que consommateurs, notre influence compte pour beaucoup à tous
les échelons de la chaîne alimentaire, de la ferme aux supermarchés
locaux, en passant par les transformateurs. Ainsi, chaque fois que nous
achetons un produit biologique, nous votons de ce fait avec nos dollars.
La plupart des acheteurs disent acheter des produits biologiques pour
des motifs personnels ou de santé familiale, pour l’environnement
et/ou la protection des animaux. Ces raisons peuvent-elles vraiment justifier
l’achat de produits biologiques?
Avouons-le, tout ce que nous faisons dans la vie implique un certain
degré de risque, qu’il s’agisse de traverser la rue
ou de courir devant des taureaux. Les règles et les normes pour
l’agriculture biologique et les aliments sont surtout des incitatifs
à la prudence. Cela ne signifie pas pour autant que les aliments
non biologiques ne sont pas salubres. Notre production alimentaire est
très bien réglementée, qu’elle soit biologique
ou non. Cependant, tout comme les traverses pour piétons servent
à diminuer les risques d’accident lorsqu’on traverse
une rue, il en est de même avec les produits biologiques, car les
normes élaborées servent à réduire les risques
associés à l’agriculture et aux aliments.
Jusqu’à tout récemment, on ne pouvait prétendre
ou faire état des avantages des systèmes de production ou
des produits biologiques. Au Royaume-Uni, toutefois, le British Code of
Advertizing (le code publicitaire britannique) vient d’accepter
22 revendications pouvant être faites à propos des aliments
biologiques. Ces revendications couvrent tout : pesticides, additifs
alimentaires, gras, antibiotiques, vitamines et minéraux, génie
génétique, protection des animaux, les espèces sauvages
et l’environnement. Elles ont l’appui d’un nombre croissant
d’organismes de recherche, dont le rôle consiste à comparer
les aliments et les systèmes de production biologiques avec les
autres.
La science de l’agriculture biologique évolue rapidement,
car la population et les décideurs accordent de plus en plus d’importance
à la santé et à l’environnement. À titre
d’exemple, les preuves ne cessent de croître quant aux risques
associés aux résidus de pesticides dans les aliments.
Nous possédons maintenant des données scientifiques indiquant
que les aliments biologiques contiennent moins de types de résidus
de pesticides et à plus faible concentration. Les produits
biologiques limitent également l’emploi d’additifs
chimiques dans les aliments.
Cependant, les scientifiques éprouvent de la difficulté
à établir un lien direct entre les résidus de pesticides
ou les additifs et les risques pour la santé humaine. Par conséquent,
les normes pour les produits biologiques tendent à jouer de prudence
et limitent fortement l’emploi des pesticides et des additifs. Ces
normes fonctionnent : il est démontré que le fait de consommer
des produits biologiques réduit l’ingestion de pesticides
chez les enfants.
De façon générale, l’agriculture a une forte
incidence sur les plantes et les animaux qui poussent ou vivent naturellement
sur les terres. Nous ne pouvons pas éviter complètement
cette incidence, mais nous pouvons essayer de la réduire au minimum.
Comparé à l’agriculture conventionnelle, le rendement
de l’agriculture biologique est presque aussi bon que celui de l’agriculture
non biologique et, de bien des façons, beaucoup mieux. Les pesticides
synthétiques, les engrais et les exploitations de bétail
confiné ne sont pas permis dans la production biologique.
Cela
signifie qu’il y a moins de risques que des pesticides, des éléments
nutritifs, du fumier et des antibiotiques affectent le sol, les eaux souterraines,
les rivières, les lacs, l’atmosphère et la vie qu’ils
renferment. Il n’en reste pas moins qu’il incombe aux
agriculteurs de gérer ce qui se passe dans leurs fermes. De
façon générale, l’agriculture biologique protège
davantage les espèces sauvages que sa contrepartie non biologique.
En outre, l’agriculture biologique utilise moins d’énergie
que l’agriculture conventionnelle, cela étant particulièrement
dû au fait qu’elle n’utilise pas d’engrais azoté. L’Institut Rodale rapporte que l’agriculture biologique
utilise 30 % moins de combustibles fossiles que toutes les autres formes
d’agriculture. On a également découvert que l’agriculture
biologique retient plus de carbone dans le sol, réduisant ainsi
les émissions de dioxyde de carbone. Le dioxyde de carbone est
un gaz à effet de serre important qui contribue aux changements
climatiques.
Mis à part une baisse des risques, les aliments biologiques sont-ils
nutritifs? Voici ce qu’on affirme au Royaume-Uni : « Aucun
aliment ne contient plus de minéraux, d’acides aminés
essentiels et de vitamines bénéfiques pour la santé
que les aliments biologiques ». Les recherches effectuées
partout dans le monde appuient cet énoncé. Il n’existe
pas toujours de différence entre les aliments biologiques et ceux
qui ne le sont pas, mais quand il y en a une, les aliments biologiques
contiennent plus de ces substances bénéfiques.
Nous, en tant que consommateurs, sommes confrontés à des
choix difficiles tous les jours. Un grand nombre de ces choix implique
de peser les risques et les avantages de nos activités. La recherche
démontre de plus en plus que l’achat de produits biologiques
réduit de nombreux risques associés à l’agriculture
et aux aliments, tout en procurant des avantages. Les agriculteurs et les
transformateurs d’aliments prendront en compte ce que réclame
le consommateur.
Ils utiliseront moins de pesticides, d’engrais,
d’additifs, d’antibiotiques, etc., si c’est ce que désire
leur clientèle. Toutefois, il nous incombe, en tant que consommateurs,
à être prêts à payer davantage pour nos aliments,
de manière à ce que les agriculteurs puissent modifier leurs
pratiques.
Source : CABC