« La pluie nous a joué un mauvais tour. On n’avait pas le bon système
de son. Les groupes coûtaient cher. On a perdu beaucoup », résume Louis
Bédard Josil, ex-poids lourd de l’organisation Sakpase, qui organisait
jusqu’à tout récemment la manifestation qui s’est tenue pendant quatre
ans au parc Jean-Drapeau. Après une présentation 2009
déficitaire, marquée par le retrait de son commanditaire principal,
Western Union, Sakpase serait en crise et en restructuration
financière. L’organisation doit notamment 23 763 $ au parc
Jean-Drapeau, qui a décidé de faire une croix sur cette manifestation
musicale.
« Le Festival de musique haïtienne de Sakpase ne reviendra pas », a
confirmé François Cartier, porte-parole du parc Jean-Drapeau. Après de
nombreux appels au producteur pour qu’il rembourse sa dette, nous lui
avons envoyé une mise en demeure ». On a tenté de joindre Junior Moschino, tête dirigeante de Sakpase. Son
numéro n’est plus attribué. Ces derniers temps, plusieurs membres de
l’organisation auraient remis leur démission. Le site Web de la compagnie est en chantier. Et dans le milieu,
personne n’ose s’avancer sur l’avenir de ce gros acteur, qui régnait
jusqu’ici en roi et maître sur le circuit konpa à Montréal.
Certains affirment que le festival pourrait revenir ailleurs et sous un
autre nom. Dans le cas contraire, d’autres promoteurs haïtiens semblent
prêts à prendre la relève. C’est le cas d’un certain Estofa,
propriétaire du Bar latin El Caballero, qui songe à remettre son
ConpaFest sur les rails, après un hiatus de cinq ans. « Je m’étais retiré du jeu à cause du festival de la musique haïtienne.
S’ils ne reviennent pas, moi je vais combler le vide », explique M.
Estofa. Et s’ils reviennent? « S’ils reviennent, je laisse passer et je plie mon
drapeau. Il n’y a pas de place pour deux festivals konpa à Montréal »,
soutient-il. Le parc Jean-Drapeau, pour sa part, se dit ouvert à toute nouvelle proposition.
Source : PC