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Un troisiÈme mandat pour tremblay

Le parti Projet Montréal de Richard Bergeron arrivait en troisième place,
avec 84 098 voix (soit 26 % du vote exprimé). En vertu de ces résultats de fin de soirée, M. Tremblay disposait donc d’une
avance de 13 856 voix sur sa plus proche rivale, Louise Harel, nouvelle venue
en politique municipale. D’après le Réseau de l’information de Radio-Canada, en toute fin de soirée
dimanche, le maire Tremblay obtient la majorité au conseil municipal.

« Ce n’est pas le temps des grands discours ».

« Les Montréalais m’ont réitéré leur confiance, a déclaré le maire
Tremblay, la voix éraillée et la mine fatiguée. J’ai une pensée particulière
pour les candidats défaits d’Union Montréal. Je connais votre engagement et
votre dévouement, merci d’avoir fait équipe avec nous ». Le maire Tremblay a remercié sa femme et ses deux enfants dont l’amour,
a-t-il précisé, lui a été d’un grand secours durant cette campagne. Gérald
Tremblay a aussi remercié son frère, Marcel Tremblay, candidat défait dans
l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension.

Gérald Tremblay a reconnu que le plus grand défi de ce troisième mandat sera
de redonner confiance aux Montréalais dans leur administration municipale. « Les Montréalais ont été fortement secoués par les événements des
derniers mois et particulièrement des dernières semaines, a déclaré Gérald
Tremblay. Leur confiance a été mise à rude épreuve. Les citoyens veulent des
changements et nous incarnons ce changement ».

Louise Harel et Richard Bergeron, deux candidats, deux défaites
différentes

Pour Richard Bergeron, cette défaite a des allures de victoire, puisque le
chef de Projet Montréal remporte 25 % des voix. En 2005, Richard Bergeron n’avait eu droit qu’à 9 % des suffrages. Cette stupéfiante remontée permet à l’équipe de Richard Bergeron de prendre
la direction, notamment, de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, avec Luc
Ferrandez comme maire. Luc Ferrandez a eu raison d’un gros canon du maire
Tremblay, Michel Labrecque.

« J’aimerais féliciter Gérald Tremblay pour sa victoire, a déclaré
Richard Bergeron dans son discours. La population a parlé. Elle nous a donné
25 % des voix et probablement une dizaine d’élus. Gérald Tremblay a gagné
cette élection et je l’en félicite ». Avec un sourire, Richard Bergeron s’est dit quelque peu vexé de terminer
troisième derrière Louise Harel, qu’il a tenu cependant à féliciter pour sa
campagne.

« Une campagne propre, avec un financement populaire », a lancé
Louise Harel

C’est une Louise Harel toute de vert vêtue et combative, malgré la défaite,
qui s’est présentée devant ses partisans, accompagnée de ses petits-enfants. « Nous pouvons être légitimement déçus du taux de participation à cette
campagne, qui était un rendez-vous important pour les Montréalais. J’aurais
beaucoup aimé que les Montréalais optent pour le changement. Mais constatons
qu’ils n’ont pas voté pour le statu quo, puisque les deux tiers des électeurs
ont refusé le statu quo », a-t-elle déclaré avant de lancer un bref
message en anglais. Louise Harel concède la défaite, mais elle affirme que ses troupes doivent
rester vigilantes pour que les changements qu’elles réclament se réalisent.
« Mettre fin à la corruption, à la collusion, à la sous-traitance trop
chère, à ce système que nous devons démanteler. Nous allons continuer et vous
allez continuer », a-t-elle dit dans son discours.

Une machine bien huilée pour Union Montréal

Gérald Tremblay a pris la tête, dès le début du dépouillement des suffrages,
et n’a jamais cédé sa place. Union Montréal a fait le plein de votes dans ses
bastions de l’ouest et du nord de la ville. M. Tremblay fera toutefois face à une opposition d’une force qu’il n’a pas
encore connue à l’Hôtel de Ville. En effet en 2005, Gérald Tremblay avait
obtenu un second mandat avec une écrasante majorité, remportant la donne avec
53 % des voix.

Une campagne éprouvante

Mais cette fois-ci, rien n’était gagné pour le maire Tremblay. Car durant la campagne électorale, ce fut comme si une main maligne avait
procédé à la multiplication des allégations en sol montréalais : allégations de
conflits d’intérêts, de collusion, de corruption, de malversations, liens
occultes entre élus, hauts fonctionnaires et magnats de la construction,
contrats lucratifs entre les mains d’une poignée d’entrepreneurs… Sans compter le rapport dévastateur qu’a fait le vérificateur général de la
Ville de Montréal sur le contrat de remplacement des compteurs d’eau. Trop
vite, trop gros, trop cher, avait tranché en substance le vérificateur sur ce
contrat de 356 M$ accordé au consortium GENIeau, dont faisait
partie le controversé entrepreneur Tony Accurso. Le 23 septembre dernier, le maire Tremblay se résignait à annuler le contrat. Pour Gérald Tremblay, ce fut sans doute l’un des jours les plus sombres de
sa vie politique.

L’éthique et encore l’éthique

Tout au long de la campagne, les manchettes ont volé la vedette aux
candidats, qui devaient promptement réajuster leur discours respectif. Au bout
du compte, tant Gérald Tremblay que ses rivaux, Louise Harel et Richard
Bergeron, n’auront parlé essentiellement que d’une chose : l’éthique. Et le maire Tremblay, maintenant reporté au pouvoir à l’Hôtel de Ville, n’a
pas fini d’aborder ce sujet épineux, car des enquêtes policières sont en cours.
L’issue éventuelle de ces enquêtes pourrait de nouveau le mettre sur la
sellette. De plus, deux défis attendent le maire : l’imposant déficit de la ville et le
renouvellement du contrat de travail avec le puissant syndicat des cols bleus.
M. Tremblay a tenu la ligne dure jusqu’ici devant le syndicat. Durant la campagne électorale, Gérald Tremblay n’a pas pu parler comme il
l’aurait voulu des importantes réalisations enclenchées par son équipe depuis
2005. Il y a fort à parier que, bien qu’il lui ait donné une troisième chance,
le Tout Montréal aura à l’oeil le maire et son équipe.