Récemment, à son émission matinale sur le réseau LCN,
l’animateur Jean-Luc Mongrain avait mis au menu de son propos la question de la
pandémie possible. En soupesant les pour et les contre. Mais il s’empressa
d’écarter tout de suite la perspective d’un complot, genre « on
s’entend-tu que c’est pas possible ». Le pauvre tribunal du petit écran
devrait se donner la peine de chercher un peu. Les sites Web abondent en
l’industrie pharmaceutique. Particulièrement le site Pharmacritique, véritable
chien de garde de l’industrie.
Mais d’abord, il y a le site de la télévision
franco-allemande ARTE, qui remet les pendules à l’heure en rappelant que sur 6,2
milliards d’individus que compte la planète, le virus de la grippe A a tué
moins de… deux mille personnes! La question est tout de suite posée : la dépense
médicale engendrée par l’achat du vaccin est-elle en rapport avec la menace
réelle? Voyez la progression. Le 29 avril dernier, l’Organisation mondiale de
la santé décrétait le seuil d’alerte 5, l’alerte qui permet de débloquer des
crédits. Puis en juin, on passait au niveau 6, signifiant la pandémie mondiale
(pensez aux chiffres cités plus haut). Une interrogation vient à l’esprit :
une telle précipitation serait-elle due aux pressions de l’industrie
pharmaceutique? On aime beaucoup faire peur au sein de cette industrie, car
cela rapporte énormément. En 1976, la grippe porcine n’avait fait qu’un mort
sur les millions annoncés…
LE H1N1, UNE GRIPPE SAISONNIÈRE COMME LES AUTRES
Le médecin français Marc Girard en a ras le bol de la
campagne de terreur menée conjointement par les géants de la pharmaceutique et
les ministères de la santé publique. Sur son site, il insiste pour dire que le
virus H1N1 est une grippe comme une autre, contrairement aux présentations
apocalyptiques qu’on en donne, avec la bénédiction des médias qui entrent dans
la ronde. « Si en quelque 40 ans de routine antigrippe, l’industrie pharmaceutique
n’a jamais été en mesure de fournir la moindre preuve crédible concernant le
bénéfice de ses vaccinations, qui croit sérieusement que ce vaccin offrira la
moindre garantie d’un bénéfice tangible? »
LES INVENTEURS DE MALADIES
Plusieurs ouvrages ont été écrits dénonçant, preuves à
l’appui, l’arrivée de médicaments qui n’étaient absolument pas nécessaires. Ce
qu’on appelle en anglais le syndrome du « Disease mongering ». Entre
autres : « Les inventeurs de maladies » de Jörg Blech, chez Actes
Sud; « L’envers de la pilule » de Jean-Claude St-Onge, chez
Écosociété; « Selling sickness » de Ray Monihan et Alan Cassels.
Enfin, « Disease mongers » de Lynn Payer. Tous ces titres racontent
par le menu de quelle manière on fait la « vente » des maladies. Pour vendre l’hormone
de substitution au moment de la ménopause, on a joué auprès des femmes sur la
peur de la crise cardiaque. Pour vendre aux parents l’idée qu’une petite
dépression chez un jeune requiert un lourd traitement, on fait miroiter la peur
du suicide. Enfin, et sur une plus vaste échelle, la vente des anticholestérol
avec la perspective d’une mort prématurée.
VENDRE DES MÉDICAMENTS COMME DU CHEWING-GUM
Le Monde diplomatique rapporte, dans son édition de mai 2006,
qu’il y a une trentaine d’années, le directeur près de la retraite du géant
Merck avait accordé une entrevue au magazine Fortune, dans laquelle il livrait
ouvertement son désespoir de voir le marché potentiel de sa société confiné aux
seuls malades. Henry Gadsen aurait préféré que Merck devienne une sorte de
Wrigley. Et qu’il rêvait de produire des médicaments aux… bien-portants! Et le
journaliste du journal français de compléter en disant que son rêve, trente ans
plus tard, s’est réalisé. L’industrie ne se contente plus de vendre à ceux qui
en ont besoin. Vous doutez encore? Un ancien dirigeant de la filiale suédoise
du géant pharmaceutique Lily, John Virapen, a déclaré, sur les ondes de
l’émission allemande Frontal 21, que l’industrie vend des médicaments
dangereux pour faire de l’argent. « Si vous pensez que l’industrie
commercialise des médicaments pour aider des gens, il vaut mieux oublier
cela ».
