Olivier Lapointe, a indiqué que des mesures de sécurité pourraient être
prises pour protéger les proches de l’homme abattu en pleine rue. Les policiers se limitent à indiquer que l’homme visé a été atteint
d’au moins un projectile au haut du corps. Il a été conduit à l’hôpital,
où son décès a été constaté. Il était âgé de 42 ans et a été abattu à
côté d’un véhicule, une Mercedes noire.
Des témoins de l’incident sont rencontrés par les policiers. Il n’y
a pas, pour l’heure, d’arrestation d’effectuée dans cette affaire. Un expert de la mafia italienne, Antonio Nicaso, a qualifié ce
meurtre de « tentative historique » de mettre un terme au contrôle
qu’exerce la famille sicilienne dans le monde interlope. « C’est un
tsunami », a résumé l’auteur de nombreux livres portant sur la mafia.
Des représailles sont à prévoir, selon lui, puisqu’il s’agit du fils
aîné de Vito Rizzuto, soit un membre très important de la famille. « Il
y aura, c’est certain, des représailles », a-t-il répété.
Un ancien analyste à la direction des renseignements criminels à la
Gendarmerie royale du Canada à Ottawa, Pierre de Champlain, abonde dans
le même sens. « C’est un événement majeur, c’est un signal que l’on a
probablement envoyé au clan sicilien que l’on a l’intention de faire un
changement de garde », a commenté l’expert, ajoutant que de tels
meurtres « spectaculaires » étaient rares.
Les deux s’entendent pour dire que le clan Rizzuto est affaibli
depuis l’incarcération de son chef, Vito Rizzuto, aux États-Unis, après
son arrestation et sa condamnation en 2006. Ainsi, selon M. Nicaso, des
rivaux du clan Rizzuto auraient commis leur crime à un moment opportun. « C’est peut-être le point culminant, l’accumulation de ce malaise qui
subsistait dans le milieu interlope de Montréal depuis quelques
années », a ajouté M. de Champlain.
Antonio Nicaso n’exclut pas la possibilité que ce meurtre soit lié à
la série d’attentats commis dans des cafés italiens de Montréal
survenus cet automne ou encore à des gangs de rue. Il explique que la décision de la famille Rizzuto de s’associer avec
des gangs de rue était très controversée au sein de la mafia italienne
et lui a valu de nouveaux ennemis auprès des gangs de rue haïtiens.
La police a d’ailleurs accusé un homme haïtien, relativement à la
série d’attentats. Plusieurs témoins ont décrit le principal suspect
comme un jeune homme de race noire, portant un jean bleu, ainsi
qu’un manteau à capuchon. Mais Pierre de Champlain estime qu’il ne faut
pas tirer de conclusion trop hâtive. « Cela ne veut rien dire. La
personne qui a ordonné le meurtre aurait pu être n’importe qui », a-t-il
précisé.
Source : PC