décision avait été prise en raison de l’absence d’acheteurs pour la
raffinerie. « Notre première option était de trouver des entreprises
intéressées à nos infrastructures, mais personne de sérieux ne s’est
manifesté », a-t-il mentionné.
Shell a également indiqué que sa raffinerie, entrée en service il y
a 75 ans, ne figurait plus dans sa stratégie à long terme. M. Rocheleau
soutient qu’au cours de la rencontre, l’employeur a indiqué que la
raffinerie n’était tout simplement plus rentable. Selon le président de la section 121 du Syndicat canadien des
communications, de l’énergie et du papier (SCEP), d’ici un an,
seulement une trentaine d’employés travailleront au terminal.
« À compter de lundi, tous les projets connexes seront stoppés, a précisé M. Rocheleau. Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui vont perdre leur
emploi. En plus des emplois directs, c’est 2500 emplois indirects qui
seront supprimés. Tout ce qui était en route depuis un certain temps
sera arrêté, afin de transformer la raffinerie en terminal ». De son côté, M. Lalonde a confirmé qu’il y aurait moins d’employés
une fois la transformation terminée. « Moins de gens travaillerons au
terminal, mais nous ne savons pas encore combien pour l’instant »,
a-t-il ajouté.
Les essences, ainsi que les carburants diesel et d’aviation,
continueront à être distribués à partir du dépôt actuel de Montréal de
Shell, situé à proximité de la raffinerie. M. Rocheleau ignore pour l’instant ce qui attend dans l’immédiat les
employés concernés par cette décision. « Ce n’est pas encore clair,
a-t-il expliqué. Nous n’avons pas eu de détails concernant l’avenir des
employés au cours des prochains mois. L’employeur ne s’est pas encore
engagé à relocaliser tout le monde ou à offrir des départs à la
retraite pour les syndiqués admissibles ».
De son côté, le directeur général de la raffinerie de Montréal-Est,
Christian Houle, a indiqué, par voie de communiqué, qu’il y aura un
soutien apporté aux employés concernés. Très déçu de la tournure des événements, M. Rocheleau a l’intention
de demander l’aide des trois ordres du gouvernement pour sauver des
emplois. « D’un point de vue économique, au Québec, on ne peut pas se
permettre de perdre des raffineries, a-t-il déclaré. La situation devient
de plus en plus critique dans l’est de Montréal. Je crois que cette
décision de Shell pourrait mener à d’autres fermetures de raffineries ».
Le président de la section 121 du SCEP estime également que l’avenir
de la pétrochimie au Québec devient de plus en plus « précaire ». « Tout ce que nous avons laissé aller vers les États-Unis est
déplorable, a-t-il mentionné. De très grosses raffineries sont construites
aux États-Unis et, au Canada, nous exportons notre brut vers cette
destination. Tout ce processus se fait au détriment des emplois
canadiens ».
En juillet dernier, M. Rocheleau prétendait que la direction de
Shell Canada avait mis en vente sa raffinerie de l’est de Montréal. Il
ne se dit donc pas surpris de ce dénouement quelques mois plus tard. « Je suis dans l’industrie depuis plus de 30 ans, alors je sais
comment ça fonctionne, a-t-il indiqué. J’ai déjà vécu une fermeture
auparavant. Je suis très déçu, mais pas trop surpris ».
M. Rocheleau a précisé que le SCEP rencontrera prochainement ses
membres afin de mieux comprendre la décision de Shell et que d’autres
réactions viendront au cours des prochains jours.
Source : PC