En investissant sans aucune précaution les taxes sur des
placements aléatoires à gros rendements, les fonctionnaires du Comité de
gestion de la taxe scolaire de l’Île de Montréal (CGTSIM) ont pris de gros
risques. Ils n’ont pas usé de votre
argent avec la prudence d’un bon père de famille. Près de 80 M$ de taxes, soit
environ le quart de la collecte annuelle, ont été placés sur les fameux papiers
commerciaux (PCAA), responsables notamment des pertes abyssales de
Ces
placements sont actuellement en pleine restructuration et une partie de ces
sommes en capital et intérêts pourrait constituer une perte définitive.
L’organisme n’est pas encore sorti d’affaires et vient d’annoncer une première
perte définitive en capital. C’est ainsi déjà le cas d’une somme de 1 M$, comme vient de
le reconnaître la directrice générale de
annuelle de décembre dernier. Rien ne dit que l’essentiel des placements en
PCAA ne soit pas déjà potentiellement perdu.
Que se passera-t-il alors? La
tactique, qui consiste à annoncer les pertes par morceaux successifs pour
tenter de les passer inaperçues, n’évite pas de se demander comment une telle situation
peut exister.
a tenté sans succès et à plusieurs reprises de joindre madame Dorion. Un
message pressant laissé à sa secrétaire n’a pas fait l’objet d’un retour
d’appel, alors que la directrice générale était en réunion dans l’organisme.
L’affaire est pourtant d’importance.
De
nombreuses questions se posent et avaient été laissées en message à
Les voici. Comment un organisme public a-t-il pu investir des taxes dans des
placements à risques? Qui les ont autorisés? Quelle est la politique prudentielle en
matière de placement des taxes scolaires? Qui a décidé de ces investissements?
Qui assume la responsabilité de cette faute? La perte est-elle
quasi-totale? Quelles sont les sommes que
l’on pourra récupérer avec une certaine chance? Va-t-on enfin nous donner
l’heure juste?
La perte des taxes versées par les contribuables n’est pourtant pas sans conséquences. Ainsi, par
exemple, les distributions gratuites de repas et de berlingots de lait, offertes
aux enfants les plus défavorisés scolarisés sur l’Île de Montréal, pourraient
ainsi être menacées à cause de ces pertes. Mais encore plus grave, les services
techniques, administratifs et financiers de toutes les commissions scolaires de
l’Île, ne risquent-ils pas d’être coupés? Le financement des commissions
scolaires de l’Île de Montréal
échappera-t-il à une augmentation des taxes pour faire face aux pertes
sur mauvais placements?