré qu’une déficience en un seul des micronutriments
suivants nuit aux fonctions immunitaires : le zinc, le sélénium, le fer,
le cuivre, le calcium, l’acide folique ou les vitamines A, B6, C et E.

  • Pour connaitre les principes
    de base
    d’une alimentation équilibrée, consultez nos fiches Nutrition
    et Guides alimentaires.

  • Certains programmes
    alimentaires sont conçus pour répondre à des besoins particuliers.
    Par exemple, en saison de rhume et de grippe, il serait bon
    de manger plus d’ail et d’accroitre l’apport en sélénium et en
    vitamine E. Voyez l’ensemble des conseils fournis par la diététiste Hélène
    Baribeau
    dans Grippe, rhume et alimentation en 10
    questions.

  • Des recommandations
    spécifiques ont également été élaborées pour la population générale, afin
    de mieux prévenir le cancer. Elles visent notamment à
    maximiser les défenses immunitaires. Consultez notre Diète spéciale :
    Cancer et le livret Les réflexes anticancer au quotidien du Dr David
    Servan Schreiber.


L’ACTIVITÉ PHYSIQUE MODÉRÉE

On connait les multiples bienfaits de l’activité physique pratiquée
régulièrement : une meilleure forme cardiovasculaire, un bon maintien de
la masse musculaire, la normalisation de la tension artérielle, le contrôle du
poids et la réduction de plusieurs facteurs de risque associés aux maladies
chroniques.

En plus de contribuer à l’immunité en favorisant une bonne santé globale, il
se peut que l’exercice ait aussi un effet direct sur l’immunité.
D’abord, en améliorant la circulation sanguine, on croit que les cellules et
les autres substances du système immunitaire peuvent circuler plus facilement
dans le corps (indispensable pour prévenir l’infection d’une plaie, par
exemple). Aussi, on a observé que certaines composantes immunitaires sont stimulées
par l’activité physique.

Chez les personnes âgées, quelques études indiquent que l’exercice
physique pratiqué régulièrement aide à prévenir le déclin des fonctions
immunitaires.

Mieux vaut y aller modérément, car le surentrainement causerait des infections
des voies respiratoires supérieures, comme le rhume et la grippe.

Le contrôle du stress

Sans aucun doute, le stress a un effet néfaste sur la santé. Les chercheurs
qui s’intéressent au lien entre le stress et l’immunité ne s’attardent pas aux
stress ponctuels, à court terme, mais plutôt aux stress fréquents et constants
(par exemple, concilier les exigences du travail à la vie de famille ou prendre
soin d’un proche malade). Le stress chronique entraine la libération d’hormones
du stress
, comme le cortisol. Ces hormones nuisent directement aux défenses
immunitaires en inhibant la production de cytokines.

Quelques études ont démontré que les personnes qui s’occupent d’un proche
atteint de la maladie d’Alzheimer ont un taux plus élevé de cortisol et
produisent moins d’anticorps en réponse au vaccin contre la grippe16-18.
Les chercheurs ont remarqué que l’effet de ce stress sur l’immunité était
inversement proportionnel au soutien de l’entourage dont bénéficiait l’aidant.

Pour abaisser le degré de stress, il est suggéré de cerner les
situations à l’origine des tensions et de chercher des moyens de mieux les
affronter (plutôt que de les éviter). La consultation d’un psychologue
ou d’un psychothérapeute peut fournir une grande aide. Voir notre dossier Le
stress et l’anxiété et notre fiche Psychothérapies.

Autres facteurs importants pour la santé et l’immunité

  • Réservez-vous suffisamment
    d’heures de sommeil selon vos besoins (en moyenne, une nuit de
    7 heures est un minimum). Aussi, reposez-vous lorsque votre corps
    vous l’indique.

  • Ne fumez pas.

  • Conservez votre poids
    santé
    , déterminé en fonction de votre taille (pour calculer votre
    poids santé, faites notre test Indice de masse corporelle (IMC) et tour de
    taille).

  • Minimisez le risque
    d’empoisonnement alimentaire en prenant les précautions appropriées.
    Consultez nos fiches Gastroentérite et Diarrhée pour connaîire les mesures
    préventives chez soi et en voyage.

  • Protégez-vous contre les infections
    transmises sexuellement
    .

  • Entreprenez les tests
    médicaux
    appropriés selon votre âge et vos risques particuliers.

  • Informez-vous auprès d’un
    médecin à propos des vaccins recommandés en fonction de votre âge, de
    votre profession ou de vos loisirs. Consultez notre calendrier de
    vaccination.

  • Utilisez les antibiotiques
    seulement s’ils sont absolument nécessaires, et respectez la posologie. Envisagez
    l’utilisation simultanée de probiotiques pour prévenir la diarrhée causée
    par les antibiotiques et pour renforcer la flore intestinale. De
    même, pour les femmes, n’abusez pas des douches vaginales, qui détruisent
    la flore vaginale naturelle.

  • Avant d’adopter un animal
    de compagnie
    , informez-vous des micro-organismes qu’il peut
    transmettre.

  • Utilisez des produits
    domestiques
    qui contiennent le moins possible de substances chimiques,
    nettoyez au détergent vos fruits et légumes (utilisez un détergent conçu à
    cet effet) ou encore privilégiez les aliments biologiques.

          Mesures d’hygiène de base pour éviter de contracter ou de transmettre une
infection

  • Lavez-vous les mains
    fréquemment avec du savon et de l’eau, surtout avant de préparer la
    nourriture et après être allé aux toilettes.

  • Lorsque vous éternuez,
    dirigez votre visage à l’intérieur de votre coude.

  • Nettoyez et pansez vos
    plaies. Faites toujours examiner toute blessure grave par un médecin.

  • N’enlevez pas la peau en
    cours de cicatrisation, et abstenez-vous de crever un bouton.

  • En présence de symptômes
    d’une infection (diarrhée, fièvre, etc.), restez à la maison.

  • Désinfectez régulièrement
    avec une eau additionnée d’eau de Javel les surfaces de cuisine et la
    salle de bains.