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Le tout-montrÉal branchÉ au marchÉ bonsecours

Ce
type d’alliance avec des couturiers renommés a été popularisé notamment
par la chaine suédoise H&M. Toutes les mordues de mode vous le
diront : cette astuce de mise en marché est certainement la plus
excitante de l’industrie de la mode. « Cette collaboration nous
permettra d’offrir un design recherché à prix accessible », enchaine
Mary Nasri. Décidément, tous les projecteurs se
braquent sur le couturier originaire d’Alma. Dès l’automne prochain, la
mode de Denis Gagnon sera au musée!

« Ce sera la première fois que nous présenterons l’oeuvre d’un designer
de mode québécois au Musée des beaux-arts de Montréal », révèle Stéphane
Aquin, conservateur de l’art contemporain au MBAM. Quant à la
scénographie de la présentation, elle sera réalisée par l’architecte
Gilles Saucier. « Pour nous, c’est la rencontre entre deux arts
fonctionnels, celui de la couture et de l’architecture. Deux arts qui
abritent et enveloppent le corps », explique le conservateur, qui a
assisté à plus d’un défilé de Denis Gagnon.

À ses yeux, le couturier s’impose comme un réel créateur. « Ses
vêtements possèdent une dimension plastique – formes sculpturales,
monochromie, fluidité des matières – qui rejoint la culture des beaux
arts », dit-il. Comme bien des artistes, Denis Gagnon nourrit le doute. Quelques heures
avant de présenter son défilé et de remporter un triomphe, il a craqué :
« C’était la panique. J’étais certain qu’on allait rire de moi et
trouver ma collection répétitive », avoue-t-il.

 « Il est très créatif, excelle dans l’exécution de ses vêtements… mais
il manque de confiance en lui », témoigne Yso, un créateur de mode bien
connu qui a signé la direction artistique (maquillage, coiffure,
musique, bijoux, chaussures) des trois derniers défilés de Denis
Gagnon. « J’ai déjà eu les spotlights, maintenant je préfère l’aider,
voire l’inspirer en coulisses. Denis, qui a longtemps été chef
d’atelier, a toujours eu envie de rayonner », confie Yso. Dans son atelier, niché dans son appartement, Denis Gagnon, 47 ans,
renchérit : « Pendant longtemps, j’ai réalisé les idées des autres, ce
qui était parfois source de frustrations », admet-il sans détour.

À la suite de sa formation au Collège LaSalle, à l’âge de 26-27 ans,
Denis Gagnon a fabriqué des costumes pour le cinéma, la publicité, le
théâtre. Il a également enseigné. Ce n’est qu’à l’âge de 37 ans qu’il
est devenu designer de mode. « En assistant à un défilé d’Yso, j’ai eu
une révélation », se souvient Denis Gagnon. Après plusieurs collections,
dont la première consacrée aux hommes et conçue en collaboration avec
Yso, il subit un échec : la fermeture de sa boutique en février 2007.

Mais en novembre de la même année, il revient en force avec une collection intitulée : Denise back. Assis à sa machine à coudre, il répète qu’il a confectionné lui-même
presque tous les vêtements de sa collection de l’été 2010, dévoilée la
semaine passée. Impressionnant. Dring! Quelqu’un sonne à la porte. C’est Marjo, l’une des nombreuses
personnalités québécoises qu’il habille. La chanteuse essaie une veste
de cuir et repart aussitôt. Le téléphone ne dérougit pas. Je l’entends dire à sa mère (Rose-Yvonne, 84 ans) qu’il la rappellera dès que possible. Re-dring! Une journaliste du Japon sollicite une entrevue.

Je lui demande s’il préfère que nous terminions notre entretien le lendemain. Impossible, répond-il. Il doit présenter sa collection chez Holt
Renfrew, à Toronto. La plus prestigieuse des chaines canadiennes
distribue ses vêtements.

Décidément, une étoile est née!

 

Source : PC