LE MARKETING PENSÉ POUR FAIRE PEUR
Un autre qui a fait preuve d’une stupéfiante franchise est
Vince Parry, un as du marketing de Manhattan. Au cours d’une entrevue, il a
dévoilé les ficelles de la business : « Parfois, on redéfinit une
maladie connue depuis longtemps en lui donnant un autre nom ». Régulièrement, des gourous s’assoient autour d’une table
pour trouver une nouvelle idée concernant les maladies. Et il cite en exemple
le syndrome dysphorique prémenstruel, à ce point controversé que des chercheurs
estiment qu’il n’existe pas. Mais les médicaments, eux, sont bien réels.
ENFLER L’IMPORTANCE DU MALAISE
Le magazine Business Insights, qui s’adresse aux dirigeants
des firmes pharmaceutiques, mentionne bien les intentions qui doivent les
guider : « Une des stratégies les plus performantes consiste à changer la
façon dont les gens considèrent leurs affections sans gravité. Ils doivent être
convaincus que des problèmes acceptés tout au plus comme une gêne jusqu’à
présent, sont désormais dignes d’une intervention médicale ». Et d’ajouter
que les années à venir seront les témoins privilégiés de la création de
maladies parrainées par l’entreprise.
LES MÉDECISN COMPLICES DE L’ARNAQUE
Dans la postface du livre de Jörg Blech, « Les
inventeurs de maladies », un certain
monsieur Wrinckler écrit : « Ce sont bien les médecins qui sont
pressés du mauvais côté. Ces médecins investis de l’aura de confiance qui les
pousse à croire à ces diagnostics inexistants, car on les leur a enseignés à la
faculté. Et depuis, ils sont confortés dans ces faux diagnostics par les
visiteurs pharmaceutiques, leur proposant des traitements que leurs patients
attendent ». Une ancienne
représentante commerciale de Bristol Myers Squibb, madame Kimberley, révèle
qu’on appelle « leaders d’opinion » des médecins achetés à coups de 1
500 à 2 500 $ pour chaque conférence. Leurs interventions ont plus de poids sur
leurs confrères que le simple représentant commercial. Certains se font, de cette façon, jusqu’à 25 000 $ par année. Et on les amène en congrès de par le
monde dans de luxueux hôtels, suscitant l’envie de leurs collègues qui désirent
faire de même.
LE POING SUR LA TABLE
En Allemagne, on y est allé un peu fort. L’émission
d’affaires publiques Kontrast, sur la chaine ARD, a fait de grandes vagues en
mettant au jour les pressions de la compagnie Roche, a propos du Tamiflu qui est
le vaccin contre le H1N1. Des courriels interceptés entre la compagnie et le ministère
allemand de la santé publique ont fait état récemment de menaces du
genre : « Si vous n’achetez pas massivement le vaccin avant telle
date, on n’est pas sûr de vous en livrer quand viendra le temps ». Et que
dans certains länders (comtés), Roche a posé un ultimatum : « Vous
avez jusqu’à 15 heures tel jour pour faire vos achats »!!
Les dirigeants des compagnies pharmaceutiques doivent avoir
à l’esprit ce mot du docteur Knock, de Jules Romains, quand à un moment donné de
la pièce il déclare : « Tout bien portant est un malade qui
s’ignore ».
Entrevue avec : Dr Crèvecoeur
Voir l’article : Silence on vaccine