Devenir membre

Sdc : quand la diplomatie se montre efficace

Lui, il
vient du privé, plus exactement d’un « major » de l’alimentation.
Cela fait trois ans qu’il est à la barre de la SDC du Quartier Latin et deux à
l’Association des SDC de Montréal. Il a les deux pieds bien campés dans la
réalité. « Faut quand même pas perdre de vue que le métier de gestionnaire
d’artères commerçantes ne date pas de si longtemps. Savez-vous que c’est à
Toronto, il y a quarante ans, qu’on a vu naitre des associations de marchands,
dont le but était de contrer la montée des centres d’achats? Le Canada a été un
pionnier mondial », raconte-t-il.

TOUT N’EST PAS PARFAIT

C’est une vérité que la classe marchande râle beaucoup. Et
il le sait. Par contre, il avance que là où une SDC joue son rôle, c’est de
prendre le temps de faire les contacts avec les directeurs de service et la
haute administration de la ville, quand ce ne sont pas les conseillers
municipaux et le maire lui-même. « Écoutez. Le petit commerçant est
débordé par son travail. S’il a un jour de congé, il est entièrement occupé à
des tâches administratives. Il n’a pas le temps de faire des pressions auprès
de l’administration municipale, rappelle-t-il.

Moi, j’ai les numéros de
téléphone des chefs de service et s’il y a quelque chose qui ne va pas sur la
rue, je sais qui joindre, et très rapidement. Parfois, il y a des marchands qui
viennent me voir pour des conseils de mise en marché. Ça fait partie de nos
attributions. Nous travaillons en réalité sur les axes suivants :
propreté, sécurité, embellissement et identité du territoire. Nous sommes
la voix des marchands auprès des élus ». Des voix se font entendre,
soutenant que les SDC ne montrent pas suffisamment les crocs auprès de la mairie.

Claude Rainville
n’est pas partisan des coups de gueule. « OK, ça va vous faire obtenir des
articles de journaux, mais ça n’avance pas plus. Vous seriez étonnés de voir ce
qu’on arrive à obtenir en douce, tout simplement en rejoignant la bonne
personne ». Et sur sa lancée, il se dit particulièrement fier du programme
PRAM de revitalisation des façades. Il milite pour que dans la tête des
politiciens, la vitalité des artères commerçantes fasse partie des enjeux économiques.
Et les hausses de taxes? On rappelle aux politiciens qu’avant de penser à
augmenter les taxes, qu’ils fassent la démonstration de leur bonne gestion.

Rappelez-vous qu’une hausse des taxes est une diminution directe sur le salaire
du marchand ».  Nous avons demandé
au président si, à ses yeux, on n’attribue pas trop de permis commerciaux sans
distinction, de sorte qu’on se retrouve souvent avec des commerces semblables,
côte à côte, et qui finissent par se nuire. Une SDC peut-elle intervenir pour
une meilleure planification? « Ni nous, ni la Ville. Nous sommes
dans un libre marché et ce ne sont pas aux administrations à déterminer qui va
aller à une place et un autre ailleurs. Le marchand qui veut s’implanter dans
un quartier a aussi sa responsabilité ». Après cette évidence, Claude
Rainville a terminé l’entretien sur une profession de foi envers Montréal, une
ville qui doit cesser de se comparer aux très grandes villes et de capitaliser
sur ces atouts. Elle en a et lui se donne le mandat de les mettre en valeur, de
tout son cœur.