ceux qui ne réalisaient toujours pas ce qui leur arrivait se trouvaient d’abord et avant tout Matthieu Proulx et Étienne Boulay.
Les Québécois, qui ont savouré leur premier championnat en carrière
dans la LCF, ont craint pendant quelques instants de revivre le
cauchemar de l’année dernière. « J’ai rarement vu ça, une équipe
capable de compléter la remontée, même si c’était 27-11 et qu’il restait
seulement 13 minutes au cadran, a dit Proulx. La dernière minute a été
complètement folle. Je ne peux juste pas le croire ».
Son
coéquipier, le maraudeur Boulay, se rappellera longuement de l’échappé
commis par Brian Bratton qu’il a récupéré, dans les derniers instants
de la rencontre. « Je repasse cette séquence dans ma tête aux deux
minutes depuis hier (dimanche), a commenté Boulay en riant. Je savais
que si nous perdions la possession du ballon, nos chances de l’emporter
s’évanouissaient. Je n’ai pas réfléchi, j’ai simplement sauté sur le
ballon. ». Un autre qui était soulagé, c’était le quart Anthony Calvillo. Il a
fait son entrée en premier, sous les applaudissements nourris des
quelques centaines de partisans venus célébrer la victoire de leurs
favoris, en soulevant le précieux trophée bien haut au-dessus de sa
tête.
Calvillo a finalement mis un terme à sa longue série noire – cinq
défaites à la coupe Grey depuis 2000, une séquence interrompue par une
seule et unique victoire en 2002 – il a dit que s’il pouvait changer
une seule chose à sa performance, ce serait d’aborder le match sans
sous-estimer l’impact de la foule. « La
foule était très bruyante et cela m’a causé beaucoup d’ennuis lors de
la première demie. Nous savions que nous ne jouions pas à la hauteur de
notre potentiel, mais j’étais certain que nous pouvions effectuer une
remontée. Lorsque j’ai vu la pénalité aux Roughriders sur le
placement raté de (Damon) Duval, je savais que c’était le destin,
a-t-il continué. Je vais sans doute regarder la séquence à la télé au
cours des prochains jours, et repasser le fil des événements dans ma
tête ».
Contrairement à la majorité de ses joueurs,
l’entraîneur-chef des Alouettes, Marc Trestman, a paru stoïque quelques
heures après cette victoire historique. Calme et posé – comme à
l’habitude – Trestman a indiqué qu’il avait simplement tenté de réagir
du mieux qu’il le pouvait dans les circonstances, lors des 40 dernières
secondes du match. « Tout s’est passé tellement rapidement. Vous
essayez de faire de votre mieux, et les gars ont complété le boulot. Je
suis fier de ce qu’ils ont accompli », a résumé Trestman, qui
s’accordera quelques jours de congé en famille avant de prendre un bain
de foule lors de la parade des champions, mercredi.
LE CHANT DU CYGNE POUR CHIU?
Plusieurs
vétérans de l’équipe, dont Calvillo, Ben Cahoon, Bryan Chiu, pourraient
bientôt prendre leur retraite. Toutefois, ils sont tous demeurés flous
sur leurs projets d’avenir. Calvillo, qui a présentement 37 ans,
a refusé de s’avancer sur son avenir immédiat, bien qu’il ait déclaré
quelques instants après le match qu’il y avait « de hautes probabilités »
qu’il revienne la saison prochaine. Chiu, son coéquipier de
longue date, pourrait également avoir fait son chant du cygne, dimanche
soir. Les partisans venus accueillir les Oiseaux ont cependant scandé
spontanément en coeur « One more year! One more year! » lorsqu’ils ont vu
le joueur originaire de Vancouver défiler devant eux.
« Je dois
d’abord en parler à ma femme et aux membres de ma famille », a répliqué
Chiu avec un sourire moqueur aux partisans de l’équipe. Dans les
heures qui ont suivi le triomphe des Oiseaux, le propriétaire Robert
Wettenhall a convié tous les membres de l’organisation, leurs familles
et leurs proches compris à une grande fête. Si certains ont festoyé
jusqu’aux petites heures du matin – l’entraîneur Trestman aurait même effectué quelques pas de danse – d’autres l’ont trouvé moins drôle, au
moment de prendre l’avion pour Montréal. « Je suis monté à ma
chambre vers 2 h 30 et nous devions être à l’aéroport pour 5 h 30, a
expliqué en rigolant le président des Alouettes, Larry Smith. Le petit
Larry a trouvé le match exténuant, et j’aurai sans doute besoin de
quelques pilules pour demeurer éveillé jusqu’à ce soir ».
UN DÉFILÉ MERCREDI
Un
défilé et un rassemblement auront lieu en milieu de journée mercredi à
Montréal, pour célébrer la victoire des Alouettes en finale de la coupe
Grey. L’équipe championne sera d’abord invitée à l’Hôtel de
Ville à 9 heures, pour la signature du livre d’or. Un défilé se
déroulera à compter de 11 h 40 sur la rue Sainte-Catherine. Il débutera à l’angle de la rue Crescent et se terminera au coin de la rue Jeanne-Mance. Les joueurs et la coupe Grey seront ensuite présentés sur une scène extérieure située sur la Place des festivals. Il s’agit de la sixième coupe Grey de l’histoire de la formation montréalaise.
Source : RDS