Devenir membre

Hara-kiri au vieux-montrÉal

Nous aurions pu, aux lendemains d’une
éclatante victoire, profiter du momentum. Si encore, une fois de plus, excellant
dans leur politique d’inaction, leurs pensées contre-productives, certains
administrateurs ne s’étaient débrouillés pour faire du conseil d’administration
un conseil inexistant, presque moribond. Rendez-vous compte, le premier
véritable conseil d’administration n’aura lieu que le 17 novembre, soit deux
mois après les élections. Il ne leur suffisait pas de chercher à mettre en
minorité les nouveaux élus.

Il faut qu’à cet outrage ils ajoutent
l’injure de continuer à ne pas veiller au développement, vital,
du Vieux-Montréal. Comme si le message passé par les commerçants, le 29
septembre, n’avait pas de valeur. Le principal, selon eux, étant que Michael Banks
reste président et son partenaire d’affaires, Daniel Soucy, reste directeur
général. Bienvenu en république bananière!

Mon professeur de droit constitutionnel
disait que lorsque les mêmes erreurs du passé produisaient les mêmes
conséquences, il fallait appeler cela les bégayements de l’Histoire. Ce
quartier, avec cette administration, ne bégaie plus, il est pris de violents
hoquets sans que personne ne veuille, ni n’ait le courage de le soigner.
Premier des symptômes? La multiplication de locaux commerciaux qui se
vident.

Les risques
que j’ai pris pour apporter plus de transparence et d’efficacité m’ont conduit
jusque sur les bancs du tribunal. Cela ne suffisait pas à nos opposants.
Vinrent ensuite les intimidations, l’agression le soir des élections et enfin,
la campagne de salissage. Un jour, je me découvrais expulsé de France, un autre
jour, voleur et un autre encore, sinistre manipulateur de personnes trop
naïves.

Je pensais
que la victoire de l’ensemble de nos candidats, dès le premier tour et face aux
candidats défendant l’administration de Michael Banks et l’action de Daniel
Soucy, suffirait à tout balayer afin de tourner la page la plus sombre de
l’histoire de la SDC Vieux-Montréal. Rien de tout cela!

J’aurais
sincèrement aimé rester en me disant que j’apportais ma pierre à l’édifice,
plutôt que de quitter avec le goût amer de l’entreprise inachevée. Gardant
néanmoins le réconfort de votre soutien durant les heures les plus pénibles de
cette lutte menée  au nom de l’éthique et
de l’obligation de résultats, d’un organisme qui taxe les commerçants et les gens
d’affaires de notre quartier en se fichant des conséquences sur les
comptabilités de chacun de ce quasi hold-up institutionnel.

Après une
défaite, les généraux de l’empereur du Japon se faisaient hara-kiri. C’est un
peu ce que je m’apprête à faire en quittant cette ville de Montréal, pour
laquelle je me croyais destiné. J’ai beau être persuadé de la justesse de cette
cause, le triste constat de voir que malgré la présence de nos administrateurs
sur le C. A., rien n’avance. Le blâme en revenant à un président fantôme et un
directeur général qui agit en soviet suprême sur notre quartier, en ne voulant
faire appliquer qu’une seule et unique loi : la sienne!

C’est
également une défaite de l’intelligence, une victoire de la corruption des
mœurs quand les mots n’ont plus de poids. Que la Loi, les règlements internes
ne sont plus un refuge pour ceux qui se sentent lésés par un organisme paramunicipal
ne garantissant plus l’intérêt de ses membres. Membres,  pris entre la double obligation de payer une
taxe et l’obligation de subir les conséquences de l’inefficacité de leurs
employés.

Pour en
finir, je vous demande juste de garder en tête que la seule chose qui me motivait,
le seul rêve que je caressais, était de faire du Vieux-Montréal un quartier de
solidarité et pas d’abandon.