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Mission : informer la population

La campagne de vaccination systématique est
disproportionnée par rapport à la réalité. Il faut cesser de créer de la
panique dans la population. La réponse humaine à une situation peut créer plus
de chaos que l’évènement lui-même ». Marc Zaffran est médecin chercheur à
l’Université de Montréal. Ancien médecin hospitalier et de médecine familiale
en France, il s’oppose à la vaccination systématique au nom de l’intérêt
public, mais aussi des recherches scientifiques.

 

« Je ne donne pas mon opinion, mais une synthèse des
connaissances scientifiques actualisées, publiées dans des revues médicales
prestigieuses et indépendantes, comme la britannique British Medical Journal,
l’allemande Artznei, la française Prescrire ». Marc Zaffran s’est donné
une mission. Informer la population, lui donner les moyens de choisir. Son
propos est de faire partager son raisonnement à partir de données rigoureuses.
Marc Zaffran reconnait l’éclosion de la pandémie, que le virus est très
contagieux, que les personnes tombent malades très vite. Mais est-il plus
grave, plus dangereux, que celui de la grippe saisonnière?

Il met en garde face aux décès spectaculaires de
jeunes en Ontario. « Il ne faut pas se laisser gagner par la peur,
affirme-t-il. Le  faible nombre de ces
victimes  ne permet pas de tirer des
conclusions scientifiques. Les tests cliniques sont insuffisants pour
déterminer s’il s’agit bien de la H1N1 ou si ce virus, s’il est avéré, est bien
la cause directe ou la seule cause des décès ».

Marc Zaffran indique que cette grippe A(H1N1) se
répand depuis 6 mois sur les deux hémisphères, ce qui autorise quelques
constatations. « D’abord le nombre de morts est proportionnellement  beaucoup moins élevé que dans le cas de la
grippe saisonnière, compte-tenu de la virulence de la contagion », dit-il
en faisant référence à l’OMS. Selon l’Organisation  mondiale de la Santé, il y a eu 6000 morts de la H1N1 dans le
monde depuis le début de l’épidémie, et plus de 200 000 morts durant la
même période pour la grippe saisonnière. 

« Dans l’hémisphère sud, poursuit Marc Zaffran, 3000
décès ont eu lieu, principalement dans les pays en voie de développement, où
les conditions d’hygiène et 
d’alimentation ne sont pas toujours les meilleures. En Nouvelle-Zélande
par exemple, qui est un pays développé comme le Canada, il y a eu, durant la
saison froide qui vient de se terminer, moins de décès de la grippe H1N1 que de
la grippe  saisonnière. La grippe H1N1
est plus contagieuse que la grippe saisonnière, mais moins grave dans ses
conséquences. Elle est donc moins dangereuse », fait remarquer Marc
Zaffran.

Quel est le risque que quelqu’un soit gravement
contaminé, c’est à dire qu’il puisse en mourir? « En Nouvelle Zélande, qui
est une ile, seulement 10 % de la population a été infectée. Au Canada, la
probabilité est peut-être légèrement supérieure. Voici les données
mathématiques : 1 chance sur 10 environ de l’attraper, une chance sur 10
également de transmettre le virus à quelqu’un. Ce qui donne une chance sur 100
de l’attraper et de le transmettre. Une personne infectée a une chance sur 15
millions de développer une forme de maladie qui peut l’emporter, soit une
probabilité de même nature Que celle pour gagner le gros lot à la Loto ».

La question est alors de déterminer si une campagne
de vaccination systématique est la bonne réponse. Marc Zaffran insiste d’abord
sur les caractéristiques du vaccin offert au Canada. « Il a été fractionné pour
en produire plus vite, ce qui le distingue des vaccins traditionnels. Son
efficacité est encore incertaine. Il a été aussi renforcé par des adjuvants
pour en renforcer les effets immunitaires. Ce qui crée un danger statistique
plus élevé. Pourquoi? Les adjuvants peuvent avoir un effet secondaire et
stimuler les effets immunitaires indésirables, les hyperréactions, ce qui peut
être à l’origine d’une allergie grave. Voilà pourquoi le vaccin est fourni sans
adjuvants aux États-Unis.

Il y a eu là-bas un précédent en 1976, qui avait
généré des cas de syndrome de Guillain-Barré parmi des personnes qui avaient
été vaccinées contre la grippe porcine. Ce qui a affecté les nerfs
périphériques de l’organisme chez certains patients. Avec des cas de paralysie.
Plus ce vaccin avec adjuvants est inoculé, plus le risque  proportionnel  de dommages chez certains patients est important. Il ne faut donc
pas vacciner impérativement les populations qui ne sont pas à risques. La
priorité est de vacciner la population à risques et de laisser le libre choix
aux autres », estime le docteur Zaffran. 
« Ce qui évitera de trop faire attendre les personnes qu’il est
préférable de vacciner au nom du principe de précaution, comme les femmes
enceintes et les personnes fragiles. La vaccination ne doit être décidée que
lorsque pour un groupe de population donné, le risque n’est pas supérieur à la
maladie ». Ce qui est le cas pour les personnes qui ne sont pas à risques.

Marc Zaffran 
croit qu’une vaccination systématique est par ailleurs contreproductive.
« Il faut se garder d’exagérer les effets de cette maladie qui, la plupart
du temps, reste bénigne et  son risque
infinitésimal. En vaccinant de façon systématique, on empêche les personnes de
développer leur système immunitaire. Ce qui les protégerait pendant cinquante
ans. Ainsi les personnes nées avant 1957 sont certainement encore immunisées
par la dernière pandémie ayant une souche de même nature.  En vaccinant, on n’est protégé que pour un
an ».

ALORS QUE FAIRE POUR SE PROTÉGER?

« Respecter les 
précautions d’usage. Se laver les mains, utiliser des mouchoirs en
papier, des masques contre l’infection lorsque l’on est contagieux ou que l’on
fréquente un milieu infecté. Puis, la meilleure façon basique de lutter contre
la maladie est de boire beaucoup d’eau, de combattre la fièvre grâce à des
médicaments comme de l’Acétaminophène ou de l’Ibuprofène s’il y a des douleurs
musculaires, et de la Codéine comme antitussif ». Être malade ne dure en
général que quelques jours, moins d’une semaine. Avant tout, Marc Zaffran
souhaite rassurer la population. « À vous de décider si vous souhaitez vous
faire vacciner ou non, ne vous sentez pas coupable, vous n’avez pas à assumer
de culpabilité éthique. Ce n’est pas au gouvernement de décider ce qui est
éthique pour les patients. On ne doit pas contraindre les gens à se faire
vacciner. La vaccination de tous est de toute manière impossible et  au demeurant trop tardive ».