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Polytechnique : montrÉal se souvient

Le
registre créé, qui prohibe certains types d’armes, impose l’enregistrement des
armes d’épaule d’une part, essentiellement les armes de chasse, ainsi que des
armes de poing d’autre part, essentiellement des pistolets et des revolvers
destinés aux clubs sportifs de tirs. Le gouvernement conservateur estime que
l’enregistrement des armes d’épaule est coûteux, inefficace et même totalement
inutile. Il souhaite faire adopter un projet de loi pour supprimer
l’enregistrement des armes de chasse, soutenu en cela par de nombreux électeurs
des campagnes, majoritairement dans l’ouest du pays.

PRINCIPAUX ARGUMENTS

Voilà les principaux arguments du débat après la
tuerie de Polytechnique et la volonté du gouvernement conservateur de remettre
en question certains aspects du contrôle des armes à feu. À vous de juger. Rudy Venditteli, responsable
de Dante, l’un des plus anciens et parmi
les principaux magasins d’armement de Montréal, est favorable à l’abrogation
d’enregistrement des seules armes de chasse, pas à la suppression du permis.

« Le problème n’est pas les armes, mais les gens, croit-il. Si cela
continue, il n’y aura plus que les bandits, les policiers et les
militaires qui auront accès aux armes. Quand quelqu’un dit que l’enregistrement
des armes à feu, c’est une bonne chose, si tu fais une analyse de tous les
crimes homicides avec armes à feu commis au Canada depuis la loi sur les armes
à feu, la question est de savoir combien d’armes enregistrées ont servi à ces
crimes. On s’apercevra qu’une majorité est le fait d’armes non enregistrées.

L’enregistrement donne une fausse sécurité. On n’arrêtera pas le marché noir dans
la vente des armes. Ce qui compte, ce sont les permis qui sélectionnent les
personnes habiletées à posséder une arme. D’autre part, l’enregistrement des
armes crée des citoyens de seconde zone, systématiquement suspectés quand
survient un événement. De plus, le registre est dangereux, puisque
l’information concernant l’entreposage des armes n’est pas assez bien gardée.
Des fuites ont eu lieu et des armes dérobées à cause de ces indiscrétions.

Enfin, le registre a coûté et continue de coûter une fortune pour rien. Ses
informations ne sont pas fiables. Beaucoup d’armes n’ont jamais été
enregistrées et ses données ne sont pas toujours actualisées. Les policiers ne
sont jamais certains qu’il n’y a pas d’armes quelque part si le registre
affirme qu’il n’y en a pas ». Pour lui, ce qui compte, c’est la
surveillance des personnes et non celle des armes. Les partisans du maintien et de l’amélioration du
registre des armes à feu d’épaule au Canada ont eu un bon porte-parole à la Chambre des communes en la personne du député NPD Joe Comartin, de
Windsor :

« Si nous supprimons l’obligation
d’enregistrement, nous allons constater une multiplication des armes d’épaule
au Canada… qui peuvent tomber entre les mains de personnes négligentes… Après
la création du registre et l’obligation faite aux propriétaires d’armes à feu
de payer pour enregistrer leurs armes, le nombre d’armes a diminué
radicalement… Il n’existe pas d’autre explication à la baisse du taux de
suicide et à la diminution du nombre de décès accidentels dus à l’utilisation
d’armes d’épaule ». D’autre part, il considère que l’investissement trop
coûteux a été fait et que son coût d’utilisation est maintenant raisonnable,
selon le rapport de la vérificatrice générale.

Et pour conclure, l’argument du député du Bloc
Québécois Serge Ménard, élu de la Rive-Sud : « Il existe un lien
direct entre la facilité avec laquelle on peut avoir accès aux armes à feu et
le taux d’homicides ».