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Bolduc accusÉ de mÉpriser les infirmiÈres

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Le ministre de la Santé a menacé celles qui ne seraient pas vaccinées de les renvoyer à la maison sans salaire, a déploré Mme Laurent, et maintenant il menace de congédier celles qui auraient vacciné des gens sans suivre l’ordre des groupes prioritaires. « Ça suffit », a-t-elle laissé tomber. Elle a réclamé « des excuses pour ses propos méprisants » et remis en question son leadership ainsi que son discernement. « Et ça veut dire aussi d’arrêter le mépris de ne pas vouloir négocier les conditions de travail qui, éventuellement, s’appliqueraient à nous en cas de crise majeure », a exigé Mme Laurent, lors d’une conférence de presse, en après-midi, à Montréal.

Yves Bolduc a promptement indiqué qu’il ne présentera pas d’excuses aux infirmières. « S’ils (la FIQ) ont interprété ça différemment, je suis désolé de leur interprétation, a-t-il dit. Mais pour ce qui s’agit de mes intentions à moi, s’il y en a un qui croit beaucoup dans le travail des infirmières, que j’ai souvent encensées, je pense qu’elles sont essentielles au niveau du réseau de la santé ». Plus tôt dans la journée, M. Bolduc, interpellé en Chambre par la chef de l’opposition officielle Pauline Marois, avait tenté de nuancer ses propos de la veille, tout en maintenant que des sanctions guettent ceux qui ne respectent pas les consignes de vaccination.

« Il n’y a jamais eu d’accusations contre les infirmières », avait-il clamé, n’arrivant à convaincre ni l’opposition ni les travailleuses concernées. Le ministre cherche à éviter qu’on administre le vaccin à des personnes ne faisant pas partie des clientèles prioritaires, comme ce fut le cas à plusieurs reprises. Mardi, on apprenait que le chanteur Claude Dubois et sa famille avaient évité une longue file d’attente et avaient pu être vaccinés. Auparavant, des membres de conseils d’administration d’un hôpital ou des membres de leur fondation ou encore des détenus avaient pu obtenir ce privilège.

Mais si tout cela s’est produit, c’est parce qu’il est « incapable de donner des directives claires », a argué Mme Marois. Or, selon elle, M. Bolduc agit comme si c’est « la faute des infirmières s’il y a des passe-droits », ce qui a pour effet de « démotiver le personnel du réseau ». Elle a dit réprouver cette attitude envers celles qui « tiennent à bout de bras les centres de vaccination ». Mais, comme il l’avait fait mardi, le ministre est demeuré inflexible.

« Quelqu’un qui volerait des vaccins pour pouvoir les vendre et donner des passe-droits à d’autres, je pense que ça pourrait mériter le congédiement », a-t-il illustré sans réaliser qu’il ne ferait que mettre le feu aux poudres. « Lorsque quelqu’un a un passe-droit, il prend la place de quelqu’un d’autre qui en aurait plus besoin », a-t-il ajouté pour justifier sa position. Régine Laurent s’est insurgée de voir les professionnels des soins ainsi associés à des voleurs de vaccins. « C’est un amalgame dangereux qu’on ne peut accepter », a-t-elle dit.

Mme Laurent a demandé au ministre de traiter les infirmières comme ce qu’elles sont : « des professionnelles, des spécialistes, qui veulent soigner et vacciner en paix ». « Jamais il ne nous a traitées avec respect et jamais on n’a senti qu’il avait un leadership, vraiment, pour mobiliser notre monde », a-t-elle dénoncé. « C’est drôle, il n’y a jamais rien eu par rapport aux médecins, ses collègues, a-t-elle fait remarquer. Jamais. Pourquoi nous? »

Source : PC