D’entrée de jeu, l’humoriste a tenu à remercier son public. Le
remercier d’avoir osé venir le voir et ce, malgré son apparence. « Je
sais, je n’ai pas l’air d’un gars qui, après le spectacle, va aller
gambader nu dans un champ de marguerites. Pas que je n’aime pas ça,
mais quand ça fait deux fois que tu te fais arrêter par la police, tu
comprends le message ». Rapidement, grâce à un petit questionnaire,
Larocque a su nous prouver que ce n’est pas à cause qu’il a une face de
pas fiable, qu’il n’est pas un être sympathique, honnête et
intelligent.
C’est après un numéro où l’humoriste compare la vie à une sévère
maladie pour laquelle le suicide devient de l’autoguérison que
Larocque, qui adore faire de la tournée, offre un hommage dès plus
senti aux petits villages du Québec. « Plus il y a de traits d’union
dans le nom du village, plus il est petit. Tu sais que tu habites dans
un village lorsque tu as un dépanneur dans lequel on loue aussi des
vidéos, que les gens s’habillent propre pour aller manger à La Belle Province,
que ton papa et ton oncle s’avèrent à être la même personne et que
quand tu téléphones à la mairie, c’est la maire qui répond ». Grenville,
Grand-mère, Contrecœur et plusieurs autres villes et villages du Québec
passent au tordeur.
UN C. A. DES ÉMOTIONS
L’un des numéros les plus appréciés de la soirée a été sans
aucun doute celui dans lequel Larocque imagine le conseil
d’administration de ses émotions. À partir d’une mise en situation,
celle de sa blonde qui lui demande de lui faire un enfant, son C. A. se
réunit. La panique, la franchise sont de la partie, même la honte,
arrivée en retard au conseil : « Je suis vraiment désolé. J’étais en
compagnie de la paresse intellectuelle, nous écoutions TQS ».
AU SOMMET DE SON ART
Dans ce nouveau tour de piste, Larocque aborde des thèmes qui ne
sortent pas nécessairement de l’ordinaire, mais dont l’aboutissement
sont des gags courts, efficaces et toujours aussi punchés. Tous ses
numéros font mouches et ce, sans exception.
Dans Vu d’même, Sylvain Larocque est drôle,
intelligent et surtout, très pertinent. Ce nouveau spectacle est sans
aucun doute le plus achevé de l’artiste. Bref, il n’y a pas de doute,
l’humoriste est décidément au sommet de son art.
TOUJOURS PRÉSENT, PARFOIS DANS L’OMBRE
Même si nous n’entendons pas toujours parler de Sylvain dans
les médias, l’humoriste est loin de pouvoir toucher son chômage, car il
faut savoir que l’artiste à plusieurs cordes à son arc. D’abord, en
plus de nous faire rigoler en français, il le fait également dans la
langue de Shakespeare. Il est aussi un auteur de choix et très en
demande. Il a collaboré avec François Morency, Anthony Kavanagh,
Jean-Michel Anctil et Mario Jean. Justement, pour ses talents d’auteur,
l’humoriste s’est vu décerner rien de moins que quatre Olivier. Il a
également remporté un Gémeau pour l’écriture des textes d’Un gars, une fille.
Le spectacle Vu d’même de Sylvain Larocque est présenté
jusqu’au 24 octobre au Cabaret Juste pour rire. À noter qu’une deuxième
série de représentations est maintenant confirmée, toujours au Cabaret,
du 21 au 26 décembre prochain.
Cabaret Juste pour rire