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Le dgeq sÉvit contre un promoteur

 C’est lors de
cette soirée que M. Carbone a versé deux contributions totalisant 2000 $
au parti du maire, selon le DGEQ. Mais c’est son entreprise et non
lui, qui a émis les deux chèques. Joint hier, l’entrepreneur a admis avoir commis une erreur. Il a aussi
affirmé ne pas se souvenir si la soirée s’est déroulée à Laval, chez M.
Chiara. « Ils m’ont demandé une contribution et j’ai fait une erreur, a-t-il
indiqué lors d’un entretien téléphonique. J’ai envoyé un chèque de la
compagnie au lieu d’un chèque personnel ».

Ce n’est que lorsqu’un autre quotidien montréalais a fait état de la
soirée, en novembre 2008, que le DGEQ s’est penché sur le dossier.
L’organisme a scruté les contributions versées ce soir-là. Au terme de
l’enquête, l’entrepreneur a plaidé coupable à une infraction à la loi
électorale, qui stipule que les entreprises ne peuvent contribuer à des
partis politiques.

L’entreprise a payé une amende de 3000 $. Les développements Carbocan ont été associés à plusieurs projets
résidentiels à Montréal au cours des dernières années. La firme a
notamment réalisé Les Châtelets et Le Domaine Wilson, d’importants
immeubles à appartements en copropriété à Ahuntsic, ainsi que des
projets dans les arrondissements de Pierrefonds-Roxboro, Saint-Léonard,
Ville-Marie, Anjou et Saint-Laurent. L’entreprise n’a décroché aucun contrat avec la Ville de Montréal dans les dernières années. Dans un communiqué diffusé en début de soirée, Union Montréal a dénoncé
l’infraction. Le parti a fait savoir qu’il a déjà entrepris des
démarches pour restituer à Carbocan les contributions illégales. « Union Montréal, qui a collaboré et fourni des informations dans cette
affaire, salue le travail du DGEQ », a fait savoir le parti.

Manque de vigilance

Reste qu’aux yeux de Projet Montréal, l’épisode démontre que le parti
du maire entretient des liens beaucoup trop étroits avec les intérêts
privés. Il dénonce aussi son « manque de vigilance », puisque son
personnel aurait facilement pu détecter la faute. « Ils n’ont même pas pris la peine de vérifier que celui qui avait fait
le chèque n’était pas une compagnie, a dénoncé le porte-parole en
matière d’éthique, Alex Norris. À sa face même, le don était illégal ». Vision Montréal n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue de La Presse.

 

Source : PC