C’est dans un décor minimaliste
que se passe la pièce, qui est davantage un conte raconté au public :
seule une chaise meuble la scène. Tout
réside dans la performance de Fabien Cloutier et un jeu d’éclairages. Son charisme accroche l’attention du spectateur
dès les premières minutes et c’est primordial, car il y a un réel échange entre
Fabien et son public qui participe et ne cesse de s’esclaffer tout au long du
récit. Fabien nous raconte des anecdotes
crues et surréalistes représentant nos mythes québécois à la manière d’un
conteur traditionnel. D’un bar de la rue
Ste-Catherine à Noël, on se retrouve à St-Bernard, puis dans une crèche de
Scotstown, etc.
Le vocabulaire utilisé peut
irriter certaines personnes, mais en même temps, ça fait tellement du bien
d’entendre parler québécois et d’oublier l’autocensure et les accommodements
raisonnables, pour une fois. Fabien provoque
des réactions et n’épargne personne dans son texte : pas plus les Beaucerons
que les Chinois, les Indiens, les Russes, les gais et les grosses… Le spectacle a été encensé par le
public et les critiques à La Petite Licorne, l’hiver dernier, et on le comprend. C’est une pièce coup de poing issue du conte
« Ousqui é Chabot », présenté aux Contes Urbain en 2005. À ma sortie deux dames âgées
semblaient quelque peu offusquées par la pièce. Oui, c’est cru, oui, il y a beaucoup de jurons,
mais on rit tellement! Oreilles
sensibles, s’abstenir!
Scotstown est présentée à La
Licorne jusqu’au 7 novembre.
4559, avenue Papineau
