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Doc mailloux coupable de 13 chefs

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Dans un document daté de jeudi dernier, le Conseil de discipline estime que le syndic adjoint du Collège des médecins, Jean-Claude Fortin, a eu raison de porter plainte contre le psychiatre pour avoir à plusieurs reprises « intempestivement » posé des diagnostics à des patients et leur avoir prescrit une médication inadaptée à leurs conditions, souvent des doses massives de neuroleptiques. Les dérogations pour lesquelles le « Doc » Mailloux a été reconnu coupable concernent les services qu’il a prodigués, entre 2002 et 2007, à neuf enfants âgés de 6 à 12 ans et à quatre adultes. Le psychiatre âgé de 60 ans a été acquitté d’un chef qui concernait un 10e enfant.

« Je ne comprends pas l’acquittement sur le chef numéro deux, a déclaré le docteur Mailloux en entrevue, lundi. Si on m’a reconnu coupable sur neuf chefs concernant les enfants, j’aurais dû être reconnu coupable sur le dixième. Il n’y a aucune rationnelle pour appuyer ou justifier l’acquittement du chef deux ».

Selon les accusations soumises par le docteur Fortin et débattues au printemps dernier, Pierre Mailloux a, à certains moments, omis de « procéder à des examens de base », conclu à un diagnostic « sans avoir suffisamment d’éléments pour supporter un tel diagnostic », omis de réviser son diagnostic « malgré l’absence de résultats probants et l’apparition d’effets secondaires préoccupants », « combiné intempestivement deux antipsychotiques à doses massives », privé des patients des traitements appropriés, et même posé des gestes « compromettant ou risquant de compromettre (leur) santé ».

Parmi les effets secondaires que les jeunes patients du docteur Mailloux ont subis peut-être inutilement, notons de la dystonie respiratoire, des troubles moteurs et vocaux, des troubles anxieux exacerbés, des vomissements, des palpitations cardiaques et un grave trouble confusionnel. Le psychiatre a aussi été trouvé coupable d’avoir réclamé des honoraires à deux patients, alors que ses services étaient bel et bien couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec.

En 2006, il a réclamé à une patiente des honoraires injustifiés d’environ 300 $ l’heure pour des consultations à son cabinet. Il a en plus négligé de maintenir le dossier de cette patiente, semble-t-il. En 2007, il a fait de même avec un autre patient, remplaçant d’emblée sa médication par une autre sans communiquer avec son médecin traitant ni obtenir son dossier médical antérieur. Le Conseil de discipline entendra les parties sur les sanctions à imposer au docteur Mailloux, qui se représentait lui-même, à une date encore indéterminée. Il demeure d’ici là l’objet d’une limitation provisoire qui l’empêche de prodiguer des soins aux mineurs depuis avril 2008.

« J’attends la sanction et elle est très prévisible, a fait remarquer le docteur Mailloux. Je suis déjà suspendu auprès des enfants et des adolescents depuis un an et demi, alors je ne serais pas surpris que l’on perpétue cette suspension, parce que je n’ai pas l’intention de changer un iota de ma pratique auprès des adolescents et des enfants. Je me considère très dévoué et très compétent à ce niveau ».

Pour les agissements dont il est question dans cette décision et pour ses déclarations sur les Noirs – faites à la radio en 2003 et en 2004, de même qu’à l’émission de Radio-Canada « Tout le monde en parle » en 2005 -, il risque des sanctions qui peuvent aller de la réprimande à la radiation temporaire ou permanente, assorties ou non d’amendes.

Source : PC