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Le coup de balai de louise harel

La chef de Vision Montréal a tenu une conférence de presse pour confirmer le
départ de Benoît Labonté. Après avoir quitté samedi son poste de lieutenant du parti et de chef de
l’opposition officielle, ce dernier a été contraint dimanche de renoncer à
toute ambition politique. Louise Harel a dit avoir demandé à Benoit Labonté, tôt ce matin, de se
rendre dans les studios de TVA pour dissiper tout doute sur ses relations avec
l’homme d’affaires Tony Accurso. Devant son refus, elle lui a annoncé qu’il
devait quitter le parti.

« Nos candidats doivent accepter de vivre dans une maison de verre et
être irréprochable s», a-t-elle dit, ajoutant avoir toute confiance en ses
candidats, dont 90 %, souligne-t-elle, sont des nouveaux venus. La chef de Vision Montréal a affirmé son intention de demander au Directeur
général des élections (DGE) de combler les « lacunes sérieuses » de
l’actuelle loi sur le financement des partis municipaux.

Elle estime par ailleurs que les allégations concernant son ancien
lieutenant sont symptomatiques d’un malaise généralisé. Elle interpelle aussi les citoyens sur le rôle central qu’ils peuvent jouer
pour en finir avec l’influence du financement occulte sur la vie municipale. « Je pense aussi qu’il faut dire aux Montréalais que la démocratie a un
prix. Il n’y a que l’argent propre qui peut chasser l’argent sale, et que ça ne
peut venir que d’eux », a-t-elle dit, rappelant son engagement de mener
une campagne de financement démocratique et populaire.

Elle a de nouveau insisté pour que les sources anonymes derrière les
allégations concernant son ancien lieutenant contactent le DGE et déplore
toujours qu’elles n’aient pas agi à visage découvert. « S’ils sont
sincères, ils iront au DGE », a-t-elle conclu. Mme Harel a fait cette annonce en compagnie de Pierre Lampron, candidat dans
le district du Vieux-Rosemont, qui remplace à pied levé M. Labonté comme
lieutenant politique et deviendra, advenant une éventuelle victoire du parti le
1er novembre, président du comité exécutif de la Ville de Montréal. M. Lampron a louangé l’action de Mme Harel dans le dossier Labonté.

NOUVELLE TUILE FATALE POUR LABONTÉ

Le journaliste de TVA, Paul Laroque, révélait dans un reportage samedi soir
que M. Labonté avait eu plusieurs entretiens téléphoniques avec l’homme
d’affaires Tony Accurso entre janvier et février 2009. Il révélait aussi que M. Labonté n’avait non pas rencontré une fois, mais
deux fois M. Accurso au printemps 2008. M. Labonté est au coeur d’une controverse depuis quelques jours concernant
une aide financière douteuse qu’il aurait reçue de l’homme d’affaires.

Samedi, il avait déjà annoncé qu’il quittait son poste de chef de
l’opposition officielle et de lieutenant de Louise Harel, mais demeurait
candidat au poste de conseiller dans le district de Sainte-Marie. En conférence de presse, samedi, le maire de Ville-Marie a réaffirmé qu’il
n’avait jamais reçu d’argent de Tony Accurso, contrairement à ce que des
sources ont dit à Radio-Canada. Il a ajouté n’avoir jamais reçu d’enveloppe de qui que ce soit et de
quelque façon que ce soit.

M. Labonté a affirmé qu’il quittait ses fonctions pour ne pas porter ombrage
à la campagne électorale de Vision Montréal. M. Labonté a ajouté être « victime d’accusations mensongères et
grossières de la part d’adversaires politiques manifestement paniqués. » L’ex-chef de Vision Montréal a martelé que les affirmations des sources
anonymes citées par les médias depuis vendredi sont « totalement
fausses » et que « les mesures légales appropriées » seront
prises.

Benoît Labonté trouve pour le moins étrange que ces allégations, qui
concernent de présumés faits ayant eu lieu en 2008, surgissent à l’approche du
scrutin. M. Labonté a indiqué que les gestes qui lui sont reprochés n’ont rien à voir
avec la présente campagne électorale et que toutes ces histoires sont
antérieures à l’arrivée de Louise Harel à la tête de Vision Montréal. M. Labonté réclame que les témoins anonymes contactent le Directeur général
des élections pour leur faire part de ce qu’ils pensent savoir.

GÉRALD TREMBLAY RÉAGIT

En conférence de presse dimanche matin, le maire sortant et chef d’Union
Montréal, Gérald Tremblay, a affirmé qu’il était ridicule d’associer des gens
travaillant ou ayant travaillé avec son équipe aux récentes allégations sur
Benoît Labonté.  M. Tremblay a dit ne pas se réjouir des problèmes de Vision Montréal, estimant
que cette affaire risque davantage d’alimenter le cynisme des électeurs,
appelés aux urnes dans deux semaines. Par ailleurs, M. Tremblay a affirmé qu’il n’a jamais rencontré l’entrepreneur et
homme d’affaires Tony Accurso, au centre des récentes révélations au sujet de
Benoît Labonté.

HAREL EXIGE DES PREUVES

Quelques heures après l’annonce, samedi, de Benoît Labonté, la chef de Vision
Montréal contenait à peine sa colère lors d’un point de presse donné en
réaction à la démission de son bras droit, que des sources
anonymes rapportées dans les médias accusent d’avoir reçu du financement
illégal en 2008. Mme Harel n’avait pas demandé le retrait de Benoît Labonté comme candidat du
district de Sainte-Marie.

Louise Harel a demandé à ces sources de contacter dans les 48 heures le
Directeur général des élections (DGE) pour lui faire part de ce qu’ils savent.
Elle a par ailleurs expressément encouragé les journalistes qui ont eu recours
à ces mêmes sources de les presser d’agir en ce sens. La chef de Vision Montréal estime que si ces sources ne contactent pas le
DGE d’ici là, il sera légitime de penser que tout aura été une
« machination politique » destinée à nuire à son parti.

« Comment se défendre, ajoute-t-elle, lorsqu’on ne connait pas ses
accusateurs ». Louise Harel a ajouté qu’il était légitime de se demander pourquoi
les « visages cachés » le demeurent. En ce sens, elle n’écarte pas la possibilité que des gens travaillant ou
ayant travaillé avec l’équipe de Gérald Tremblay d’Union Montréal soient
impliqués dans cette charge contre Benoît Labonté.

Répliquant à ces accusations, le maire sortant de Montréal, Gérald Tremblay,
a fait une brève déclaration, où il a simplement dit « c’est tellement
ridicule », avant d’ajouter qu’il n’avait pas d’autres commentaires à
faire.

Source : PC