MONDE DE REQUIN
Graff-X a été lancée en grande pompe par l’ancien maire de Ville-Marie, Benoît Labonté, en août 2008. On parlait alors d’un « exemple concret de cohésion sociale entre gens de différents milieux ».
« La démarche de l’Association comporte un enjeu majeur : celui de faire le lien avec les entreprises et propriétaires d’immeubles et de les convaincre d’encourager cette forme d’art. Les murales artistiques doivent venir remplacer les graffitis et autres tags qui polluent visuellement le paysage urbain de Ville-Marie », avait à l’époque déclaré Michel Petit, président du conseil d’administration de l’organisme. Michel Petit précise qu’il reste encore 10 000 $ dans les coffres de l’organisme et que cette somme est gelée depuis le début de 2009.
PETIT S’EXPLIQUE
« On a fermé l’atelier, mais on va le rouvrir. L’organisme existe encore. La nouvelle présidente va présenter un plan de relance et trouver une autre adresse, affirme Michel Petit. David a pris la décision personnelle de quitter Graff-X l’hiver dernier pour aller travailler pour M. Labonté. […] Je ne vous cache pas que ç’a été difficile pour lui. C’est un bon projet, mais ce n’est pas un milieu qu’on approche facilement. Il y a eu beaucoup d’activité. C’est un projet audacieux, car le défi est de convaincre des entreprises de prêter des murs aux tagueurs ».
Nous avons tenté de savoir si la quinzaine de membres de Graff-X étaient des graffiteurs connus dans le milieu. Sterling Downing, patron du magazine et du festival Under Pressure qui fraie dans le milieu depuis une quinzaine d’années, a indiqué qu’il avait entendu parler de l’organisme, mais qu’il ne pouvait confirmer s’il avait ou non vu le fruit de leur travail. « J’ai entendu le nom, mais je ne les connais pas. Si vous voyez une murale, dites-le-moi. J’irai la voir », a-t-il mentionné à Rue Frontenac. Graff-X a été lancée en grande pompe par l’ancien maire de Ville-Marie, Benoît Labonté, en août 2008.
COMPTE DE BANQUE GELÉ
Le contrat avec l’arrondissement stipule noir sur blanc que l’arrondissement versera 30 000 $ à Graff Fix sur deux ans. L’arrondissement Ville-Marie nous a confirmé que le montant avait été entièrement versé à l’organisme. En échange, Graff Fix s’engageait à « réaliser un atelier de création », à fournir une « série d’esquisses pour des murales extérieures » et à « réaliser des murales extérieures ». Vérifications faites auprès du Registraire des entreprises du Québec, ni Graff Fix ni Graff-X n’y figurent; l’organisme n’aurait donc jamais procédé à son enregistrement légal, procédure généralement exigée par les pouvoirs publics avant d’accorder une subvention.
David Proulx admet que son organisme n’a pas livré la marchandise. « On a fait plus de toiles qu’autre chose. Mais on a fait une murale près de notre local ». Michel Petit précise qu’il reste encore 10 000 $ dans les coffres de l’organisme et que cette somme est gelée depuis le début de 2009.
PEU DE CONCRET
La direction des communications nous a indiqué lundi que le « rapport d’étape » sur l’organisme était difficile à localiser, car le responsable du dossier était en congé de maladie jusqu’au début du mois de novembre. C’est Rue Frontenac qui lui a appris que Graff-X n’avait plus pignon sur rue. À la Ville de Montréal, on a précisé qu’il n’existait aucun lien entre le projet Opération Montréal.net et Graff-X, car le financement public de ce dernier a été octroyé par l’arrondissement Ville-Marie.
Via le programme de la ville centre, des artistes ont réalisé 12 murales entre 2006 et 2008. L’an dernier seulement, Montréal a dépensé 3,3 M$ pour nettoyer des graffitis sur des édifices privés et publics.
Source : Rue Frontenac